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Les journaux camerounais tournent peu à peu la page de la présidentielle

Cameroun - Societe
Les journaux camerounais parus mercredi s’éloignent petit à petit de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, qui au terme des résultats proclamés lundi a reconduit Paul Biya aux affaires pour un nouveau septennat, et recommencent à lorgner vers d’autres préoccupations de la vie nationale.
En prenant le prétexte, au-delà de l’écrasante victoire (71,28%) du président-candidat, d’un dossier consacré à «la vérité des chiffres» du récent scrutin, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune fait en réalité une prospective sur les figures émergentes de l’opposition, constate un taux de participation à la hausse par rapport aux derniers scrutins avec.

À la clé, il est constaté un vote urbain très partagé et, last but not the least, une perte de terrain considérable du Front social démocratique (SDF), premier parti de l’opposition parlementaire dont le candidat, Joshua Osih, avec 3,35%, ne pointe qu’en 4ème position sur 9 concurrents.

Il n’en demeure pas moins, réplique Le Messager, que les chiffres proclamés par la Cour constitutionnelle sont loin de refléter la réalité des urnes, et que la victoire de Paul Biya a un goût amer.

Il y a même comme un malaise dans l’air, appuie Mutations qui s’est penché sur les différentes réactions venues des grandes puissances (États-Unis, France et Grande Bretagne), et dont le moins que l’on puisse en conclure est qu’elles ne sont pas particulièrement chaleureuses à l’endroit de M. Biya.

On ne va pas s’attarder sur la victoire, parce qu’elle était déjà prévisible, tranche l’éditorialiste de Signatures : de par son implantation et son organisation sur le terrain, rien ou presque ne pouvait arriver au candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) qui a pu s’appuyer sur les 377 sections de son parti à l’intérieur et à l’extérieur, qui ont mené des campagnes constantes d’inscriptions sur les listes électorales afin de garantir le succès final à son candidat, même si son score est tempéré par la versatilité de certains électeurs enclins au vote tribal.

Et d’adresser cette mise en garde au président réélu : «La majorité de vos compatriotes vous ont refait confiance. Il vous reste sept ans. Sept ans pour les convaincre qu’ils ont fait le bon choix. Il s’agit de faire de bons choix. Car bon nombre de vos collaborateurs sont décriés parce que plus prompts à «voler», à faire le griotisme qu’à s’appliquer et s’impliquer dans votre combat visant à faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035.»


S’agissant des attentes immédiates des Camerounais, l’hebdomadaire cite la prospérité, la justice, une Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football 2019 dans les règles de l’art, la paix et la sécurité dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, à l’Extrême-Nord et à la frontière avec la Centrafrique, où continuent de régner des bandits de grand chemin.

L’autre urgence, complète The Guardian Post, à la lecture des réactions d’après-proclamation des résultats de la présidentielle par les grandes puissances, est la situation en zone anglophone engluée dans une crise sécessionniste meurtrière depuis plus de deux, et qui pour les États-Unis et la Grande Bretagne, particulièrement, mérite plus que jamais que Paul Biya s’y penche à travers l’instauration d’un dialogue avec les séparatistes.

Sur le front économique, ajoute Le Jour, le président de la République aurait également tort de ne pas entendre les cris de détresse du monde des affaires de plus en plus étranglé par la pression fiscale, mais aussi d’un autre phénomène tout aussi destructeur, la circulation et la consommation de la drogue en milieu scolaire.