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La presse camerounaise en mode diversité

Cameroun - Societe
Des exécutions présumées de l’armée contre des civils au football en passant par la présidentielle du 7 octobre, l’économie ou encore l’interminable crise anglophone, les journaux camerounais parus jeudi s’inscrivent indubitablement en mode diversité.
La mise aux arrêts de 7 soldats, présumés coupables d’exécutions extrajudiciaires sur le front de la lutte contre la secte islamiste Boko Haram, dans l’Extrême-Nord, continue d’émouvoir The Info qui regrette ces longs mois, pendants lesquels le gouvernement a passé le temps à nier les évidences en agonisant d’injures les ONG de défense des droits de l’homme ayant donné l’alerte.

Pour The Horizon, c’est le président Paul Biya en personne qui, au vu de l’ampleur que prenait l’affaire à l’international, a dû demander l’interpellation des bourreaux présumés des deux femmes et de leurs enfants, en même temps qu’il a désavoué son ministre de la Communication, Issa Tchiroma Bakary, passé champion dans l’art des démentis y compris les plus loufoques.

C’est cet «excès de mensonges» de Tchiroma, constate The Guardian Post, qui vaut aujourd’hui au chef de l’État des pressions venant de partout pour exiger son limogeage.

Chez le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, c’est le contentieux pré-électoral qui tient en haleine avec le début, ce lundi par le Conseil constitutionnel, de l’examen des recours introduits par les 12 candidats recalés pour la présidentielle.

Ceux-là, Baromètre Communautaire les qualifie d’«aventuriers qui veulent gouverner le Cameroun» : incapables de produire une déclaration de candidature, un extrait d’acte de naissance ou même la simple déclaration sur l’honneur, ces prétendants ont néanmoins trouvé le moyen de déposer un dossier vide à Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge de la gestion des scrutins et opérations référendaires.

«Déboutés par le Conseil électoral, huit de ces ouvriers de la dernière heure mettent aussi les magistrats du Conseil constitutionnel au travail.»

Mais au fait, qui gagnera donc le vote de la diaspora, à l’occasion du scrutin présidentiel du 7 octobre prochain ? s’interroge l’hebdomadaire L’Essentiel, rappelant que 67,43% de ces citoyens avaient, voici 7 ans, accordé leurs suffrages au président sortant, Paul Biya.

Mais il y a aujourd’hui une donnée qui inquiète la publication : les inscriptions des Camerounais de l’étranger sont passées de 24.372 en 2011 à 13.076 en 2018, soit la moitié des compatriotes de l’extérieur lors de leur première participation à un scrutin à la magistrature suprême.

Et pendant ce temps, souffle Ouest-Echos, le sang continue de couler dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest où s’élèvent des revendications sécessionnistes et où, après les autorités administratives et les forces de l’ordre, ce sont désormais les dignitaires traditionnels qui deviennent le cible des activistes séparatistes.

Dans cette zone anglophone, justement ce sont, selon Essingan se fondant sur des alertes du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, 6 millions de personnes qui sont sous la menace d’une catastrophe alimentaire du fait de facteurs sociopolitiques qui, si rien n’est fait, pourraient également impacter la région voisine de l’Ouest.

Sur le front de l’économie, Mutations alerte pour sa part sur «le point d’étranglement» atteint par le pays, le ministre des Finances allant jusqu’à demander à son collègue de l’Économie, du Plan et de l’Aménagement du territoire de suspendre les appels de fonds sur ressources extérieures, hormis ceux liés aux infrastructures de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football 2019.

C’est, précise Le Quotidien de l’Économie, le Fonds monétaire international (FMI), avec qui le Cameroun est sous programme de réformes, qui a décidé du blocage de ces ressources préalablement fixés à 596 milliards FCFA et aujourd’hui en dépassement de 102 milliards FCFA.

Une autre situation préoccupe Le Financier d’Afrique, c’est la contrebande de médicaments à laquelle doit faire face la douane, ces produits, avec manifestement des complicités au sein des gabelous, continuant de passer entre les mailles du filet en dépit du système de veille pharmaceutique national.

Mais il n’y a pas que le faux à la douane, réplique Cameroon Tribune, il y a aussi les recettes qui, au 31 juillet dernier atteignaient 419 milliards FCFA déjà collectés, soit un peu plus de la moitié de l’objectif de 800 milliards FCFA fixé pour toute l’année en cours.

Mais son confrère, Diapason, reste résolument sur le terrain de «la mafia», avec cette fois une plongée dans la fixation du salaire des entraîneurs nationaux de football, qui varie d’un technicien à l’autre et, plus grave, en plus d’être sous-payés, et comparés à leurs collègues étrangers, les techniciens locaux traînent de gros et interminables arriérés de paiement souvent détournés par des fonctionnaires.

Et de constater : si le Cameroun et certains pays africains ont la fâcheuse habitude de proposer des traitements dérisoires à leurs compatriotes, qui parfois alignent des résultats impressionnants, ailleurs on respecte les hommes du terroir et on leur donne les moyens conséquents.

Pour les techniciens locaux lésés, on savait déjà, renchérit Cameroun Hebdo qui accuse le ministre des Sports, Pierre Ismaël Bidoung Mpkatt, d’avoir également «clochardisé» les anciens «Lions indomptables» : il les appelle aujourd’hui à la rescousse, alors qu’aucun n’est membre du comité d’organisation de la prochaine CAN, dans lequel il a par contre installé une pléthore de fonctionnaires de son département.