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Un samedi noir à Kantè

Togo - Societe
Un samedi noir, c’est le nom que donnent des observateurs à cette journée de samedi 25 août 2018, eu égard aux événements qui se sont déroulés dans la ville de Kantè, au Nord du Togo. A l’appel du Mouvement des Indignés de Kéran (MIK), les populations sont sorties nombreuses pour une marche de protestation pour réclamer le développement de leur milieu. Mais comme on pouvait s’y attendre de la part du régime, les forces répressives étaient bien au rendez-vous.
Aménagement de la Nationale N°1 (la partie qui passe dans la ville), réfection du stade de la ville, un hôpital digne de ce nom à Kantè, construction de la Maison des jeunes dans la localité ; tels sont, entre autres, les revendications des populations de cette partie du Togo.

La marche avait été interdite par le préfet de la localité, mais les populations ont tenu à manifester. Elles ont été réprimées par les forces de l’ordre appuyées par des militaires (bérets rouges venus du camp Général Améyi de Kara, selon les informations). La manifestation, à en croire les organisateurs, a été une réussite, malgré la répression. Car, selon ces derniers, les populations, surtout les jeunes, ont résisté aux militaires.

Selon les populations, la nationale N°1 a déjà fait plusieurs victimes dans la ville, à cause de l’état de dégradation de la route. Le dernier accident est celui survenu il y a quelques semaines, selon un témoin. Il s’est agi d’un gros camion qui, cherchant à éviter les nids de poule béats sur la route, a fini par écraser un jeune homme. Les autorités, à en croire ces populations, promettent la réparation de la route, mais rien ne se fait.

Quant à l’hôpital de la ville, il est qualifié de « mouroir ». Impossible d’y faire une petite chirurgie, même pas la césarienne. Pour ces opérations, il faut aller à Kara (située à 50 km de là) ou faire les 450 km pour se rendre à Lomé. « Nous avons été trop longtemps oubliés par les gouvernements. Pour le développement de notre milieu et notre épanouissement, nous sommes prêts au sacrifice », a indiqué un manifestant qui a été violenté par les militaires.

Sur un autre registre, à Kantè, c’est visiblement un crime d’appartenir à un parti politique de l’opposition. Les militants de l’opposition sont constamment surveillés dans leurs faits et gestes, mais ces derniers, selon eux, ne comptent pas céder à la peur. « Nous sommes harcelés et menacés par les cadres UNIR de la Kéran, surtout monsieur Outchantcha, DG de SAFER, mais nous sommes déterminés à aller jusqu’au bout de notre lutte », a confié celui qui était à la tête des manifestations, Crépin Gnanta.

Pour ces populations de la Kéran, il n’est pas question de baisser les bras jusqu’à ce que les autorités togolaises accèdent à leurs revendications. « Nous marcherons jusqu’à ce que les autorités prennent en compte nos revendications », a précisé un des responsables du Mouvement des Indignés de la Kéran (MIK).


I.K