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Football et politique en couverture des journaux camerounais

Cameroun - Societe
La nomination, samedi dernier, du duo hollandais Seedorf-Kluivert sur le banc de touche de la sélection de football suscite des commentaires contrastés dans les journaux camerounais parus lundi, avec en prime les nouveaux développements de la crise sécessionniste anglophone sur fond de veillée d’armes pour l’élection présidentielle du 7 octobre.
«Lions indomptables : Seedorf et Kluivert entrent dans la tanière», «Les Néerlandais Clarence Seedorf et Patrick Kluivert sont les nouveaux entraîneurs», «Lions indomptables : Seedorf et Kluivert aux commandes», «Clarence Seedorf et Patrick Kluivert prennent les rênes de la tanière», titrent respectivement Émergence, The Median, Mutations et La Voix du Centre.

Le Quotidien de l’Économie, loin de s’enthousiasmer, constate que cette double nomination a soulevé l’indignation des entraîneurs locaux, toujours traités comme des faire-valoir lorsque les enjeux sont importants, et rappelés à la rescousse lorsque les techniciens étrangers viennent à bouder la sélection.

Ces deux-là peuvent-ils seulement nous faire gagner la Coupe d’Afrique des nations ? s’interroge lourdement L’Essentiel, rappelant que le duo néerlandais a été nommé sans avoir fait partie de la short-list dévoilée au lendemain de l’appel à candidatures.

Pendant que Le Jour dresse le portrait des heureux élus, Le Messager affirme que c’est la présidence de la République qui a imposé ces deux anciens internationaux, ne disposant pourtant pas de faits d’armes sur un banc de touche.

Mais la tutelle (ministère des Sports) et l’instance fédérale (FECAFOOT), qui sont résolues et engagées à rendre les «Lions indomptables» plus conquérants sur l’échiquier sportif, pensent, analyse L’essentiel, que le vécu de ce tandem milite pour construire une équipe nationale de qualité en dépit d’une opinion nationale qui reste dubitative quant à leur capacité à aider le Cameroun a conserver le titre continental conquis l’année dernière au Gabon.

La tâche assignée aux deux expatriés est immense, renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune (CT) : bâtir une équipe compétitive avec, comme premier défi et non des moindres, permettre au pays de garder, l’année prochaine, le trophée continental au terme de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qu’il organise.

«Attention au syndrome de 1972 !» avertit L’œil du Sahel, se souvenant que le Cameroun, cette année-là, avait abrité et perdu cette compétition au stade des demi-finales, un traumatisme national qui continue de hanter les esprits.

Sur le front de la crise anglophone, recevant, en fin de semaine dernière, les huit chefs traditionnels enlevés quelques semaines plus tôt dans le département du Fako (Sud-Ouest) par de présumés activistes de la sécession, libérés le 31 juillet 2018 le ministre de l’Administration territoriale (MINAT), Paul Atanga Nji a, selon The Median, promis que les «sponsors des terroristes», tapis dans la diaspora, seront arrêtés et extradés.

«Vous serez ramenés par le même avion qui a transporté Sisiku et ses lieutenants du Nigeria en début d’année», menace, dans The Sun, le même à l’endroit des financiers de la sécession, à qui il promet le même sort que le président autoproclamé d’Ambazonie et ses lieutenants, ramenés de force au pays et désormais sous le coup de poursuites devant le tribunal militaire.

«Ils seront traqués et rendus à la justice, conformément aux instructions du président de la République», traduit CT.

Avec un portrait sur pied en ouverture, L’Anecdote relaie la même menace du MINAT sous le titre : «Insécurité Nord-Ouest/Sud-Ouest : l’étau se resserre autour des financiers», lesquels «sont déjà identifiés et localisés».

Après avoir rendu hommage au courage des anciens otages, relate CT, il a invité ses interlocuteurs à regagner leurs circonscriptions «non dans un esprit de vengeance, mais en sensibilisant» les populations dont ils ont la charge sur le soutien à apporter aux autorités administratives, militaires et traditionnelles sur le terrain.

M. Atanga Nji, selon L’Indépendant, fait office de «sacrifié du régime» : le membre du gouvernement, qui doit éteindre tous les départs de feu dans son «anglophonie» natale, est, plus que jamais, le fusible du chef de l’État dans une crise qui s’enlise un peu plus.

Et la situation pourrait empirer, prévient l’hebdomadaire à la lumière de la dernière évasion massive de sécessionnistes à la prison de Ndop (Nord-Ouest), le 29 juillet dernier : cette échappée programmée a pour objectif de renforcer les rangs des belligérants revendiquant la partition du Cameroun, et prépare, pour le 1eroctobre prochain, une sédition symbolique, synonyme de proclamation de la «deuxième indépendance» de l’État imaginaire d’Ambazonie à une semaine seulement de l’élection présidentielle.

Le sang a encore coulé en fin de semaine dernière dans le Sud-Ouest, notent Le Messager, The Guardian Post, The Median, Le Jour et The Post, qui décrivent une situation insurrectionnelle, annonçant par ailleurs l’assassinat de quatre gendarmes, d’un agent de la police ainsi que des enlèvements de fonctionnaires dans plusieurs localités.

Après la farouche opposition contre le régime de Yaoundé, ce sont maintenant les sécessionnistes Anglophones qui créent une nouvelle crise entre Anglophones eux-mêmes, constate The Median : leurs exactions à l’aveuglette sont en train de prêcher la haine et la suspicion entre le Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’élite de la première région citée accusant celles d’en face d’entretenir une rhétorique divisionniste. Un véritable revers, pour des combattants prétendant «libérer» leur communauté.

Selon toute vraisemblance, souffle Intégration, il ne faudrait pas s’attendre, ainsi que le souhaitent quelques puissances occidentales, à une intervention armée étrangère sur le terrain des hostilités : la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) l’a clairement signifié aux services des Nations Unies en charge du maintien de la paix.