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Assassinat d’Atsutsè Agbobli : 10 ans après, le mystère reste entier…

Togo - Politique
Le 15 août 2008, le corps sans vie de l’historien, journaliste, politologue et président du Mouvement pour le développement national (MODENA), Atsutsè Kokouvi Agbobli, a été retrouvé sur la plage de Lomé dans un état lamentable. Selon la famille, la dépouille présentait des blessures qui laissent déduire que l’opposant au régime de Faure Gnassingbé a subi des sévices avant d’avoir rendu l’âme. Mais cette mort cache des mystères non élucidés jusqu’à nos jours.
Aux premières heures de la découverte du corps sans vie de cet illustre homme qui combattait le système cinquantenaire par ses idées, le régime s’est fourvoyé dans des déclarations contradictoires, tentant d’éloigner la piste d’assassinat. On parlait d’une mort par accident (noyade), alors que la majorité des Togolais savaient que l’homme a été exécuté. Par qui ? Les autorités togolaises avaient promis répondre à cette question, en faisant la lumière sur cette tragédie.

Malheureusement, cela n’a été qu’une promesse de plus, puisque 10 ans après (aujourd’hui 15 août 2018), les Togolais ne savent ce qui est exactement arrivé à cet éminent homme aux analyses pointues. Pendant que le gouvernement évoquait la mort par noyade (raison pour laquelle le corps a été rejeté par la mer), le Professeur Napo Koura commis par le Procureur de la République parlait d’une intoxication médicamenteuse, récusant aussi la piste d’assassinat. Trop de contradictions pour un même gouvernement sur une affaire aussi grave.

A l’époque, des leaders des partis de l’opposition, des responsables d’associations et organisations de défense des droits de l’Homme, et même la famille du défunt ont dénoncé ces déclarations incohérentes, légères et intolérables du gouvernement.

La dépouille, selon la famille, présentait les signes d’une mort douloureuse, commanditée et exécutée par des individus que les Togolais ne connaissent pas jusqu’aujourd’hui, mais qui courent librement les rues. « La dépouille n’avait aucun effet personnel, sauf ses mocassins et chaussettes. Elle était plaquée à terre, le front altéré par des ecchymoses, les yeux injectés de sang et les lèvres sanguinolentes », a affirmé la famille.

Cette description de la famille rejette d’ores et déjà la thèse d’une mort par noyade ou par intoxication médicamenteuse. Il s’était agi tout simplement d’un assassinat, puisqu’à la lumière de cette description, Atsutsè Kokouvi Agbobli a subi des tortures.

On se demande si le régime de Faure Gnassingbé se rappelle encore cette promesse de faire la lumière sur cette disparition tragique. Sûrement pas, puisque l’impunité est érigée en règle au Togo. La mort du président du MODENA, quoiqu’on dise, est une perte énorme pour le pays. Aujourd’hui 15 août 2018, les Togolais s’en rappellent comme si c’était hier. Nombreux sont ces observateurs qui s’accordent à affirmer que seule l’alternance peut arrêter ces assassinats politiques qui, d’ailleurs, continuent.


I.K