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L'APROFEHTO sensibilise les femmes handicapées sur leurs droits

Togo - Societe
C’est un secret de Polichinelle qu'au Togo, les femmes en situation de handicap font l’objet de discrimination. Dans le cadre du mariage, elles sont souvent victimes d’escroquerie et de violences psychologiques de la part leur supposé prétendant. Mais ne connaissant ni leurs droits, ni à qui s’adresser pour réclamer justice, elles préfèrent pleurer en silence. Et c’est pour corriger cette injustice sociale que l’Association pour la Promotion de la Femme Handicapée au Togo (APROFEHTO) a organisé jeudi après-midi au centre communautaire de Tokoin, une séance de sensibilisation sur les droits, les violences et les abus que subissent les femmes handicapées.
Il s’agit pour cette association d’amener les femmes handicapées à connaitre leurs droits et devoirs afin de jouir de mêmes opportunités que les autres femmes. Les droits à l’intégrité morale et au mariage ont été les principaux points abordés.

Au cours de la séance, Mme Claire Quenum, Présidente de la branche togolaise du Réseau Femmes Droit et Développement en Afrique, (WiLDAF-Togo), a conseillé ces femmes handicapées, venues des quartiers périphériques de Lomé, de ne pas se précipiter dans les bras de leur prétendant, de ne pas quémander leur amour. « Un homme qui vous aime véritablement, restera avec vous peu importe votre situation de handicap », a-t-elle prodigué.

Pour Mme Wilson Bahun Fodia, Directrice Exécutive de l'APROFEHTO, il y a beaucoup femmes qui vivent d’un handicap dû à une maladie non-héréditaire. Et donc, il est important de réveiller la conscience de la communauté pour que ces femmes handicapées soient traitées comme les autres femmes.

« Il y a beaucoup de formes de violences faites aux femmes handicapées. C’est que la plupart du temps les hommes abusent d’elles, les exploitent financièrement quand elles ont une activité génératrice de revenus. Il y a des grossesses que les auteurs ne reconnaissent pas parce qu’ils disent après qu’ils ne veulent pas de femmes handicapées dans leur famille.

Ces femmes sont comme les autres femmes. Elles ont besoin de se marier. Il est clair qu’en général, avec le préjugé qui entoure leur handicap, ces femmes sont vraiment discriminées. Elles rencontrent beaucoup de difficultés dans ce domaine. Déjà il y a trop de difficultés pour avoir accès au mariage. Et quand elles y arrivent, c’est extrêmement compliqué de rester au foyer, de trouver le bonheur. Nous recevons tellement des plaintes de la part de ces femmes. C’est tout cela qui nous amène à organiser des sensibilisations de ce genre », a-t-elle indiqué.

Mme Akakpo Bébête, l'une des participantes à cette séance de sensibilisation ne cache pas sa satisfaction. A l'en croire, elle a appris beaucoup de choses au cours de cette rencontre. « Cette manifestation nous a encore apporté un plus. C’est une bonne chose, j’espère que mes sœurs ont appris beaucoup de choses surtout en ce qui concerne nos droits et devoirs. Nous les femmes handicapées, nous sommes souvent victimes des escroqueries des hommes. Surtout quand l’homme voit que toi-même tu exerces déjà une activité génératrice de revenus, il profite bien de toi. A travers cette sensibilisation, nous allons être désormais méfiante. Nous savons maintenant que nous aussi nous avons nos droits », a-t-elle indiqué.

L'APROFEHTO est basée à Lomé, mais travaille sur toute l'étendue du territoire togolais en partenariat avec d'autres associations de défense de droits des personnes handicapées. Elle compte près de 350 femmes handicapées adhérentes.

Godfrey Akpa