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Économie en zone CEMAC, crise anglophone et politique en couverture des journaux camerounais

Cameroun - Societe
Le sommet extraordinaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), tenu la veille dans la capitale tchadienne, N’Djamena et consacré à la situation économique sous-régionale, figure en couverture des journaux camerounais parus vendredi, juste à côté de la nouvelle surchauffe sur le front sécessionniste et des derniers soubresauts de l’élection présidentielle du 7 octobre.
«N’Djamena : la dévaluation du FCFA évitée de justesse» ; «Dévaluation du FCFA : on l’a échappé belle» ; «CEMAC : un répit pour la dévaluation du FCFA» ; «La crise hante la CEMAC» ; «Dévaluation programmée du FCFA : le complot France/FMI à ciel ouvert à N’Djamena», titrent respectivement La Nouvelle Expression, Le Jour, Le Quotidien de l’Économie (LQE), Mutations et Horizons Nouveaux.

Une chose est sûre, constate la première publication citée, l’ombre d’une éventuelle dévaluation de la monnaie sous-régionale a plané sur la capitale tchadienne, fait observer la première publication citée, expliquant qu’au lieu de suivre les suggestions de certaines puissances et institutions financières, la zone, à défaut de mettre fin, a plutôt décidé de limiter les effets de la crise en offrant aux pays membres le choix de leur stratégie de sortie du marasme, au lieu des solutions toutes faites venues d’Occident.

Pour Horizons Nouveaux, le complot à ciel ouvert de la France et du Fonds monétaire international (FMI) contre l’Afrique centrale a simplement été éventré : véritable vaches à lait de l’Hexagone, les économies sous-régionales sont une fois de plus visées par la prédation internationale.

Et de s’en prendre violemment à cette nouvelle forme d’impérialisme, qui survient après les dévaluations sauvages d’il y a une trentaine d’années et la première dévaluation de la monnaie commune en 1994, et pour laquelle «aucun bilan n’a été dressé» à ce jour.
LQE ne voit pas les choses sous le même angle, pour qui il faut plutôt aller chercher les causes de l’austérité dans les multiples manquements des six pays membres de la CEMAC, incapables de s’appliquer des réformes économiques et financières salutaires et souvent obligés de se laisser leur sort entre les mains d’autres expertises.

Il y a urgence de mettre en pratique les réformes prescrites par le FMI, reconnaît InfoMatin, qui encourage par ailleurs les États membres à faire respecter la convention régissant l’Union monétaire de l’Afrique centrale (UMAC) et la règlementation des changes en vigueur en vue de favoriser le rapatriement intégral des recettes d’exportation.

Beaucoup d’efforts restent à accomplir pour restaurer les grands équilibres macroéconomiques, doper la croissance et renforcer la soutenabilité extérieure de la sous-région, acquiesce Le Jour.

Dans une longue tribune publiée par Le Messager, l’économiste Célestin Bedzigui estime, pour sa part, qu’il y a nécessité de créer une «monnaie CEMAC» maintenant, et une devise pour l’Union africaine, «dans un proche avenir».

Les nouvelles ne sont pas bonnes non plus, à l’intérieur du pays, sur le front de la guerre de sécession en zone anglophone, signale Mutations, qui focalise sa principale manchette sur l’assassinat, la veille par des personnes non identifiées, du directeur des affaires administratives de l’université de Bamenda (Nord-Ouest).

Paul Mbufong, explique The Guardian Post, a été criblé de balles sur le campus de Bambili, un crime attribué aux miliciens de la république autoproclamée d’Ambazonie et qui survient en pleine recrudescence d’attaques séparatistes.

Et ça ne va guère mieux dans le département de la Menchum, prévient le quotidien de langue anglaise, décrivant une zone en état de siège et où sept morts ont été enregistrés ces derniers jours dans les combats entre l’armée et les séparatistes.

Sous le titre «En quoi les partis membres du G20 ont-ils contribué à la réélection de Paul Biya», le même journal à capitaux privés se moque des 20 formations, dites de l’opposition, qui s’étaient alignées derrière le président-candidat à l’occasion du scrutin du 7 octobre.

Ces partis sont de retour sur la scène pour saluer le triomphe du chef de l’État sortant et condamner les protestations du challenger Maurice Kamto, glisse The Guardian, alors qu’ils ont littéralement déserté la scène pendant toute la campagne électorale.

«Le retour des opportunistes» est également signalé par InfoMatin au sein même du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) : à Douala 1er, circonscription phare de la métropole économique, ils sont aujourd’hui une bonne poignée qui, hier absents ou transparents lors des joutes politiques, tentent aujourd’hui de tirer la couverture vers eux.

«On peut les comprendre : à l’approche des législatives et des municipales, aucune manœuvre de positionnement – même la plus grossière – ne saurait être de trop pour émerger des rangs. Sauf que la base, elle, sait se souvenir de ceux qui l’encadrent au quotidien. Et des autres qui louvoient et veulent tirer des bénéfices personnels d’une œuvre de longue haleine.»