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L’autoproclamé président Maurice Kamto continue de passionner la presse camerounaise

Cameroun - Societe
Autoproclamé, lundi président élu de la République à l’issue du scrutin de la veille, l’acte du candidat du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), Maurice Kamto, continue de passionner les journaux locaux parus mercredi.
Il a suffi d’une déclaration, d’une seule pour mettre tout un système en émoi, observe The Gardian Post pour décrier la posture des thuriféraires du régime Biya, qui sautent à bras raccourcis sur le pauvre homme de manière disproportionnée.

Il faut vraiment croire que Maurice Kamto a appuyé là où ça fait mal pour créer ainsi cette avalanche d’assauts verbaux, moque Eden.

Le président du MRC met le sérail en ébullition, répond en écho Le Messager, pour qui la tonitruante déclaration du candidat du MRC a jeté un trouble certain au sein d’un appareil plus que fébrile, et «qui peine à dissocier l’acte politique de l’écart juridique».

Le gouvernement, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) et autres alliés, ripostent en tirs groupés, rappelant, selon The Sun, le spectre de la «victoire volée» de John Fru Ndi, en 1992 lorsque le leader du Front social démocratique (SDF, opposition), demandant à la rue de défendre le hold-up du président sortant, Paul Biya, fit descendre dans la rue des milliers de citoyens.

Et voici donc de nouveau les menaces de violences qui planent au-dessus de la nation, se désole l’hebdomadaire de langue anglaise, signalant par ailleurs que la commission nationale de dépouillement a commencé ses travaux de compilation des résultats issus des procès-verbaux des bureaux de vote.

Le Jour et le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune relaient la même information, précisant que les membres de cette instance disposent de 5 jours pour dresser un procès-verbal général de la situation.

D’ici là, L’Essentiel n’en démord pas sur ce qu’il qualifie d’«épreuve de la victoire préfabriquée» de Maurice Kamto, qui résonne comme une boîte à musique préprogrammée de longue date, en 2018 comme en 1992 où on prend les mêmes opposants et on recommence, sur le même processus.

«Hier comme aujourd’hui, cela commence toujours par une parfaite organisation tribale intégrée, intégrale, exclusive, compacte, en profondeur de champ et de temps. Vient ensuite une affectation des tâches où rien n’est laissé au hasard, le lobbying institutionnel, l’instrumentalisation des vraies frustrations, le parasitage des zones de stabilité, l’infiltration stratégique des médias, de l’opinion, la société civile, les associations, les organisations internationales, le rodage des troupes pré-positionnées aux fins de bétail pour la bataille des rues, des urnes et des autres sphères colonisables…»

S’il est légal qu’une élection présidentielle soit contestée, surtout ses résultats, il est par contre illégal et inadmissible de s’autoproclamer vainqueur en violation de la loi, analyse l’hebdomadaire Signatures, rappelant qu’au Cameroun, seul le Conseil constitutionnel, compétent pour connaître du contentieux lié à l’élection présidentielle, est habilité à en proclamer les résultats et pas le candidat, la rue, les médias ou les réseaux sociaux.

Sous le titre «Le suicide politique de Maurice Kamto», Repères estime qu’en s’autoproclamant président de la République au mépris des usages et de la réalité, le candidat du MRC semble avoir définitivement consumé sa crédibilité, une option qui a sans doute définitivement ruiné ses chances d’accéder un jour à la magistrature suprême.

«C’est très grave ! Maurice Kamto entre la vie et la mort», s’emporte L’Épervier qui qualifie le patron du MRC de «président des réseaux sociaux», un homme qui aurait trempé mystiquement dans un lobby financé par des prisonniers de luxe, ces dignitaires du régime aujourd’hui en prison pour détournement de deniers publics, en connexion avec un milliardaire américain.

A équidistance entre le marigot politique et les manœuvres électoralistes, Mutations s’en prend vertement à la «honteuse manipulation» orchestrée par le pouvoir qui, sous une fausse couverture d’observateurs de la présidentielle de dimanche pour le compte de l’ONG Amnesty International, tend à établir la crédibilité dudit scrutin.

Le régime de Yaoundé serait-il à ce point aux abois, s’interroge la publication, pour monter une histoire aussi grotesque de faux observateurs en vue de remettre Paul Biya en selle ?