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La presse sénégalaise décortique la révocation de Khalifa Sall de la mairie de Dakar

Sénégal - Societe
Les journaux sénégalais parvenus lundi à APA traitent essentiellement de la révocation de Khalifa Ababacar Sall de la mairie de Dakar intervenue le 31 août dernier à la suite d’un décret signé par le Président de la République Macky Sall.
« Révocation de Khalifa Sall. Maire des polémiques », barre à sa une Le Quotidien. Dans les colonnes du journal, Idrissa Diallo, politicien socialiste, souligne que cet acte administratif sonne comme « une défiance au vote des Dakarois ».

Pour sa part, Mbaye Ndiaye, ministre d’Etat, apporte la réplique en demandant à « tous ceux qui s’agitent (actuellement), où étaient-ils lorsque (Abdoulaye) Wade m’avait révoqué ? » Poursuivant, l’ancien maire des Parcelles Assainies (commune de Dakar) déclare : « il ne faut pas oublier que lorsque j’étais maire des Parcelles Assainies, le Président Wade a mis fin à mes fonctions alors qu’il n’y avait rien contre moi ».

De son côté, L’AS dévoile « la longue liste des maires révoqués » au Sénégal, rappelant notamment que « Maurice Guèye, maire de Rufisque fut le premier édile du à subir des représailles en 1929 ».

Persuadée que la récente révocation confirme l’acharnement contre le maire de Dakar, Hélène Tine du parti Bess Du Ñakk (opposition) l'est. Elle prédit dans L’AS que le retrait du mandat de député de Khalifa Sall sera « la prochaine étape ». Dans le même journal, Babacar Ba du Forum du justiciable indique que « la révocation du maire de Dakar est conforme à la loi » au regard des articles 135 et 140 du Code général des Collectivités locales.

Pour Abdoulaye Dièye, enseignant à la Faculté des Sciences Juridiques et Politiques de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar dont les propos sont relayés par L’Observateur, « Khalifa Sall est encore présumé innocent » étant donné que la procédure judiciaire n’est pas totalement épuisée avec l’éventualité d’un pourvoi en cassation. En outre, le juriste estime que « rien ne justifie cette précipitation donnant malheureusement raison à ceux qui disent que le dossier est politique ».

En tout cas, Seydou Guèye, porte-parole du gouvernement précise, dans une interview accordée à EnQuête, qu’« il n’y a aucune précipitation dans la révocation de Khalifa Sall ». Dans Le Soleil, Ismaïla Madior Fall, ministre de la justice abonde dans le même sens : « le Président de la République peut révoquer un maire en dehors et avant le déclenchement de poursuites judiciaires, comme (Léopold Sédar) Senghor, (Abdou) Diouf et (Abdoulaye) Wade l’ont fait ».

Tout compte fait, WalfQuotidien trouve que le « rouleau compresseur » de la mouvance présidentielle a eu raison de Khalifa Sall. Parlant d’une « traque aux opposants », ce quotidien se demande maintenant, « après Aïda Mbodj, (Ousmane) Sonko et Khalifa (Sall) à qui le tour ? » Le premier nommé a perdu son poste de Présidente du Conseil départemental de Bambey (centre) pour incompatibilité. Le second, inspecteur des impôts, a été radié de la Fonction publique pour violation de secrets professionnels.

Khalifa Ababacar Sall a été révoqué de ses fonctions de maire de la ville de Dakar dans un décret signé par le chef de l’Etat Macky Sall qui se base notamment sur la loi portant Code général des collectivités territoriales, l’arrêt de la Cour d’appel statuant en matière correctionnelle en date du 30 août 2018 et sur le rapport du ministre de la Gouvernance territoriale, du Développement et de l’Aménagement du territoire.

L’édile de Dakar condamné à une peine de 5 ans devra, avec ses co-accusés, payer à l'Etat du Sénégal des dommages et intérêts chiffrés à 1,830 milliard de FCFA.