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Crise politique et recomposition de la CENI : UNIR/UFC ou la solidarité dans le mal

Togo - Politique
Il est malheureusement donné de constater aujourd’hui que la sortie de Gilchrist Olympio, président de l’Union des forces de changement (UFC), en novembre 2017, où il a critiqué la gouvernance du régime de Faure Gnassingbé et demandé à ce dernier de ne plus se présenter en 2020 pour un quatrième mandat, était une comédie organisée sous les tropiques.
En réalité, ce parti n’a pas fini de se délecter des délices découlant de son alliance au RPT/UNIR qui a fait de l’éternité au pouvoir sa profession de foi. En témoignent les gesticulations du parti jaune depuis le 23 septembre dernier, date à laquelle le Comité de suivi de la mise en œuvre de la feuille de route de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a décidé la recomposition paritaire de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

La plénière à l’Assemblée nationale le mardi 9 octobre dernier a montré ce que planifient ces deux partis (UNIR et UFC) contre les efforts de la CEDEAO à trouver une solution définitive et durable à la crise politique togolaise. C’est quand même extraordinaire que le régime évoque le refus de l’UFC de quitter la CENI pour reporter le vote des représentants de l’opposition parlementaire au sein de l’institution chargée d’organiser et de superviser les élections. Il est clair pour tous aujourd’hui que l’UFC qui a signé un accord de partage du pouvoir avec le RPT/UNIR et se retrouve dans le gouvernement, ne peut prétendre appartenir encore à l’opposition. Ça relève de l’aberration.

En réalité, si le parti de Gilchrist Olympio s’époumone aujourd’hui dans ces incongruités, c’est qu’il a le soutien de son allié UNIR qui bénéficie de ces reports de séances à l’Assemblée nationale. Puisque le régime de Faure Gnassingbé joue le chrono pour aller aux élections le 20 décembre 2018. « Nous disons que ce problème a été créé par UNIR à l’Assemblée nationale, qui a estimé devoir nommer à la place de l’opposition ses représentants, et aujourd’hui, c’est à UNIR de régler le problème pour que l’opposition ne pâtisse pas », a indiqué Me Isabelle Ameganvi, président du groupe parlementaire ANC.

Pour la 2e Vice-présidente de l’Alliance nationale pour le changement, l’UFC n’a aucun droit de refuser de quitter la CENI. Elle a deux députés au même titre qu’ADDI qui est un parti parlementaire. « Ils (Ndlr, les députés UNIR) sont en train de dire que l’Assemblée nationale est confrontée à un problème. C’est que le représentant de l’UFC qui est là-bas depuis octobre 2017 dit se maintenir à la CENI et qu’eux aujourd’hui, en faisant exécution de l’accord intervenu, ne peuvent pas, tant qu’ils n’ont pas réglé ce problème, nommer encore les 5. Ça veut dire que l’opposition aura 6 représentants au titre des partis parlementaires à la CENI. Ce qui n’est pas normal. Nous avons compris qu’ils veulent régler ce problème de l’UFC avant de pouvoir nommer ceux que, en conformité à la décision du Comité de suivi, nous avons envoyés », a-t-elle ajouté. Et Me Isabelle Ameganvi d’avertir : « Dans tous les cas, tant que nous n’avons pas nos 8 représentants, aucun de nos membres n’ira prêter serment ou ne rejoindra la CENI. Le Comité de suivi n’a pas demandé à l’opposition d’envoyer 3 représentants, mais 8 ».

Il est curieux qu’après la sortie de Gilchrist Olympio en novembre dernier, son parti continue de soutenir le RPT/UNIR dans le mal, caractérisé par l’organisation frauduleuse des élections au Togo. Ce qui a toujours créé une situation regrettable pour ce pays. Les responsables de l’UFC, y compris Jean-Claude Homawoo qui s’accroche à son siège à la CENI, en sont pleinement conscients.

Mais visiblement, l’intérêt partisan guidé par la politique du ventre a pris le pas sur la raison chez certains hommes politiques au Togo. Et le bout du tunnel continue par être ardemment désiré par les populations meurtries par des décennies de crises à répétition. Tout simplement triste !