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Marches ou pas marches? Les 4 vérités sur la position du PNP à la réunion hebdomadaire du 15 Septembre 2018

Togo - Opinions
Marches ou pas marches?

Les 4 vérités sur la position du PNP à la réunion hebdomadaire du 15 Septembre 2018

Les réunions hebdomadaires du Parti National Panafricain (PNP) sont devenues une habitude dans le paysage politique togolais. Cette tradition exclusive à cette formation politique depuis sa création en 2014 est maintenue, courageusement entretenue et animée par cet ingénieur de formation, qu´est M. Tchatikpi Ouro-Djikpa conseiller du président National du Parti ; depuis que ce dernier se fait discret pour sa sécurité.
Depuis le 19 Août 2017 cette rencontre hebdomadaire avec les militants au siége du parti à Agoeyivé a gagné en importance et draine beaucoup plus de monde à cause de la crise politique, car c´est l´occasion de s´informer en détails en français et dans plusieurs langues locales.
Le samedi dernier n´a pas échappé à la règle et l´infatigable Ouro-Djikpa a entretenu l´assemblée sur les derniers évènements relatifs à l´application de la feuille de route, au cavalier seul de la CENI et à la réunion du comité de suivi avec les deux protagonistes de la crise, à savoir la délégation du pouvoir et celle de la coalition de l´opposition.
S´agissant de la participation ou non du PNP aux éventuelles manifestations de la C14 dans les jours ou semaine qui suivent, M.Ouro-Djikpa a été plus que clair. La position du Parti du Cheval à ce sujet n´a pas bougé. Le Parti National Panafricain estime que la coalition de l´opposition devrait envoyer une délégation auprès des deux facilitateurs pour plaider la réalisation des mesures préalables ou d´apaisement que sont la libération de tous les prisonniers et la levée des sièges militaires dans les villes de Bafilo, Mango et Sokodé.

À la fin de la réunion la semaine passée avec le comité de suivi, il avait été annoncé la nomination d´un expert en droit constitutionnel et de deux experts en processus électoraux. Voilà pourquoi, à l´état actuel des choses, des manifestations de rue paraissent inopportunes. Les responsables du PNP pensent qu´il serait plus sage d´attendre le résultat des travaux des experts mandatés par la CEDEAO.

Donc pour le PNP il n´y a pas de marches, ou s´il n´y en a, Tikpi Atchadam et ses amis ne s´y associeront pas.

Mais le conseiller du président du PNP n´a pas manqué de préciser que cette position de sa formation politique n´est ni figée, ni encastrée dans du béton. Elle peut à tout moment changer selon l´évolution des choses sur le terrain. En un mot le PNP reste en standby et est prêt à changer son point de vue si d´aventure il y avait un retournement de situation qui l´exige.

Mon analyse personnelle

La même situation, où le PNP n´était pas d´accord avec les 13 autres partis de la coalition s´agissant de l´organisation de manifestations de rue, s´était déjà présentée. C´était à la veille du sommet de la CEDEAO à Lomé le 31 Juillet 2018 où la feuille de route avait été proposée. Parmi les arguments avancés à l´époque par la Parti National Panafricain, il y avait des raisons de stratégie couplées de raisons liées à la sécurité.

Au lendemain du 19 Août 2017 l´actuelle coalition des 14 partis fut mise sur pied pour une unicité d´actions. Mais l´appartenance à un tel regroupement de partis de l´opposition efface-t-elle la liberté de choix et la stratégie que peut avoir chaque formation politique prise individuellement? Bien que je ne perde pas de vue l´importance de la solidarité de groupe qui devrait être de mise pour la réussite du combat commun pour lequel on s´est mis ensemble, je pars du fait que, comme tous les autres partis au sein de la C14, le PNP ait sa philosophie et sa stratégie propres à lui qu´il n´entend pas abandonner au nom d´un quelconque regroupement. Dans ce cas la peur de se voir mettre en minorité, en campant sur sa position pour ne pas s´éloigner des valeurs qui sont les siennes à la création du parti, n´a pas sa place.

Parmi les 14 partis regroupés au sein de la coalition, aucun ne constitue la bête noire du régime Gnassingbé plus que la formation politique de Me Tikpi Atchadam. Pour les raisons que seuls Faure et ses complices connaissent, le PNP est surveillé comme du lait sur le feu, et tout le monde est témoin de l´acharnement dont il est victime. Parmi les 55 ou 56 prisonniers politiques que le pouvoir de Lomé refuse de libérer, 50 sont membres ou symphatisants du parti du cheval. Les évènements de Djagblé où les membres de la section PNP de la localité furent brutalisés, molestés et arrêtés avant d´être libérés, alors qu´ils tenaient une réunion à domicile, sont encore frais dans les mémoires. La lettre de la mairie de Tsévié au responsable préfectoral du Parti National Panafricain, intimant l´ordre au parti de s´acquitter d´une taxe annuelle de 577 800 Frs CFA pour avoir affiché le logo du parti sur le mur indiquant sa permanence, constitue, comme s´il en était encore besoin, une preuve de plus que des mains noires, lâchement tapies dans l´ombre, en veulent à Tikpi Atchadam et ses amis. Une formation politique comme le PNP, qui subit une telle persécution jusque dans ses derniers retranchements, doit avoir le droit d´utiliser la stratégie qui lui permettrait d´échapper aux pièges que le pouvoir tenterait de poser sur son chemin.
Chez nous il y a un proverbe qui dit: "C´est celui qui souffre de l´hernie qui sait inventer la démarche qui lui permettrait de s´en accomoder"

Non seulement le PNP a le droit de chercher à rester fidèle à ses valeurs qui lui sont chères malgré les critiques, mais surtout cette formation politique n´a pas perdu le sens de l´unité, de la solidarité de groupe dont il est et reste l´un des principaux garants au sein de la coalition. Et c´est pourquoi Tchatikpi Ouro-Djikpa disait Samedi dernier que leur position pouvait changer à tout moment si les évènements sur le terrain l´exigent.

Certains oublient très vite que si le PNP n´avait pas de stratégie qui consiste à avoir une suite logique dans les idées, le 19 Août 2017 n´aurait jamais eu lieu et la configuration du paysage politique actuel serait tout autre. Et je ne crois pas personnellement que Tikpi Atchadam soit subitement devenu ce gros idiot qui ne sait plus ce qu´il fait.
Le leader du PNP est-il incompris par les autres? Ou c´est les autres qui sont incompris par lui? L´avenir nous le dira!

Samari Tchadjobo
Allemagne