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Locales, référendum… puis législatives: Vive le forcing NO LIMIT !

Togo - Politique
La Commission Électorale Nationale Indépendante (Ceni) projette l’organisation couplée, le 16 novembre prochain, des élections locales et du référendum. L’annonce a été faite mardi, après une réunion de travail avec les partis politiques, à son siège à Lomé. Un nouvel élément qui vient donc s’ajouter à la problématique dejà latente de la volonté unilatérale du pouvoir de Lomé d’organiser coûte que coûte les législatives, le 20 décembre 2018, malgré les lourds désaccords de la coalition des 14 partis de l’opposition, l’autre protagoniste de la crise ouverte depuis le 19 août 2017.
Prochaines échéances électorales : nouvel élément… de crispation

Cette rencontre qui a réuni, à l’occasion, membres de la Ceni et formations politiques consistait notamment à faire, aux représentants de ces institutions, le point des activités menées par la Céni, depuis son installation, puis rendre public, le chronogramme établi pour les prochaines élections législatives, prévues le 20 décembre prochain. Ainsi donc, l’institution en charge de l’organisation et de la supervision des élections au Togo projette l’organisation des élections locales et référendaires sur le 16 décembre prochain.

Loin de recueillir l’assentiment de tous les acteurs politiques, cette annonce si surprenante vient crisper, d’un cran, la tension déjà vive entre les acteurs politiques qui s’accordent difficilement sur le processus devant mener à la tenue, le 20 décembre, des législatives, selon la feuille de route de la Cedeao. En effet, c’est un secret de polichinelle que la coalition des 14 n’entend point s’associer à une quelconque mascarade électorale, exigeant notamment la recomposition de la Ceni ainsi que la publication d’un chronogramme clair sur les différentes étapes des réformes politiques à réaliser avant l’organisation des législatives. Mais que nenni. Malgré toute la hargne de contestation le pouvoir fonce, de façon unilatérale, tête basse vers son objectif.

Un forcing du pouvoir de Lomé

Par cette annonce, Faure Gnassingbé et ses collaborateurs démontrent qu’ils n’ont que faire des engagements et accords qui restent sans valeurs, à leurs yeux. La preuve, si la feuille de route de la Cedeao a énoncé l’éventualité d’un référendum au cas échéant, elle n’a jamais abordé le sujet des locales. Et qu’à cela ne tienne, la CEDEAO a bien recommandé que les réformes soient d’abord soumises au consensus à l’Assemblée nationale et ce n’est qu’en cas d’echec qui’il faut passer aux urnes. Et ici, pendant que le porte-parole de fait du pouvoir annonce l’introduction prochaine d’un projet de réformes au parlement, sa Ceni annonce déjà un référendum. En ce qui concerne l’organisation éventuelles d’élections locales, c’est à l’exécutif qu’il revient de l’annoncer et non à l’organe de gestion électorale qu’est la Ceni. Peut-être la garantie de roue libre qu’aurait obtenue le pouvoir de Lomé saoule à confondre facilement les rôles.

Le danger d’une assurance inébranlable

Face à ce nouveau développement de l’actualité, couplée à la démarche cavalière et provocatrice de la Ceni qui annonce les recensements pour octobre, l’on est en droit de se demander d’où est-ce que le pouvoir de Lomé tire t-il sa suffisance, voire assurance, dans ses démarches. Pour l’heure, nul ne le sait. Mais nombreux sont les analystes qui se demandent jusqu’à quand la Cedeao sortira de son mutisme pour, en toute responsabilité, siffler la fin de la déconcertante cantate qui se joue, aujourd’hui que le goût du changement n’a jamais autant conquis les esprits les plus réfractaires jusqu’hier. Il convient de se demander si cette assurance pompeuse qu’affiche le pouvoir de Lomé ne risque t-il pas de porter en elle, son propre danger.