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Les incertitudes post-élection présidentielle préoccupent les journaux camerounais

Cameroun - Societe
Alors que le Conseil constitutionnel entame, le même jour, les débats sur le contentieux post-élection présidentielle, les journaux camerounais parus mardi prennent le pouls des états-majors des candidats.
C’est la surchauffe, sur le front de la confrontation post-électorale, annonce The Guardian Post, avec le Front social démocratique (SDF) qui annonce, dans la métropole économique, Douala, des manifestations publiques dimanche prochain pour dénoncer les multiples fraudes constatées le 7 octobre.

Cette formation, explique Le Messager, «entend dénoncer ainsi les fraudes massives ayant entaché le scrutin du 7 octobre dernier».

Sauf que, corrige InfoMatin, l’initiateur de ce mouvement de protestations, le député Jean Michel Nintcheu, a rapidement été désavoué par sa hiérarchie à travers une vigoureuse «mise au point» adressée au préfet du département du Wouri, dans laquelle elle «se désolidarise de cette initiative personnelle qui n’engage que l’auteur de la déclaration de manifestation publique et non le SDF».

Suivant la même démarche de dénonciation, le Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) a, la veille et selon Le Jour, vu sa conférence de presse interdite à Yaoundé, la capitale du pays, la police ayant envahi son quartier général de campagne, dispersé les participants sous le prétexte de troubles à l’ordre public.

Et, pendant que des organisations non gouvernementales «dénoncent le coup de force» du pouvoir en étouffant les plaintes de l’opposition, c’est la Commission nationale des droits de l’homme et des libertés (CNDHL, organe public) qui, à en croire Émergence, s’émeut de son côté du musèlement des observateurs nationaux dont les critiques, par rapport aux opérations de vote et qui ont recensé «400 faits majeurs de fraude», font un peu désordre dans le tableau idyllique de démocratie que voudrait présenter le régime.

Davantage, le quotidien à capitaux privés focalise sur «le plan du régime pour étouffer Kamto», le leader du MRC : conférences de presse interdites, arrestation de ses lieutenants, menaces directes du ministre de l’Administration territoriale, «tout est mis en œuvre par le pouvoir pour l’éteindre».

Avec ce parti, déplore Mutations, c’est «le rouleau compresseur» qui vient d’être mis en marche par le pouvoir Biya.

Mais est-ce vraiment le moment d’engager le bras de fer avec le régime ? semble se demander Le Financier d’Afrique, au moment où les esprits s’échauffent alors que le Conseil constitutionnel n’a même pas encore statué sur le contentieux post-électoral.

C’est bientôt le verdict de du Conseil constitutionnel, confirme l’hebdomadaire satirique Le Popoli, constatant que «Maurika», le pseudonyme donné au candidat Maurice Kamto, «a l’embarras du choix» : autoproclamé vainqueur avant l’heure, le voici hésitant entre baisser la garde devant Paul Biya et avoir la paix, ou accepter la résidence surveillée pour devenir aussi populaire que Nelson Mandela, l’icône du mouvement de libération de la communauté noire en Afrique du Sud.

Le Conseil constitutionnel, souffle The Sun, semble prêt pour une confrontation juridique avec les candidats Maurice Kamto, Cabral Libii (Parti Univers) et Joshua Osih (SDF), qui ont divulgué les résultats faussés de la présidentielle sur les médias sociaux afin de prendre l’opinion à témoin, et se sont entourés d’une batterie d’avocats chevronnés pour terrasser le mammouth.

«Je pense que le président du Conseil constitutionnel et sa suite ont l’occasion d’entrer dans l’histoire de notre pays. Et entrer dans l’histoire, selon moi, c’est restituer la vérité des urnes d’une manière transparente et sans manipulation partisane. S’il y a des preuves de bourrage des urnes, de fraude qui amènent le Conseil constitutionnel à annuler les résultats, que les membres de cette institution le fassent en toute âme et conscience. Ce n’est pas parce qu’ils auront des proximités avec monsieur Biya qu’ils vont le déclarer vainqueur à tout prix», analyse, dans Défis Actuels, l’universitaire Marc Luciani Ewodo.

Sous le titre «Labeurs du vainqueur», l’hebdomadaire Signatures estime de son côté que vieux ou jeune, nouveau ou ancien, le futur président de la République trouvera des dossiers brûlants sur sa table, et qu’il faudra les résoudre au plus tôt.

«Ceux qui ont promis monts et merveilles devront donc faire face à la dure réalité du terrain. Le peuple les connaît et attend avec impatience. Le vainqueur de la dernière présidentielle aura donc du grain à moudre. Entre la réconciliation, la décentralisation, la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football 2019 et une meilleure redistribution des richesses jusque-là confisquées par une infime minorité, le chef de l’État issu des urnes aura fort à faire.»