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La dernière ligne droite de la campagne électorale alimente les journaux camerounais

Côte D'Ivoire - Societe
Comme s’ils s’étaient donné le mot, les titres des journaux camerounais parus jeudi focalisent essentiellement sur la dernière ligne droite de la campagne pour l’élection présidentielle de dimanche prochain.
Le spectre de la fraude plane déjà sur la présidentielle de dimanche prochain, avertit d’entrée de jeu Baromètre Communautaire : malgré les engagements des acteurs du processus, qui à travers un code de bonne conduite se sont tous engagés à respecter les lois et règlements, mais aussi le résultat des urnes, force est de constater que l’obsession de la victoire pourrait pousser certains à faire appel à des manœuvres peu orthodoxes pour l’emporter.

«On entend déjà d’ici, renchérit l’hebdomadaire Le Courrier, les plaintes et les complaintes de ces illusionnistes, criant à ‘’la victoire volée’’, au ‘’trucage de l’élection’’, venant de ceux-là qui rêvaient de revêtir prématurément le costume présidentiel.»

Et la publication de s’en prendre vertement à «ces aventuriers, dont la plupart aux curriculums avenants, préfigure un règne de dictature et de tyrannie, de chasse aux sorcières, d’une nuit des longs couteaux en dépit de leurs engagements démagogiques, oniriques et surréalistes, et qui ne laisse aucun doute quant à leurs véritables desseins pour le Cameroun qu’ils entendent diriger».

Ces vainqueurs autoproclamés jouent un jeu dangereux, acquiesce le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, tançant également ces candidats qui, avant même le scrutin de dimanche, se prennent déjà pour élus et, furtivement ou ouvertement, font par anticipation passer des appels au rejet des résultats officiels.

Ce qui est clair, note perfidement Essigan, c’est que le président sortant, Paul Biya, a d’ores et déjà «englouti» cette opposition qui, sans repères, va tenter d’exister en perturbant le contentieux post-électoral à travers des revendications fantaisistes.


L’un des prétendants à la magistrature suprême, indirectement visé par ces critiques émanant de publications généralement proches du pouvoir, c’est le candidat Maurice Kamto dont le portrait trône en couverture de Le Jour.

Pour le leader du Mouvement pour la renaissance, dont la campagne électorale est par ailleurs l’une des mieux réussies jusqu’à présent, qui voit plutôt un Paul Biya, 85 ans accomplis, usé, fatigué et vieilli mais totalement pris en otage.

«Même s’il le voulait, il ne pourrait plus», déclare M. Kamto à propos de son adversaire, dont 36 à la tête de l’État et plus de 50 dans la haute administration.

Si les lieutenants de Paul Biya étaient autant assurés de la victoire de leur champion, rétorque Aurore Plus, ils ne mettraient pas autant d’énergie et de moyens pour fausser le jeu démocratique.

Et le bihebdomadaire d’égrener le chapelet de méthodes mis en place par le régime de Yaoundé : charters de votants en régions anglophones secouées par la fièvre sécessionniste, lettres de «chaleureuses félicitations», dès lundi prochain au chef de l’État réélu, venant des «figurants fabriqués et non moins prestataires de services du régime de Yaoundé pour légitimer le triomphe».

Il convient, souligne Aurore Plus, de préciser que le régime n’entend rien laisser au hasard, qui non content de vampiriser la campagne et de corrompre de pseudo-opposants, a également inonder d’argent la préfectorale, son véritable bras séculier, à travers l’octroi d’un «appui financier aux autorités administratives dans le cadre de l’élection présidentielle du 7 octobre 2018».

Cet «appui» est également guetté avec circonspection par Le Quotidien de l’Économie, rappelant que la préfectorale n’a strictement rien à faire dans le processus et les opérations électorales, les tâches de gestion des scrutins et opérations référendaires étant du domaine d’Elections Cameroon (Elecam).


Un autre acteur, inattendu en faveur du chef de l’État sortant et dont le rôle suscite la controverse, c’est l’ex-capitaine de la sélection de football, Samuel Eto’o Fils, que la même publication qualifie de «joker de Paul Biya» : il vient de réussir à ramener à de meilleurs sentiments le président de la Confédération africaine de football (CAF), Ahmad Ahmad, qui menaçait de retirer l’organisation de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de 2019 au Cameroun.

«Comment Samuel Eto’o a sauvé la CAN 2019», titre Défis Actuels : mis en mission par la présidence de la République en vue de l’organisation d’un tête-à-tête entre Paul Biya et Ahmad mardi dernier, l’ex-buteur des «Lions indomptables» aura démontré une nouvelle fois son degré d’implication dans le dossier de cette compétition.

Pour Le Messager, le cas Samuel Eto’o, qui est à rapprocher de celui de son ex-coéquipier Rigobert Song Bahanag, les deux apportant publiquement leur soutien au chef de l’État sortant, relève d’une dérive dans la mesure où ils jouent non plus au ballon, mais carrément à influencer le jugement des électeurs en faveur de Paul Biya.