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Un vent de malaise s’affiche en couverture des journaux camerounais

Cameroun - Societe
Un vent de malaise s’affiche en couverture des journaux parus mercredi, qu’il s’agisse de l’interminable et violente crise sécessionniste anglophone ou de l’élection présidentielle.
C’est une «alerte rouge» qui s’affiche en grande manchette du quotidien à capitaux privés L’Épervier, qui fait état d’un «plan secret» dressé par les sécessionnistes qui ensanglantent les régions anglophones depuis bientôt 2 ans, et qui comptent, en dehors de la capitale, Yaoundé, semer la terreur dans les 9 autres chefs-lieux de région.

Ces actions violentes et simultanées, insiste le journal, sont imminentes et visent, en premier lieu, à perturber les opérations de vote sur toute l’étendue du territoire.

Et c’est sans doute pour bien montrer qu’ils n’ont peur de rien, ni de personne, que les activistes séparatistes ont, selon Mutations, semé la panique, la veille, autour de la résidence du gouverneur du Nord-Ouest à Bamenda, Adolphe Lele Lafrique à travers plusieurs coups de feu tirés en l’air.

Il n’est pas impossible que ce soit une espèce d’entrée en matière, suppute la publication, rappelant que cette autorité fait actuellement l’objet de menaces de mort de la part des combattants «Ambazoniens», depuis qu’il a réinstauré le couvre-feu dans son unité de commandement.

L’heure est grave, renchérit Le Jour qui se penche pour sa part sur le quotidien miséreux des déplacés de cette crise anglophone qui a déjà coûté la vie à 400 civils en un an : généralement à l’étroit dans leurs familles d’accueil en zone francophone, souvent sans moyens de subsistance, ils ont tout le mal du monde à s’intégrer dans leur nouvel univers et ne sont pas certains de retrouver leur patrimoine abandonné dans la panique.

Dans la capitale régionale du Sud-Ouest aussi, le phénomène des «villes mortes» se ressent avec de plus en plus de dureté, constate le bihebdomadaire Ouest-Littoral, relatant la vie de plus en plus dure des résidents qui ne songent plus qu’à partir.

Partir, mais pour où ? se demande The Guardian Post, révélant que les gouverneurs des régions anglophones, à l’instar d’Adolphe Lele Lafrique, viennent d’instituer formellement des laissez-passer, une forme de restriction de mouvements pour de paisibles citoyens pris entre les assauts sécessionnistes et les manœuvres répressives des forces de défense et de sécurité.

Pendant ce temps, où est passé le fameux Plan d’urgence humanitaire annoncé à grand renfort de publicité par le gouvernement ? s’interroge pour sa part Ouest-Échos : alors que la région voisine de l’Ouest fait face à un afflux sans cesse grandissant de réfugiés, que la Croix-Rouge internationale se déploie sur le théâtre des opérations, on ne voit nulle part trace de l’argent collecté dans le cadre dudit plan d’assistance humanitaire.

Des fonds, par contre, sont désormais disponibles pour les 9 candidats engagés dans la course à la magistrature suprême, tout au moins la première tranche du financement public, pour la campagne électorale qui débute samedi prochain, répond en écho le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune.

Relativement à ce début de propagande, The Guardian Post se dit curieux, par avance, de savoir si le Premier ministre, Philemon Yang et l’un de ses prédécesseurs, Peter Mafany Musongue, tous deux fils du Nord-Ouest et dignitaires du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), cèderont aux menaces des sécessionnistes en s’abstenant de battre campagne dans ces zones où les forces ambazoniennes dictent leur loi.

Le temps est venu, lance le quotidien de langue anglaise en guise de défi, pour les barons du régime et leurs courtisans, de prouver au président-candidat, Paul Biya, qu'ils contrôlent toujours leurs régions respectives, même si cela revient à se jeter dans la gueule du loup sécessionniste.

Paul Biya n’a pas seulement à s’inquiéter du déroulement effectif de ses opérations de propagande chez les Anglophones, prolonge L’Épervier : un autre péril est annoncé du côté de la police dont plusieurs éléments, à travers des tracts, menacent de voter pour des candidats de l’opposition pour dénoncer la «gestion chaotique» de leur patron, Martin Mbarga Nguelé, également accusé de tripatouillages de résultats aux différents concours d’entrée dans les écoles de formation, ainsi que d’abus divers dans les décisions punitives des éléments pris en faute.