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Paul Biya, candidat à l’élection présidentielle, en couverture des journaux

Cameroun - Societe
Une image trône en couverture quasiment de tous les journaux camerounais parus lundi : celle du chef de l’État sortant, Paul Biya, qui vendredi dernier a annoncé à travers un tweet sa candidature pour le scrutin à la magistrature suprême du 7 octobre prochain.
«Présidentielle 2018 : naturellement», affiche Repères avec une image très expressive du président de la République, visage rayonnant, le bras gauche tendu et la main ouverte, comme pour fixer le nouveau cap.

Il y va donc finalement, souffle L’Essentiel qui affiche, en zoom, le message surprise du concerné s’adressant à ses compatriotes du pays et de la diaspora, avec qui il compte encore relever des défis pour un Cameroun encore plus uni, stable et prospère.

Cette candidature à travers tweeter fait rigoler Mutations, avec un «jeune de 85 ans» qui «fait les yeux doux à la jeunesse» en utilisant un de ses canaux de communication favoris.

«Paul Biya montre, par l’utilisation responsable des technologies de l’information et de la communication (TIC) qu’il recommande aux jeunes, un bon exemple à suivre. Paul Biya s’est inscrit dans la modernité, et a montré sa force d’entraîner le Cameroun vers cette voie, celle du monde moderne», applaudit, dans les colonnes d’InfoMatin, le secrétaire général adjoint du comité central du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), Grégoire Owona.

«Paul Biya, qui se présente à une élection présidentielle pour la septième fois depuis son accession à la magistrature suprême, nous avait habitués à des annonces de candidatures plus solennelles, plus classiques», renchérit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune.

Mais l’homme d’État, ancré dans son temps, connaît bien la place des TIC dans la société d’aujourd’hui et singulièrement la portée des réseaux sociaux, en cette année 2018 où l’information n’est pas loin de circuler à la vitesse de la lumière.

Paul Biya accepte «l’appel du peuple», moque pour sa part The Guardian Post, rappelant tout le folklore ayant précédé ce «non événement» à travers un faux suspense entretenu par un tombereau de motions de soutien et de déférence de dignitaires du régime, une mise en scène dont l’épilogue était écrit depuis des mois.

«En dépit des pressions, fortes et pressantes, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du Cameroun, visant à décourager sa nouvelle candidature, il est évident que Paul Biya, le candidat naturel du parti au pouvoir, n’a jamais eu l’intention de s’effacer», commente Repères.

Pour Intégration, il s’agit ici d’un véritable «coup de force» : Paul Biya a foulé au pied les conseils avisés de pays amis, au moment où la réforme du système électoral est renvoyée aux calendes grecques.

«Qui arrêtera donc ce vieux renard ?» s’étrangle The Median, rappelant que l’homme a tellement pris goût au pouvoir qu’il ne lui vient même pas à l’idée de devoir prendre sa retraite un jour.

Cette annonce, qui est une réponse positive aux nombreux appels incessants à briguer un 7ème mandat, vient confirmer aux yeux du monde entier que Paul Biya est considéré par l’immense majorité de ses compatriotes comme l’homme de la situation.

«Que peuvent-ils lui faire ?» se demande Panels Hebdo au-dessus d’un grand portrait du chef de l’État sortant à côté d’images naines de quatre candidats de l’opposition, qui selon la publication ne sont pas en mesure d’inquiéter Paul Biya.

Le 7 octobre 2018, il se retrouvera finalement sur un boulevard puisque, selon L’Anecdote, M. Biya sera face à des «apprentis» n’ayant aucun fait d’armes à présenter.

Il est d’autant plus fondé à vouloir rester que, selon L’Indépendant, l’homme a «10 chantiers à parachever» pour parvenir à un Cameroun encore plus uni, stable et prospère.