Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 12:40:35 PM Vendredi, 29 Mars 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Allaitement précoce : 3 nouveau-nés sur 5 sont privés de leur « premier vaccin » (UNICEF et OMS)

Inter - Sante
Près de 78 millions de nouveau-nés – soit trois sur cinq – ne sont pas allaités au sein dans l’heure qui suit leur naissance, ce qui augmente leur risque de décès et de maladies et réduit leur probabilité d’être allaités par la suite, d’après un nouveau rapport de l’UNICEF et de l’OMS.
Selon le rapport « Saisir le moment », les nouveau-nés qui sont allaités dans la première heure de vie ont beaucoup plus de chances de survivre. Un retard de quelques heures seulement après la naissance peut avoir des conséquences mortelles.

« Le moment où débute l’allaitement maternel est essentiel. Dans de nombreux pays, cela peut être une question de vie ou de mort », explique Henrietta Fore, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF).

Or, pourtant, d’après la cheffe de l’UNICEF, chaque année, des millions de nouveau-nés sont privés des bienfaits de la mise au sein précoce, très souvent pour des raisons auxquelles le Fonds ne peut remédier.

« L’allaitement maternel donne aux enfants le meilleur départ possible dans la vie », souligne de son côté, le Docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le patron de l’OMS prône lui aussi un renforcement d’urgence du soutien apporté aux mères – que ce soit de la part des membres de leur famille, du personnel de santé, des employeurs ou des pouvoirs publics – pour qu’elles puissent donner à leurs enfants le départ dans la vie qu’ils méritent.
Raisons multiples

Le rapport Saisir le moment, qui analyse les données de 76 pays, constate que malgré l’importance de la mise au sein précoce, trop de nouveau-nés attendent trop longtemps d’être allaités pour des raisons aussi diverses que variées.

Ainsi, parmi les facteurs cités, est mis en exergue le fait de donner aux nouveau-nés des aliments ou des boissons, notamment de la préparation pour nourrissons.

Sont également relevées certaines habitudes qui retardent le premier contact essentiel du nouveau-né avec sa mère, en particulier quand le colostrum est jeté, qu’un aïeul donne au nouveau-né du miel ou que des professionnels de la santé lui font boire un liquide comme de l’eau sucrée ou de la préparation pour nourrissons.

Le rapport pointe aussi du doigt la hausse du nombre de césariennes électives. D’après une étude réalisée dans 51 pays, les taux de mise au sein précoce sont nettement plus faibles parmi les nourrissons nés par césarienne.

Une autre cause mise en avant est liée aux disparités dans la qualité des soins prodigués aux mères et aux nouveau-nés. Le document note cependant que la présence de personnel qualifié lors de l’accouchement ne semble pas avoir d’effet sur les taux de mise au sein précoce.
De grandes disparités régionales

Le taux d'allaitement maternel varie d'une région du monde à l'autre.

C’est en Afrique de l’Est et australe que les taux d’allaitement maternel dans l’heure suivant la naissance sont le plus élevés (65 %). Dans les régions de l’Asie de l’Est et dans le Pacifique qu’ils sont le plus bas (32 %), peut-on lire dans le rapport.

Près de neuf enfants sur 10 nés au Burundi, au Sri Lanka et au Vanuatu sont nourris au sein dans la première heure. En revanche, seuls deux enfants sur 10 le sont en Azerbaïdjan, au Tchad et au Monténégro.
Un long travail de sensibilisation

Des études précédentes, citées dans le rapport de l'UNICEF et de l'OMS, indiquent que les nouveau-nés qui sont allaités de deux à 23 heures après la naissance affichent un risque de mortalité de 33 % plus élevé que ceux allaités dans l’heure suivant la naissance. Chez les nouveau-nés pour qui l’allaitement commence un jour ou plus après la naissance, le risque est au moins deux fois plus élevé.

Les auteurs du rapport appellent les gouvernements, les donateurs et autres décideurs à adopter des mesures juridiques strictes pour restreindre la commercialisation des préparations pour nourrissons et d’autres substituts du lait maternel.

Dirigé par l’OMS et l’UNICEF, le Collectif mondial pour l'allaitement maternel a également publié le bilan 2018 de l'allaitement maternel, qui suit les progrès des politiques et programmes dans ce domaine. Ce bilan encourage les pays à promouvoir les politiques et programmes qui aident toutes les mères à commencer à allaiter leur enfant dans l’heure suivant la naissance et à continuer aussi longtemps qu’elles le souhaitent.