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Les journaux camerounais aux couleurs de la rentrée scolaire, de l’économie et de la présidentielle

Cameroun - Societe
La rentrée scolaire dans le primaire et le secondaire du jour retient l’attention des journaux camerounais parus lundi, au même titre que les premières retombées économiques de la visite du chef de l’État en Chine, l’élection présidentielle du 7 octobre et la crise anglophone.
C’est parti pour l’année scolaire 2018-2019, salue La Voix du Centre rejoignant ainsi le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui se fait l’écho des assurances des ministères en charge de l’Éducation de base et des Enseignements secondaires, affirmant que tout a été mis en œuvre pour que les 9 prochains mois soient des moments de grande concentration et de réussite pour les jeunes.

Le gouvernement est donc optimiste quant à une reprise des cours sans entrave aujourd'hui, répond en écho The Guardian Post, qui ne manque toutefois pas de relever les nouvelles menaces des sécessionnistes armés des régions anglophones, qui ont reconduit leur mot d’ordre d’«école morte» en vigueur depuis 2016 dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.

Pour dire leur détermination à assurer une année sans heurts, les responsables des départements en charge des questions de l’école se sont, note InfoMatin, massivement déployés sur le terrain pour tenir le langage à la fois de la fermeté et de l’apaisement.

Si la partie francophone du pays reste à l’abri des tourments, convient The Advocate, l’inquiétude et l’incertitude continuent d’étreindre plusieurs parents des régions sous conflit, la menace d’une année blanche étant de nouveau à l’ordre du jour.

Et Eden de se demander de quelle manière l’armée, dont les hauts gradés ne cessent de tenir le langage de la sécurité tous azimuts, compte s’y prendre pour protéger chaque parent, chaque élève du domicile à l’école et vice versa, alors que les menaces sont asymétriques et que les combattants de la république autoproclamée d’Ambazonie, eux, possèdent le don de se fondre souvent dans la foule des anonymes pour commettre leurs attaques.

Dans la région de l’Extrême-Nord, où sévit également la secte islamiste Boko Haram, L’Anecdote note un tout autre phénomène : alors que les assauts ont sensiblement régressé sur le terrain, que les jeunes sont prêts à reprendre le chemin des classes, ce sont aujourd’hui les autorités qui se mettent aux trousses des dizaines d’enseignants déserteurs.

Abordant la visite du chef de l’État Paul Biya dans l’Empire du milieu, dans le cadre du 3ème Forum de coopération Chine-Afrique, le même bihebdomadaire, à la suite de L’Indépendant et Le Financier d’Afrique, note l’«abondante moisson» du chef du président de la République à l’occasion de ce déplacement, qui au terme d’un tête-à-tête avec son homologue Xi Jinping a décroché un don de 1,7 milliards FCFA d’aide humanitaire.

Il y a «accord parfait» entre Yaoundé et Beijing, souligne Cameroon Tribune : en dehors du don sus-évoqué,les deux leaders ont signé un mémorandum d’entente sur l’initiative chinoise de la «Ceinture et la route», un accord de coopération technique et d’assistance avec l’hôpital gynéco-obstétrique et pédiatrique de Yaoundé, la capitale, l’hôpital régional de Buea (Sud-Oues) et l’hôpital de Mbalmayo (Centre), sans oublier le financement de trois projets d’autoroutes.

Et, alors que Repères salue les fruits d’une «coopération gagnant-gagnant», pour The Voice, Paul Biya, sous le prétexte du Forum, est en réalité allé quémander l’aide chinoise en s’attirant la sympathie des dirigeants de ce pays à travers la crise anglophone, les fonds ainsi recueillis risquant de se tromper de destinataire.

Eden n’est pas bien loin de partager cet avis, pour qui le président de la République, en donnant l’impression de célébrer les bons points de la coopération bilatérale, est surtout en Chine pour négocier l’annulation, totale ou partielle, de la lourde dette de son pays.

«La chine va-t-elle réduire la dette du Cameroun, estimée à 3000 milliards FCFA ?» s’interroge EcoMatin, pour qui Paul Biya espère obtenir de la partie chinoise un assouplissement en matière de financement de l’économie de son pays.

Sur le front de la politique, Essingan se penche sur ce qu’il qualifie de grands absents de l’équipe de campagne de Paul Biya à sa propre succession : à la lumière des nominations y relatives, intervenues en fin de semaine dernière, il est loisible de constater que plusieurs dignitaires du régime, tombés en disgrâce, ont été mis sous l’éteignoir par le non moins président du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir).

«Présidentielle 2019 : Biya réquisitionne la machine d’État pour sa campagne» s’indigne Aurore Plus qui constate, ahuri qu’en dehors des parlementaires ou encore des membres du comité central ou du bureau politique dudit parti, ils sont 476 personnes (ministres, directeurs généraux, hauts cadres de l’administration, etc.) figurant, en application de la circulaire du président national, dans la liste des membres et chargés de mission des commissions régionales et départementales de coordination de la campagne du président-candidat.

«Ils iront battre campagne aux frais du contribuable, avec les moyens humains et la logistique publics. Il s’agit de la machine d’État, d’un arsenal taillable et corvéable, qui pendant près d’un mois mettra la République en congés payés, assortis de frais de missions conséquents et autres facilités exemptées de tout audit, pour la gloire de Paul Biya.»

Tout à sa détermination à s’accrocher au trône vaille que vaille, Paul Biya, hurle le bihebdomadaire, n’essaye même plus de cacher ses multiples abus de biens sociaux, les recettes du Trésor faisant partie de son patrimoine personnel alors que le même homme, qui veut faire rendre gorge les criminels économiques réquisitionne, sans vergogne, personnels et argent de l’État pour faire triompher ses ambitions personnelles.

C’est le moment que choisit, justement, le conseiller aux affaires économiques du chef de l’État sortant pour prendre ses distances avec le régime : impertinent, Christian Penda Ekoka révèle qu’il soutiendra un candidat de l’opposition à ce scrutin.

Également ex-proche collaborateur de Paul Biya, Titus Edzoa, qui au passage vient de passer 17 ans en prison pour crimes économiques alors qu’il continue à crier à la cabale, vient, selon La Voix du centre, de commettre un livre-réquisitoire contre le pouvoir de Yaoundé, critiquant la gestion du pays et mettant à nu les pratiques népotiques dignes d’une République bananière.

En grand format en couverture de La Météo, le Premier ministre, Philemon Yang, est présenté comme le futur directeur de campagne du candidat Biya : il sera confirmé à ce poste dans les prochains jours, pour coordonner les activités de propagande de son champion.