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RNDP : Les insuffisances de la feuille de route de la CEDEAO commencent déjà à produire ses effets …

Togo - Politique
Rassemblement National pour la Démocratie et le Panafricanisme
- RNDP -
Liberté – Justice – Solidarité

Les insuffisances de la feuille de route de la CEDEAO commencent déjà à produire ses effets …

La CENI vient de publier un communiqué informant de la poursuite des préparatifs des prochaines élections législatives prévues pour le 20 décembre 2018 en absence de toute mise en œuvre effective des reformes la concernant et contenues dans la feuille de route de la CEDEAO.

Il n’est de secret pour personne que la CEDEAO fonctionne comme un syndicat des chefs d’Etat. Et c’est justement pour cette raison qu’en septembre 2015, au Burkina Faso, les jeunes de la société civile ont rejeté les premières conclusions des contacts effectués par l’organisation sous-régionale avec les autorités militaires, auteurs de tentative de coup d’Etat devant faire revenir Blaise Compaoré au pouvoir avec la complicité de Faure Gnassingbé et du Colonel Alex Yotrofei Massina.

Mais concernant la crise togolaise, la C14, coalition des 14 partis de l’opposition, a fait confiance à tort à la facilitation menée par le Président de la république ghanéenne, Nana Akufo Addo puis au couple représenté par ce dernier et le Président de la Guinée, Alpha Condé qui, de surcroit, avait affirmé qu’ils ne viennent pas en facilitation à Lomé au nom de la CEDEAO - syndicat des Chefs d’Etat.

La barque de la C14 nous a emmenés à ce port de doutes et de désastre. La question à se poser ne serait-elle pas de savoir à quel jeu joue vraiment la C14 ? Le résultat obtenu ne nous a pas surpris !
Nous n’approuvons pas la feuille de route de la CEDEAO sous la présidence de Faure Gnassingbé, juge et partie ; néanmoins nous la commentons pour justifier notre rejet.

Le premier reproche à faire à cette feuille de route est que la CEDEAO, dans sa rédaction, n’a pas tenu compte des particularités inhérentes au pouvoir qui contrôle le Togo depuis plus de 51 ans, à savoir la mauvaise foi, le dilatoire, la tricherie dans tous les domaines y compris les élections, l’usage abusif et éhonté du mensonge et l’utilisation excessive de la violence des forces de l’ordre et de l’armée pour mater les manifestations, entraînant de très graves violations des droits de l’homme dont de nombreux morts par balles réelles ou par bastonnades. . .
A partir de là l’on peut comprendre que la thérapie, à appliquer, sera biaisée et n’arrivera pas à guérir le mal d’une manière durable. La CEDEAO ne devra pas se contenter de donner des prérogatives, comme si, au Togo, il s’agit d’un pouvoir normal, issu des élections, régulièrement organisées et qui se sont déroulées dans de bonnes conditions. Tout le monde connait aujourd’hui la véritable nature autocratique du pouvoir en place. Le principal responsable de cette crise demeure Faure Gnassingbé avec la complicité des forces armées togolaises, .

L’organisation sous-régionale ne doit pas caresser Faure Gnassingbé dans le sens des poils. Surtout qu’en 2015, il avait eu le culot de refuser de signer, de concert avec Yahya Jammeh, le protocole additionnel de limitation, à deux, des mandats présidentiels, en vue de la promotion de la démocratie et de la bonne gouvernance dans l’espace CEDEAO.
S’il avait effectué, dans les temps, les reformes proposées dans l’Accord Politique Global (APG), en 2006, il n’y aurait pas eu cette dernière crise politique. D’ailleurs, il ne devrait plus être à la tête du pays aujourd’hui au regard de la constitution de 1992. Il est illégitime.

Les recommandations contenues dans la feuille de route devraient être plus claires, sans ambigüités et le cas échéant accompagnées de contraintes. Le suivi des opérations doit être strict et sans complaisance aucune avec le pouvoir en place. Ce sont des vies humaines et le devenir d’un pays qui sont en jeu.

La CEDEAO devrait avoir à l’esprit qu’il y a déjà eu trop de morts au Togo, depuis l’arrivée de Faure Gnassingbé au pouvoir : plus de 800 personnes tuées en 2005 par les forces armées togolaises, selon un rapport de l’ONU ; des centaines d’autres depuis 2006 jusqu’à ce jour ; des milliers de blessés et plus de 100000 réfugiés. Parmi ces victimes figurent des écoliers de moins de 12 ans, des femmes et des hommes qui n’ont même pas participé aux manifestations populaires pacifiques qui, pourtant, constituent un droit constitutionnel.

Le deuxième point, qui découle du premier, est de ne pas donner un blanc-seing au gouvernement actuel dans la mise en œuvre des réformes institutionnelles et constitutionnelles, d’où la nécessité d’une transition sans Faure Gnassingbé.
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La CENI devrait être dirigée par une personnalité consensuelle démunie de tout soupçon partisan.

Le troisième point concerne la fixation au 20 décembre 2018, date butoir pour l’organisation des élections législatives qui est une aberration compte tenu du lot de travail à effectuer en amont. La confection d’un nouveau fichier électoral fiable à partir d’un recensement de la population est une charge très lourde et nous sommes à moins de 4 mois de la date fatidique.
Le principal piège tendu à l’opposition dans la feuille de route se trouve à ce niveau. Il suffit que le gouvernement traîne les pieds dans la mise en œuvre des réformes et qu’au dernier moment que l’on dise, comme d’habitude, que le fichier électoral n’est pas parfait ou tout à fait fiable mais qu’on peut faire avec.

Le quatrième point qui a été omis dans la feuille de route est le découpage électoral. Ceci est essentiel si l’on veut pallier à l’injustice qui persiste dans le découpage en vigueur aujourd’hui.

Le cinquième point est que la phrase « En aucun cas nul ne peux faire plus de deux mandats » figure impérativement dans le texte qui va être soumis à l’Assemblée Nationale lors de la modification de l’actuelle constitution. Si ce n’est pas le cas le peuple togolais se sera battu pour rien depuis le 19 Août 2017. Il faut que la CEDEAO inscrive cette phrase sur la feuille de route sinon la crise n’aura pas trouvé de solution.

Enfin, le sixième point est la nécessité de cantonner l’armée dans les casernes durant toute la durée de la transition y compris pendant les élections. Il ne suffit pas d’exiger plus de professionnalisme de la part des forces de l’ordre.

Le RNDP affirme que le problème au Togo, c’est Faure Gnassingbé et personne d’autre. Il doit démissionner ou être chassé du pouvoir par le peuple.

Le RNDP demande au peuple togolais de rester mobilisé et vigilant de façon à reprendre la rue et ceci jusqu’à la chute du régime dictatorial.
Vive le Togo libre!
Vive la République !
Ablodé …

Paris, le 12 Août 2018

Pour le RNDP,
Le bureau