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Gestion anarchique de l’Enseignement technique au Togo : Après la chaudronnerie, les filières F4 et G3 suspendues à Mango et Kantè

Togo - Societe
Dans notre parution numéro 841 du jeudi 11 octobre 2018, nous dénoncions la suspension sans commune mesure de la filière Ti/1 communément appelée chaudronnerie au Lycée Technique d’Adidogomé. Il est sorti comme raison de la fermeture « la formation pour le BAC II de la chaudronnerie revient très chère, la série ne connaît pas d’engouement, les apprenants réussissent à N+1. Le niveau BAC ne doit pas former pour le BAC et qu’ils pensent rehausser le niveau des formateurs de la spécialité » a révélé une source bien introduite dans le dossier qui ajoute « vu les raisons évoquées nous disons, les enseignants se sentent floués. Que nous ne voyions pas en quoi la formation est chère d’autant plus que le parc machine n’a jamais été renouvelé depuis la création de la série et même pour la formation, les matières d’œuvre en petite quantité nous parviennent à compte-goutte.
Pour l’engouement, nous connaissons des séries qui n’atteignent pas cinq (05) apprenants, ce que la Ti/1 n’a jamais connu. Pour ce qui concerne la réussite à N+1, la série Ti/1 n’est pas particulière car elle connaît des élèves qui réussissent à trois (03) ans et brillamment. Les professeurs de la spécialité ne transmettent que la connaissance de la spécialité et n’interviennent que dans trois (03) disciplines. TraçageTechnologie Générale et Pratique sur les 14 disciplines qui entrent dans la formation d’un chaudronnier. Les onze (11) formateurs qui participent aussi à la formation ont plus que le niveau BAC et détiennent les gros coefficients. On peut rehausser le niveau des formateurs sans fermer la série », ajoute-t-on.

En clair, cet argument ne tient pas selon les enseignants. Dans la foulée, il nous revient qu’en dehors de la chaudronnerie au Lycée d’Adidogomé, les filières F4 et G3 ont subi le même sort à Kanté et à Mango.

Dans une correspondance en date du 12 septembre 2018 adressée aux proviseurs, le ministre Délégué chargé de l’Enseignement technique et de la formation professionnelle Georges Kwawu Aïdam indique que « le constat est fait depuis un certain nombre d’années que l’effectif des élèves dans les filières F4 et G3 des LETP Kanté et Mango sont très faibles alors qu’elles nécessitent un grand nombre d’enseignants qualifiés. Cette situation constitue une perte pour l’Etat. Par conséquent, je vous demande de surseoir jusqu’à nouvel ordre, au recrutement en classe de seconde pour l’année scolaire 2018-2019, dans les filières concernées ».

Or, il n’y a qu’à Kanté et Mango qu’on peut avoir ces filières dans les établissements publics dans le septentrion. Tout élève des régions Kara et Savanes qui désire poursuivre ses études dans ces filières est condamné à se rendre à Sokodé ou Lomé.

Par rapport aux raisons évoquées par Georges Aïdam, une source crédible renseigne que « la F4 encore appelée Génie Civil est une filière qui ne nécessite d’aucune matière d’œuvre pour la formation. En plus, il est un domaine porteur de la formation professionnelle surtout qu’il existe ça et là des projets de construction ».

S’agissant du faible taux d’effectif, il suffit de prendre l’exemple de la F4 à Kanté au cours de l’année scolaire 2017- 2018 pour se rendre compte de la contre-vérité. En Seconde, il y a 27 élèves, 9 en Première et 31 en Terminale. On peut se demander sensément ce qu’Aïdam appelle faible effectif par ces filières scientifiques.

Après notre dernière parution, nous avions été invité par le Secrétaire Général du ministère de l’Enseignement technique Gnamine Agarem sur demande du ministre délégué Aïdam. De nos échanges, il ressort qu’il s’agit de l’application du statut particulier des enseignants. Une version qui diffère des raisons officielles avancées jusque-là. Le Secrétaire Agarem s’est néanmoins montré flexible et promet discuter avec l’ensemble des auteurs notamment les enseignants pour une décision judicieuse.

À l’opposé, la Directrice de l’Enseignement Technique Louise Adam-Tsar épouse Alaba serait toujours dans les nuages. Cette ancienne enseignante d’Anglais qui s’est retrouvée à ce poste par la force des choses au temps de feu ministre Brin Bouraima Diabacté et qui a refusé mercredi de nous répondre dans une arrogance incompréhensible, file droit dans le mur.

Au-delà de tout, c’est une véritable insulte à l’enseignement technique à travers la suppression de ces filières porteuses comme si le gouvernement est plutôt à l’aise dans la formation des chômeurs.

Kokou AGBEMEBIO