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Dialogue politique : Un travail de Sisyphe…

Togo - Politique
Encore combien de missions de la CEDEAO avant la résolution de la crise politique togolaise ? Une question qui a tout son sens, même si on sait que tout le monde attend la feuille de route de sortie pacifique de la crise le 31 juillet prochain. Tout porte à croire qu’on tourne en rond, surtout sur les mêmes débats depuis le 19 février dernier. Pas d’évolution notoire dans les discussions entre le régime en place et l’opposition, notamment la Coalition des 14 partis.
Depuis l’ouverture de ce dialogue, les protagonistes ne font que tourner autour du débat sur les mesures d’apaisement. C’est ce qui a été d’ailleurs au centre de la rencontre de la nouvelle mission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), conduite par le Commissaire aux Affaires politiques, à la paix et à la sécurité, le Général Francis Behanzin avec les protagonistes. Ce dernier était à Lomé hier pour voir s’il y a une évolution par rapport aux recommandations des deux facilitateurs désignés de la CEDEAO, les présidents Alpha Conde de la Guinée et Nana Akufo-Addo du Ghana, concernant précisément les mesures d’apaisement.

S’il est aujourd’hui un peu difficile d’évaluer le régime de Faure Gnassingbé sur les autres points, notamment la liberté de manifester sur toute l’étendue du territoire national et la suspension du processus électoral, la libération des personnes arrêtées lors des manifestations pacifiques de l’opposition pose problème. Le régime donne l’impression de marchander cette libération avec sa survie. Les gens sont libérés à compte goutte. Ce qui ne fait pas progresser les discussions et permet à Faure Gnassingbé et les siens de gagner du temps.

On a l’impression qu’à chaque fois qu’une mission de la CEDEAO ou les facilitateurs doivent faire un déplacement à Lomé, c’est seulement pour parler des mesures d’apaisement, alors que les questions de fond restent en suspend. Or ce que veulent les Togolais aujourd’hui, ce sont les réformes constitutionnelles, institutionnelles et électorales qui garantissent des élections transparentes, crédibles et acceptées par tous. Ils veulent des institutions fortes, capables de faire de leur pays un Etat moderne, respecté par les autres.

A part l’ambiance conviviale et l’ouverture d’esprit des uns et des autres qu’a évoqué la mission hier, après avoir rencontré la Coalition des 14 partis de l’opposition, le parti UNIR et le gouvernement, il est à reconnaître que le reste n’a été que du folklore. Puisque selon les recommandations des deux Facilitateurs, Faure Gnassingbé devrait libérer tous les détenus politiques et permettre aux discussions d’évoluer sur d’autres points inscrits à l’ordre du jour de ce dialogue.

« Le régime a une spécialité. Quand il y a un problème, il crée un autre. On s’occupe du problème qu’il a créé et on laisse le problème de fond perdurer. C’est ce à quoi nous assistons aujourd’hui. On n’a pas encore abordé le problème de fond », a indiqué Jean-Pierre Fabre hier, après la rencontre avec la mission de la CEDEAO.

Visiblement, on prend les mêmes sujets et on recommence. Une situation qui lasse le peuple togolais qui veut l’alternance ici et maintenant. « C’est toute la communauté qui est concernée quand un pays souffre des difficultés politiques », a reconnu le Général Francis Behanzin, chef de la mission de la CEDEAO, hier à Lomé.

Dans tous les cas, les Togolais continuent de croire qu’il n’y aura pas une déception au bout de l’attente du 31 juillet. Puisque le « statu quo n’est plus possible pour le Togo ». Le travail de Sisyphe doit laisser place à de véritable débat de fond. Pour ce faire, le régime de Faure Gnassingbé se doit de jouer franc jeu, en faisant de ces mesures d’apaisement une réalité. Comme l’ont déjà affirmé à plusieurs reprises de nombreux observateurs, Faure Gnassingbé est le seul capable de résoudre cette crise, si tant est qu’il est de bonne foi avec les Togolais.


I.K