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Engagement citoyen/Père Pierre Marie-Chanel Afognon : « Ils ont la force, mais ils ne peuvent pas nous anéantir »

Togo - Politique
Le Togo traverse une crise, et c’est un secret Polichinelle. Même si les émissaires du régime de Faure Gnassingbé tentent de faire croire le contraire à l’opinion, surtout aux partenaires du pays. Cependant, malgré les efforts fournis par les uns et les autres, notamment les hommes et femmes de bonnes volontés, les organisations de la société civile et même par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à travers sa feuille de route pour une sortie pacifique et durable de la crise, Faure Gnassingbé et son pouvoir décident délibérément de faire fi des recommandations, en conduisant le Togo vers un chaos qui ne dit pas son nom. Un avenir très sombre se dessine à l’horizon pour le Togo, surtout avec la course effrénée du régime vers des élections le 20 décembre prochain.
Les signaux sont au rouge. Et cela, à en croire les Forces vives « Espérance pour le Togo », doit interpeller chaque citoyen togolais à s’engager dans le but d’éviter le chaos à son pays. C’est justement pour réveiller ces Togolais qui semblent dormir tranquillement pendant que le pays va à vau-l’eau, ces Togolais dont le comportement affiche une certaine indifférence par rapport à la gravité de la situation sociopolitique, que le mouvement Forces Vives « Espérance pour le Togo » a tenu un forum citoyen samedi dernier à Lomé, avec pour thème « L’engagement de la société civile pour un Togo nouveau ». Une occasion pour rappeler aux Togolais leur « devoir de s’engager » dans un pays où tous les mécanismes et stratégies mis en place pour réduire la pauvreté ont échoué, à en croire Mme Maryse Quashie, Enseignante à l’Université, lors de sa conférence inaugurale intitulée « Sans un engagement citoyen, quelle chance avons-nous de mieux vivre dans notre pays ? ».

Pour elle, il faut changer l’équipe dirigeante qui incarne la gouvernance actuelle. Puisque les mécanismes de réduction de la pauvreté doivent reposer sur une bonne gouvernance. Or au Togo, la bonne gouvernance n’est pas la chose la mieux partagée, une situation qui fait échouer les programmes de lutte contre le phénomène. Et donc, les Togolais doivent devenir de véritables citoyens qui ont à cœur le devenir de leur pays et demander des comptes aux dirigeants. C’est le silence qui accentue la pauvreté, selon Mme Maryse Quashie. Il faut donc rompre ce silence.

Dans un discours très évocateur, le Révérend Père Pierre Marie-Chanel Affognon, Coordonnateur du mouvement Forces Vives « Espérance pour le Togo », a appelé les Togolais à ne pas avoir peur, mais à s’engager pour l’avènement d’un Togo nouveau, un pays dans lequel la pauvreté et la misère ne seront que des souvenirs lointains. Il regrette que malheureusement, ceux qui dirigent ce pays ne se préoccupent pas de la situation. Et pourtant, ils savent très bien ce qu’il faut faire pour épargner les citoyens.

Il donne la preuve, en citant Faure Gnassingbé dans un discours qu’il a tenu le 26 avril 2012 : « La société d’ouverture et d’inclusion implique aussi la solidarité. La plus forte des injustices n’est-elle pas le développement inégalitaire ? Lorsque le plus petit nombre accapare les ressources au détriment du plus grand nombre, alors s’instaure un déséquilibre nuisible qui menace jusqu’en ces tréfonds la démocratie et le progrès ». Ce constat est réel. Mais depuis 6 ans que Faure Gnassingbé a tenu ce discours, qu’est-ce qui a changé ? Absolument rien. Aujourd’hui, « le plus grand nombre » qui subit cette injustice que lui-même reconnaît, se lève pour crier son désarroi. La crise née de ce « déséquilibre nuisible qui menace jusqu’en ses tréfonds la démocratie et le progrès » est banalisée par les mêmes personnes qui tiennent ces discours. Ce qui fait même que ceux qui s’impliquent dans la résolution de cette crise, notamment la CEDEAO, semblent stupéfaits devant les machinations du régime RPT/UNIR pour se maintenir au pouvoir. « Hélas, ce qui se passe sous nos yeux et que la CEDEAO semble accepter ou laisser faire va nous conduire tout droit vers de nouvelles crises, peut-être plus graves avec des violences qui ont même déjà commencé en période dénommée de recensement électoral », a déclaré Père Pierre Marie-Chanel Affognon.

A l’en croire, la voie des réformes avant la démocratie permet d’asseoir la démocratie, l’Etat de droit, la paix et la cohésion sociale dans notre pays. « Elle nous évitera toute crise post-électorale, avec des morts, des blessés graves, des emprisonnements injustes, le blocage économique et socioculturel du pays », a-t-il dit.

Il a invité les Togolais à s’engager, surtout après avoir suivi ce forum, afin de lutter pour sortir le pays de la situation de paupérisation dans laquelle il se trouve depuis des décennies. Car pour le prélat, « nous sommes rassemblés parce que le pays est en danger ». Le projet de départ pour le Togo, a-t-il poursuivi, c’est de le transformer en l’or de l’humanité. C’est pour cela que les aïeux ont combattu pour l’indépendance. « N’est-ce pas donc une véritable comédie, si après avoir mal partagé les richesses du pays, on maintient le peuple dans la misère et on donne à certains des sacs de riz et des fournitures scolaires pour leurs enfants ? La première étape de la charité, c’est la justice sociale et non la fausse philanthropie », a souligné le Coordonnateur des Forces Vives « Espérance pour le Togo » qui a réitéré son appel à s’engager pour que chaque Togolais mange à sa faim, se soigne et prenne soin de ses enfants par le fruit de son travail. « L’inégalité sociale où une minorité accapare les richesses et installe les autres dans la misère, ne se règle pas à travers la distribution de vivres, de machettes, de houes de quelques billets de banque, de fournitures scolaires, etc., mais se régularise par des réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales. Cela s’appelle volonté politique, sursaut patriotique, écoute profonde et respectueuse du peuple et recherche du bien commun et de l’intérêt général », a ajouté Père Pierre Marie-Chanel Affognon.

Pour lui, il faut sortir des démissions citoyennes, car Dieu est du côté des petits. Il ne faut donc pas avoir peur, mais il urge de s’engager pour bâtir la cité nouvelle. « Ils ont la force, mais ils ne peuvent pas nous anéantir », a-t-il dit.