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L’auto-proclamation de Maurice Kamto comme vainqueur de la présidentielle anime les journaux camerounais

Cameroun - Societe
La déclaration, la veille par le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC) de sa victoire à l’élection présidentielle du 7 octobre fait les choux gras des journaux camerounais parus mardi.
«Maurice Kamto : ‘’J’ai marqué le pénalty’’», titre en grande ouverture Le Jour qui, rendant compte de la conférence de presse, la veille en milieu d’après-midi, du candidat du MRC, emprunte à ce dernier la métaphore footballistique qui veut que l’homme se prenne pour celui-là, envoyé par le peuple pour exécuter une balle arrêtée contre le régime Biya, ait accompli sa mission et soit revenu rendre compte aux électeurs.

Maurice Kamto défie le Code électoral et s’autoproclame vainqueur de la présidentielle, constate The Guardian Post, prévoyant d’ores et déjà un clash avec le pouvoir dont en place dont le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, avait dès dimanche soir mis en garde contre de telles réactions.

Déjà, rappelle Essingan sous le titre «Coup d’État constitutionnel de Kamto», au cours d’un point de presse, vendredi à Yaoundé, le directeur de campagne du candidat du MRC appelait à la résistance «de la manière la plus farouche» aux présumées fraudes organisées par Elections Cameroon (Elecam), prétextant que «Maurice Kamto a déjà gagné l'élection présidentielle», et laissant entendre que «le MRC ne se laissera pas voler sa victoire».

Pour L’Épervier, cet homme, «perdu et dépassé», veut simplement «mettre le Cameroun à feu et à sang». Et de lui adresser cette sévère mise en garde : «Pas de manipulation, les Camerounais veulent vivre en paix ! Comment peut-on vouloir diriger un Etat dont on bafoue les institutions ? Seul le Conseil constitutionnel a qualité pour proclamer le nom du vainqueur de l’élection présidentielle.»

L’attitude du candidat du MRC, au-delà d’être illégale, relève tout simplement de la provocation, s’insurge également InfoMatin, estimant qu’en s’autoproclamant vainqueur, moins de 24 heures seulement après la tenue du scrutin, l’ex-ministre délégué auprès du ministre de la Justice a violé de manière flagrante la loi électorale en vigueur au Cameroun.

Et de rappeler : «L’ancien membre du gouvernement est agrégé des facultés de droit, enseignant de sciences juridiques et politiques dans les universités camerounaises et étrangères. Il jouit à ce titre de la présomption de maîtrise des questions électorales et surtout du Code électoral qu’il a choisi délibérément de violer.»

Sous le titre «Maurice Kamto autoproclamé vainqueur : la classe politique sort le carton rouge», le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune se fait l’écho des réactions outrées de «plusieurs leaders politiques», au premier rang desquels le secrétaire général du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), Jean Nkueté ainsi que du ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, Issa Tchiroma Bakary.

Ici et là, rapporte la publication, les autres candidats au scrutin de dimanche ont également condamné «cette manœuvre de provocation, qui se place délibérément en marge de la loi».

C’est que le risque politique vire au rouge, s’exclame Le Quotidien de l’Économie qui, au-delà de M. Kamto, révèle que d’autres concurrents pour la magistrature suprême revendiquent eux-aussi la victoire, toute chose qui, ainsi que le craignaient déjà des organismes internationaux, confirme les incertitudes d’après proclamation officielle des résultats devant intervenir dans une dizaine de jours.

Pour Mutations, qui confirme les appréhensions de son confrère, c’est «la saison des longs couteaux» qui s’ouvre pour le Cameroun, avec différents acteurs revendiquant leur légitimité, face à un pouvoir criant à des comportements relevant de l’inhabilité politique.

Cet autre quotidien à capitaux privés signale par ailleurs que la Commission nationale de recensement général des votes entre en scène ce même mardi en vue, selon ses attributions, de compiler les résultats des procès-verbaux et les transmettre, dès le 13 octobre prochain, au Conseil constitutionnel qui à son tour procèdera aux vérifications nécessaires avant la proclamation solennelle des résultats de l’élection présidentielle.