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Rentrée doctorale sur fond d’attentes non comblées

Togo - Education
Du 17 au 19 octobre prochain, les étudiants inscrits aux études doctorales feront leur rentrée. A quelques jours de la reprise, les autorités universitaires étaient face aux doctorants afin de les situer sur les dispositions prises par l’Université de Lomé. Mais nombreux sont les étudiants déçus de la rencontre.
Mardi dernier, salle de l’auditorium du campus universitaire de Lomé. Après son exposé sur les nouvelles mesures prises pour garantir de bonnes conditions d’études doctorales aux étudiants, Prof Essohanam Batchana a « laissé tomber son manteau » de syndicaliste pour se prêter aux questions de l’assistance. Le moment était pour lui de répondre aux préoccupations des doctorants. Il savait qu’il serait très attendu. Ainsi avait-il, d’entrée, défini les règles du jeu, c’est-à-dire, à plusieurs fois, le responsable de la Direction de la recherche et des innovations (DRI) de l’Université de Lomé a invité les doctorants à s’en tenir aux questions « d’ordre administratif ». Ce que ces derniers ont fait. Prof Essohanam Batchana pensait se tirer des questions embarrassantes. Mais les choses se sont plutôt compliquées pour lui. Il a, par moments bredouillé, sur les préoccupations d’ordre administratif de ses étudiants au point de les laisser sur leur soif.

« Il était question de revoir le découpage de l’année surtout pour la promotion 2017-2018 puisqu’on nous a fait inscrire au mois de mai et à notre grande surprise, le Président de l’Université a fait sortir une note disant que l’année finissait le 18 août 2018 et une autre note nous fait également savoir que nous avons jusqu’au 30 novembre pour nous inscrire pour la nouvelle année. La question est de savoir si les 05 mois constituent notre année académique », s’est demandée une doctorante. Aussi pour l’étudiante, le responsable de la DRI a éludé ses questions. « Au département des Sciences, nous n’avons pas de laboratoire alors que nous avons payé les frais de laboratoire. Les responsables de ces laboratoires nous tendent des factures de 3 à 11 millions FCFA et nous ne comprenons pas. Or on nous demande de faire nos points de thèse avant la prochaine réinscription », a-t-elle ajouté, très inquiète.

Des dispositions qui ne rassurent pas les doctorants puisque selon un étudiant de la promotion 2017-2018, « (ses) attentes seront comblées si les nouvelles mesures prises par la DRI sont respectées ». Autrement, il ne croit pas à la bonne foi du Prof EssohanamBatchana qui, visiblement, était dans une démarche de persuasion. « Nous avons pensé qu’il était important d’engager une discussion avec les doctorants pour recueillir leurs préoccupations et attentes non satisfaites de sorte que, dans une dynamique de dialogue, nous puissions satisfaire ces attentes. Mais en même temps, on leur a apporté l’information selon laquelle la Direction est consciente des difficultés qu’ils rencontrent au quotidien dans la conduite de leurs thèses et que nous travaillons dans le but de structurer tout cela en mettant en place des écoles doctorales et au sein de ces écoles, il y aura des formations doctorales et des structures de recherche », a-t-il déclaré.

Sauf que pour les étudiants doctorants, ces déclarations de bonnes intentions de datent pas d’aujourd’hui. Ceux que nous avons rencontrés à l’issue du grand oral du responsable de la DRI, l’ont confirmé. Aussi ont-ils le sentiment qu’on les tourne en bourrique. « Vous allez voir tel professeur ou un autre, il vous dit que cela ne relève pas de sa compétence. Finalement, on se demande qui a la compétence pour nous assister dans nos démarches de thèse », s’est interrogée l’étudiante citée plus haut. Pour elle, cela ressemble à un jeu puisque leurs sorts ne préoccupent pas véritablement les responsables du département doctoral de l’Université de Lomé. En effet, selon elle, il y a une injustice qui est faite à la promotion 2017-2018 à laquelle elle appartient. « Nos frais d’inscription s’élèvent à plus de 300.000 FCFA, plus d’autres, alors que nous avons les mêmes bourses. Nous avons fait des propositions aux autorités afin qu’elles nous allègent ces frais et revoient les bourses. Mais nous n’avons en face de nous qu’un mur de silence », s’est-elle désolée.

En effet il y a quelques semaines, les étudiants de la promotion 2017-2018 ont voulu manifester devant leur ministère de tutelle afin de se faire entendre; mais la manifestation a été étouffée par une présence des forces de l’ordre. Néanmoins, ils ont pu confier leur amertume à la presse. Ce qui a décidé la présidence de l’Université à les rencontrer. Mais l’attitude des responsables au fil des jours et la rencontre du mardi dernier à l’auditorium de l’Université de Lomé ont conforté les doctorants qu’ils sont en face d’un marché de dupe qui ne dit pas son nom. Selon les indiscrétions, les étudiants ont confié avoir reçu des menaces après la rencontre avec la présidence de l’Université de Lomé. Alors que, disent-ils, leur démarche vise à établir « une passerelle de discussion entre la présidence de l’Université et leur ministère de tutelle » afin de chercher ensemble les voies consensuelles.

Prof Essohanam Batchana a, durant son intervention, éludé des questions importantes. Toutefois, il a affirmé ne pas pouvoir répondre à certaines puisque ne relevant pas « de sa compétence ». Nombreuses sont donc des attentes qui ne sont pas comblées au sortir de la rencontre. Ce qui préfigure des tensions. La promotion 2017-2018 entend manifester dans les jours à venir.