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Le recensement, En attendant Tikpi Atchadam

Togo - Politique
Tikpi ATCHADAM, l’homme du 19 aout n’a pas dit sont dernier. Il reste implacable sur la situation. Face aux derniers développements de l’actualité politique au Togo. Le pouvoir en place qui fonce tout droit vers les élections, advienne que pourra. L’opposition qui persiste et signe qu’il n’y aura pas des élections au Togo en tout cas pas à la date indiquée. Devant une telle situation, l’on se demande ce qui fait courir tant le pouvoir de Lomé. Pourra t-il aller aux élections sans l’opposition influente qu’est la C14 et si oui, quelles seront les conséquences ? Quelles sont les forces de l’opposition ? Le chaos plane t-il sur le Togo qui connait une crise depuis plus d’un an ? Beaucoup de questions se posent. Pour l’heure, le flou semble tout dominer rien visiblement n’est acquis ni par l’un ni par l’autre.
‘’Le 19 aout 2017, le Togo contre tout attente a surpris tout le monde, même les plus grands analystes politiques ont vu leurs pronostics déjoués’’, c’est en ces termes que le président du Parti National Panafricain Tikpi ATCHADAM commençait son discours pour le 1er anniversaire du soulèvement du 19 Aout 2017. Et depuis cette date, le Togo n’a plus connu sa tranquillité. Mouvements de rue, répression par les forces de l’ordre ainsi que des milices.

La situation a interpellé l’institution de la sous région, la CEDEAO qui décide de rentrer en jeu. C’est ainsi que le 31 Juillet 2018, la CEDEAO a imposé une feuille de route pour une sortie de crise au Togo. Une feuille de route qui a davantage crée l’écart entre pouvoir et opposition dans son interprétation. Les analystes avertis pensent que les escapades cavalières du pouvoir cachent une lecture erronée et méprisante de la feuille de route de la CEDEAO.

L’une des recommandations de cette feuille de route est la mise en place d’une Commission Electorale Nationale Indépendante qui respecte la parité soit 8 pour le pouvoir et 8 pour l’opposition. Mais tel n’est nullement pas le cas de la CENI actuelle qui organise le recensement en cours avec pour objectif d’organiser les élections. Elle ne respecte aucunement ni dans sa forme, ni dans le fond cette feuille de route.

L’instance chargée d’organiser les élections semble respecter le désidérata du pouvoir de Lomé. Aller coûte que coûte aux élections peu importe comment se présente l’horizon. Une équation à plusieurs inconnues qui fait marquer les pas à la crise togolaise.

CENI, le cocktail Molotov…

Même si elle parait confiante avec un zélé président nommé Kadanga, la CENI actuelle est l’une des plus contestée par l’opposition togolaise. Même si aujourd’hui, elle se croit en position de force et ayant déjà organisé la première phase du recensement, la Commission Electorale Nationale Indépendante est une bombe à retardement étant donné qu’elle pose des actes qui pourront se retourner contre elle et préjudiciables à la nation entière. Ceci pour la simple raison que le recensement qu’elle organise actuellement est un travail unilatéral et forcé qui écarte la C14.

Constituée par le parti UNIR et ses formations satellites, la CENI actuelle ne reflète pas du tout les recommandations de la CEDEAO.

Aujourd’hui, la C14 est bloquée à la porte de la CENI à cause d’une formation politique l’UFC, dont le patron est en perte d’identité. Ce parti qui depuis 2010 s’est rangé du coté du pouvoir et soutient sa politique, se réclame toujours de l’opposition. Il refuse aujourd’hui de laisser place aux représentants de la C14.

En clair, la CENI elle-même est un problème et mène son processus de recensement qui s’apparente à des mines explosives posées qui ne tarderont pas à sauter du jour au lendemain.

Tout droit dans le mur…

Les arguments avancés évoquent un certain délai et une crainte de vide constitutionnel. C’est un faux problème et n’a aucune raison d’être. Dans les mêmes conditions en 2013, les élections ont été repoussées jusqu’à l’obtention de nouveaux avant le départ des anciens députés. Le président, facilitateur de la crise, Nana Akoufo Ado a déjà, lors du dialogue éliminer cet argument. Tout est clair que le pouvoir de Lomé, dans son obsession de continuer à régner dans une gourmandise impitoyable, veut passer aux élections et continuez la gestion opaque et chaotique des ressources du pays.

Le Togo est en crise révélée et reconnue par le pouvoir et la communauté internationale. Point n’est besoin d’occulter cette réalité. Sinon, la CEDEAO ne serait pas appelée à la rescousse. Rien ne devrait donc pas presser le pouvoir de Lomé à aller aux élections comme il se donne la peine à aller contre vents et marée. L’empressement devrait plutôt être assigné à l’exécution de feuille de route de la CEDEAO, qui déjà propose que les réformes constitutionnelles et institutionnelles soient faites, la limitation du nombre de mandat présidentielle, les élections à deux tours, le cadre ainsi que le découpage électoral.

Mais le pouvoir fait fi de toutes ces obligations et fonce vers les élections.

Le ministre Bawara de la fonction publique qui se trouve être l’homme l’homme de tous les dossiers continue sa résistance. Pour lui, le 20 décembre est irréprochable. Avec ou sans l’opposition. Une bonne plaisanterie, selon certains cadres de l’opposition qui attendent de voir les moyens dont il dispose pour faire autant de vent. Au regard de tout ceci, il est facile de deviner que le pouvoir togolais est dans une logique, celle du passage en force. Mais cela ne sera pas sans conséquence sur la stabilité du Togo et de la sous région.

Selon un acteur de la société civile, défenseur des droits de l’homme, le régime à la tête duquel se trouve de Faure Gnassingbé aura du mal à diriger ce pays s’il tente le passage en force : ‘’ Le pouvoir veut coûte que coûte aller aux élections pour faire quoi ? Mais comme il se croit puissant, qu’il organise les élections, que ses députés aillent à l’assemblée et on verra comment il dirigera le pays’’, nous a-t-il confié. Pour d’autres, le Togo est en crise et les élections ne sont pas la solution.

Il va donc sans dire que le régime togolais dans ces conditions, envenime la situation et accentue encore la crise. Mais si tel est sa mentalité il devra le faire avec une opposition qui évolue en rang soudé.

Tikpi Atchadam prépare la riposte

Longtemps critiquée pour avoir toujours évolué en rang dispersé, l’opposition togolaise est plus que jamais unie. Réunie au sein de la C14, l’opposition actuelle trouble le sommeil du pouvoir de Lomé par son unicité d’action. Cette unicité est dévolue au Président du Parti National Panafricain PNP. Tikpi Atchadam n’a pas encore dit son dernier mot. Déjà, il a appelé ses militants à boycotter le recensement en seconde zone.

Dans les coulisses des cadres du parti et de la diaspora, le leader du PNP prépare à la riposte face à un régime qui n’a pas l’intention de céder face à la pression tous azimuts.

Les informations font état d’une nouvelle offensive à lancer avant les fêtes de fin d’année. Le slogan, loin de laisser le pouvoir organiser les élections, nous allons l’empêcher. Nous a confié un cadre de ce parti qui conclu que contrairement à la campagne d’intoxication menée contre sont leader, l’homme reste intransigeant sur les principes du panafricanisme et de l’alternance au Togo.

Cette position du PNP est partagée par les autres partis de l’opposition regroupés au sein de la C14. C’est désormais une unicité d’action.

Tout est joué d’avance avec une CENI unilatérale, un opérateur informatique dénommé ZETES qui selon la C14 est reconnu comme partenaire légendaire de la fraude électorale. L’opposition demande entre autre au pouvoir de Lomé de respecter la feuille de roue de la CEDEAO pour une sortie apaisée de la crise. Sinon, elle ne pourra pas organiser les élections.

Plus que jamais, la C14 est visiblement prête à aller jusqu’au bout. Elle a déjà appelé au boycott du recensement électoral qui a déjà fini dans la première zone et qui va entamer la seconde zone dans les jours à venir. Elle soutient et martèle que le processus en cours doit être repris puisque entaché de fraudes et d’irrégularités.

Cette opposition a aussi le soutien de la société civile qui l’accompagne et qui trouve irraisonnable l’attitude du pouvoir en place. Elle se lève d’ores et déjà pour dénoncer le caractère anti-démocratique et dictatorial du régime cinquantenaire togolais.

Face à ces deux positions divergentes, c’est clair, il y a de l’électricité dans l’air.

L’ombre d’un chaos sur le Togo…

Le contexte politique togolais actuel laisse apercevoir un avenir sombre. Un pouvoir et une opposition sur l’offensive, un peuple longtemps soumis à la tyrannie qui ne tardera sans doute pas à se révolter pour dire non à l’oppresseur. Et quand ce schéma se dessine, il y a de quoi s’inquiéter.

L’histoire politique du Togo enseigne déjà que le pays a connu des exactions avec des bilans allant de 500 selon l’ONU à plus de 2000 selon des associations de défense des droits de l’homme. Cette situation n’est pas loin de se répéter quand les mêmes acteurs sont toujours là avec les mêmes méthodes. Et lorsque le PNP de Tikpi Achadam n’a pas encore dis son dernier mot, il faut toujours s’attendre, pour le pouvoir, à des surprises désagréables.

Le pouvoir togolais devrait se ressaisir et savoir qu’il est à la tête d’un pays et non devant une monarchie.