MEMORANDUM
Les besoins sociaux de base sont une priorité pour toute population. Dans un contexte mondial marqué par des enjeux multiformes assez relevés, il est important que le concept de développement soit perçu sous tous les angles possibles et que les facteurs qui doivent y concourir soient mutualisés pour un véritable bonheur des populations. Malheureusement, certaines contrées ou populations constituent une exception particulière à tout ce que les pouvoirs publics entreprennent par devoir, créant de fait des mécontentements dus à un sentiment de négligence ou d’abandon. Le cas de la Préfecture de Danyi (Sud-Ouest du Togo) est assez parlant, vu les réalités de ce milieu.
LOCALISATION ET ATOUTS
La Préfecture de Danyi est une zone montagneuse, logée sur une portion des Monts Fétiches dans la Région des Plateaux, à 780 mètres d’altitude. Elle est limitée au nord par les Préfectures de l’Amou et de Wawa, à l’Est par celle de Kpélé, au sud par la Préfecture de Kloto et à l’ouest par le Ghana. La population essentiellement agricole est d’environ 60.000 habitants. Apéyémé, le chef-lieu est situé à 175 km de Lomé (la capitale du Togo). Danyi est la zone par excellence de production des fruits et des produits maraîchers au Togo. Des dizaines de tonnes de fruits et légumes sont régulièrement convoyées vers les grandes villes du Togo, Kpalimé et Lomé en occurrence où ils sont revendus à la population togolaise et à des expatriés. La section « Danyi Kpedzi » au Grand marché (Abattoir) de Lomé est une preuve tangible de la contribution non-négligeable des populations de Danyi à la production alimentaire. En outre, les produits industriels que le Togo exporte à savoir le café et le cacao sont principalement produits à Danyi. A tout cela s’ajoutent les atouts naturels tels que le climat très doux et le paysage verdoyant tout au long de l’année et des sites touristiques comme la Cascade de Yikpa, le Monastère de Dzogbégan, la caverne des premiers hommes à Ahlon Dénou… véritables facteurs qui attirent les touristes.
LES PROBLEMES
Le premier volet des problèmes concerne l’état des marchés de la préfecture. Point n’est besoin de rappeler la très forte pluviométrie que connait cette zone. Malgré cette situation, les principaux marchés de la préfecture que sont Apéyémé, Elavanyo, Kpévé, Kékéwou sont faits de hangars de fortune qui abritent mal les usagers et subissent les actions des intempéries régulièrement. L’autre volet, sans doute le plus important est le réseau routier. Comme cela a été déjà souligné plus haut, Danyi étant une zone montagneuse est naturellement difficile d’accès. La seule voie « goudronnée » qui permet d’y accéder en passant par Adéta est dans un état lamentable.
La route (9 kilomètres) qui relie l’Hôpital Baptiste de Kpélé-Tsiko et Danyi Ndigbé (premier village de la Préfecture) est caractérisée par une pente abrupte et de monstrueux virages qui causent quotidiennement des accidents et des pertes en vies humaines. La chaussée principale, usée et dévêtue par les eaux de ruissellement, présente de profonds trous dont les tentatives de contournement se soldent quelques fois par la dégringolade des voitures et motos dans le ravin, à des centaines de mètres plus bas. Les axes principaux qui relient d’une part Ndigbé à Yikpa (12km), Ndigbé à Elavanyo (23km) d’autre part puis Dzogbégan à Ahlon-Bogo n’existent que de nom. Ces axes sont dans un piteux état avec des trous béants, des nids de poule, des rigoles et l’inexistence totale de l’asphalte sur plusieurs kilomètres. Le reste du réseau routier n’est que le reliquat des pistes rurales construites par la défunte SRCC. Malgré le fait que ces voies soient régulièrement empruntées par des camions gros porteurs qui s’y embourbent d’ailleurs, aucune réfection ou réhabilitation n’est à l’ordre du jour. Les cas de maladie nécessitant des évacuations sanitaires sont souvent soldées par des décès en cours de route. En revanche, les ressources générées par les taxes préfectorales sur les produits agricoles s’élèvent à plusieurs millions par mois. Les chiffres enregistrés dans les livres des postes de contrôle d’Ahlon, Ndigbé et Yikpa en témoignent. Le comble, c’est la construction d’un poste de péage à Adéta malgré le mauvais état des routes que les voitures empruntent pour arriver là.
LES DEMANDES
Au vu de tout ce qui précède, le Mouvement DANYI ET SON DEVELOPPEMENT voudrait exprimer sa désolation face à cette situation chaotique qui dure des décennies et qui ne semble émouvoir personne. Le MDD considère que la Préfecture de Danyi faisant partie intégrante du Togo, a le droit de jouir et de bénéficier des retombées issues des richesses nationales.
Pour ce faire donc, le MDD voudrait :
-demander instamment au gouvernement de prendre toutes les mesures afin que les voitures provenant ou en direction de Danyi soient exemptées des frais de péage à Adéta
-demander au Chef de l’Etat d’instruire le ministre de l’Economie et des Finances pour qu’une ligne budgétaire destinée à la reconstruction du réseau routier de Danyi soit inscrite dans la Loi de Finance Exercice 2019.
-demander que les taxes sur les produits agricoles soient revues à la baisse au niveau des différents points de contrôle jusqu’à ce que les routes soient à nouveau praticables.
-solliciter des mesures urgentes en faveur de l’axe Dzogbégan-Ahlon, Koudzragan-Yikpa, Elavanyo-Kekewou et Koudzragan-Dzedramé en attendant les actions pérennes dont la réalisation est souhaitée dans la Loi de finances 2019.
Fait à Danyi, le 18 octobre 2018
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