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Crise anglophone et présidentielle au menu des journaux camerounais

Cameroun - Societe
L’escalade de la violence dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest sous emprise sécessionniste, mais aussi la veillée d’armes pour l’élection présidentielle du 7 octobre prochain, trônent en bonne place au menu des journaux camerounais parus mardi.
Large sourire et visage serein, le portrait du révérend père Alexander Sob Nougi orne les couvertures des hebdomadaires en langue anglaise The Horizon et The Voice: le prêtre a été tué vendredi dernier de plusieurs balles à bout portant dans la localité de Muyuka (Sud-Ouest).

Qu’il soit une victime collatérale du conflit sécessionniste ou abattu par des activistes séparatistes, cette disparition tragique interpelle plus que jamais les deux camps aujourd’hui engagés dans une spirale de violence dont personne ne sait par qui, ni comment ni quand, elle connaîtra sa fin.

Quatre jours plus loin, constate la seconde publication citée, personne n’a encore revendiqué cet assassinat, même pas les sécessionnistes qui ont pourtant pris l’habitude de présenter l’assassinat de personnalités comme autant d’actes de bravoure face au régime de Yaoundé.

Les séparatistes, renchérit The Horizon, se sont précipités pour rejeter la responsabilité de la tuerie sur les forces de défense et de sécurité, qui elles-mêmes ne se reconnaissent pas dans cette tuerie.

Pour Le Jour, «le meurtre du curé de la paroisse de Bomaka, dans le diocèse de Buea, est une illustration de l’escalade et de l’impuissance d’un clergé peu écouté» en dépit des multiples appels au dialogue.

Et depuis ce tragique vendredi et la mort d’un prêtre anglophone, constate The Guardian Post, ni la Conférence épiscopale nationale, ni le Vatican, n’ont daigné réagir pour s’indigner, contrairement à la promptitude et à la colère manifestées à la suite de la découverte, en début juin 2016 dans les eaux du fleuve Sanaga, du corps inanimé de l’évêque du diocèse de Bafia (Centre), Benoît Bala.

Devant une situation qui ne cesse de se dégrader, et en l’absence d’une alternative à la crise anglophone, c’est Amnesty International, selon la même publication, qui vient de demander à la Serbie de ne plus livrer des armes au Cameroun.

Et ça ne s’arrange guère dans le chef-lieu du Sud-Ouest, Buea où, selon Le Quotidien de l’Économie (LQE), le magistrat municipal, Patrick Ekema, vient de faire sceller plusieurs représentations de multinationales au premier rang desquelles les principaux opérateurs de téléphonie mobile, qu’il accuse de s’être alignés derrière le mot d’ordre de «ville morte» lancé par des sécessionnistes.

Ainsi prises entre le marteau et l’enclume, et alors qu’elles vivent le martyre depuis près de trois ans, les entreprises concernées n’ont plus qu’à tirer les conséquences qu’impose la situation : fermer boutique et licencier leur personnel.

Épousant le contexte politique ambiant, LQE est également allé fouiner du côté du conseil électoral Elections Cameroon (Elecam), l’organe en charge des scrutins et opérations référendaires, dont les 18 membres sont en conclave depuis lundi à l’effet d’examiner les 28 dossiers de candidature à l’élection présidentielle du 7 octobre prochain.

Il y aura 27 candidats contre Paul Biya, confirme The Star cependant que, pour le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, le gouvernement tient à jouer la carte de la crédibilité et de la transparence en matière d’observation électorale, qui d’ores et déjà a ouvert la liste des accréditations : s’ils étaient près de 6000 lors de la présidentielle du 9 octobre 2011, ils le seront sans doute davantage le 7 octobre prochain.

Et parmi les prétendants les plus sérieux à la magistrature suprême, ceux-là qui selon Le Messager «veulent renverser Paul Biya», se retrouvent 3 jeunes cadors et un enseignant d’université, décidés à chasser «l’homme-lion», 36 ans de règne, au bilan «des plus catastrophiques» et dont le quotidien à capitaux privés dresse les portraits.

Et s’il arrivait au président sortant de tomber, ce sera également la faute à certains «barons en ballotage» : les présidents du Sénat et de l’Assemble nationale, Marcel Niat Njifenj et Cavaye Yeguie Djibril respectivement, mais aussi le Premier ministre Philemon Yang et son prédécesseur, Peter Mafany Musonge, sans oublier le secrétaire général du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), Jean Nkuete ou encore le ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji.

Bousculés dans leur bastion ou en perte de légitimité, ces caciques, explique la publication, ne sont pas certains de tenir leur base et donc d’assurer la victoire à leur champion au soir du 7 octobre 2018.