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Recensement électoral : Des senteurs de mascarade…

Togo - Politique
Il est très difficile de faire entendre raison à un régime dictatorial dont le seul projet de société reste la conservation à tout prix du pouvoir. Nombreux sont les observateurs qui sont scandalisés par les attitudes du régime de Faure Gnassingbé, malgré les efforts déployés par la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), à travers le Comité de suivi mis en place par les chefs d’Etat et de gouvernement lors du sommet de Lomé le 31 juillet dernier et les Facilitateurs, surtout le président ghanéen. Le régime RPT/UNIR reste et demeure dans sa logique : la fraude électorale pour conserver le pouvoir, quel qu’en sera le prix.
Le Code électoral togolais dispose que les représentants de la majorité au pouvoir et de l’opposition, une fois à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), se mettent d’accord pour choisir un bureau. Et donc lorsqu’une sensibilité prend la présidence de l’institution, la vice-présidence revient automatiquement à l’autre. Eu égard à cette disposition de la loi électorale, il est claire que la recomposition de la CENI décidée lors des travaux de la deuxième réunion de suivi de l’application de la feuille de route de la CEDEAO pour une sortie pacifique de la crise au Togo, disqualifie d’emblée l’actuel organe dirigé par KodjonaKadanga. Par conséquent, les opérations de recensement électoral prévues pour démarrer ce 1er octobre devraient être ajournées. Mais que ne constate-t-on pas ? L’institution en charge d’organiser et de superviser les élections, au lieu de suspendre ses activités et donner le temps à la CENI recomposée de se mettre en place, au plus tard le 30 septembre, comme l’a recommandé le Comité de suivi, continue les travaux, comme si de rien n’était. Pire, elle maintient les opérations de recensement à la date prévue. Une situation qui ne réjouit guère l’opposition, notamment la Coalition des 14 partis.

Devant la presse mercredi dernier, les responsables de la Coalition, après un compte rendu de la deuxième réunion du Comité de suivi, tenue à Lomé le 23 septembre dernier, ont dénoncé ce coup de force en préparation par le régime cinquantenaire. « Malgré tout ce qui s’est passé le 23 septembre dernier, la CENI ne comprend pas que ces représentants (Ndlr, de la Coalition des 14) doivent avoir un minimum de temps pour regarder ce qui se fait. Quand une CENI complète se retrouve enfin, il faut qu’on s’entende sur un chronogramme. Pour faire un recensement qui soit inclusif, il faut que toutes les parties prenantes soient représentées dans les CLC », a déclaré Mme Brigitte Kafui Adjamagbo-Johnson, Coordinatrice de la Coalition des 14. Et Me Paul Dodji Apevon, président des Forces démocratiques pour la République (FDR, membre de la C14) de renchérir : « Lorsque nous sommes dans la CENI, nécessairement nous devons être dans les CELI. On nous a donné jusqu’au 30 septembre pour désigner nos membres. Lorsqu’on les désigne, c’est ensemble qu’on doit régler le problème de notre présence dans les CELI et dans les Comité de Listes et Cartes (CLC). Vous savez que c’est devant ce comité que se déroule le recensement dans nos localités. Si on n’est pas présent, comment on va faire ? Notre présence suffit-elle seulement d’aller entériner ce qui se fait actuellement ? Il y a quelque chose d’incongru dans ce qui est en train de se faire ».

Pour lui, les représentants de la Coalition et du pouvoir doivent se voir à la CENI pour élire un nouveau bureau. Il est inadmissible, à l’en croire, que l’ancien bureau continue par diriger l’institution recomposée. Pour les responsables de cette Coalition, il faut que le processus soit repris et qu’il y ait de la transparence dans ce qui se fera désormais. « Ce qui a été fait jusqu’à présent sur intervention d’un opérateur technique comme Zetes, d’un consultant comme Monsieur Aganaï, des acteurs qui sont reconnus comme des spécialistes en fraudes, nous ne pouvons jamais accepter de les cautionner », a souligné la Secrétaire Générale de la CDPA. Et c’est par consensus que chaque étape sera franchie progressivement pour aller vers des élections crédibles et acceptées par tous. « Il faudra au moins que les kits qui ont été conditionnés par ces spécialistes en fraude soient audités et qu’il y ait un reconditionnement dans des conditions qui rassurent tout le monde », a laissé entendre la Coordinatrice. Elle a indiqué par ailleurs que ce qui se fait actuellement est une agitation de la CENI qui ne doit pas émouvoir les populations togolaises. Et de les appeler à boycotter ces opérations de recensement si cette institution s’entête à persister dans cette voie périlleuse. « Puisque cette CENI ne comprend rien et s’entête à vouloir organiser un recensement, nous demandons aux populations de se tenir à l’écart de ce qui va être fait et qui sera une mascarade. On ne participera au recensement que si les choses se passent dans les normes », a-t-elle appelé.

Si tant est que le régime, comme il le clame sur tous les toits, veut organiser des élections transparentes, il doit permettre à la nouvelle CENI de se mettre en place, afin que le processus soit repris, en commençant par le report des opérations du recensement. Sinon, à la manière dont se déroulent les choses dans cette institution que Kodjona Kadanga continue de piloter, ce recensement électoral commence déjà par avoir des senteurs d’une mascarade. « Ce qui va se faire le 1er octobre va être de la mascarade. C’est ce que nous dénonçons. Nous l’avons dit aux ambassadeurs du groupe des 5 pour qu’eux aussi, s’ils veulent aider les Togolais à organiser des élections crédibles, qu’ils arrêtent ce qui est en train de se faire pour qu’on prenne une pause et qu’on recommence à faire quelque chose de correct », a relevé Me Paul Dodji Apevon