Vous etes sur la version ARCHIVES. Cliquez ici pour afficher la nouvelle version de iciLome.com
 3:23:49 PM Jeudi, 28 Mars 2024 | 
Actualité  |  Immobilier  |  Annonces classées  |  Forums  |  Annuaire  |  Videos  |  Photos 


Hécatombe sur la route et crise anglophone à la Une des journaux camerounais

Cameroun - Societe
Un nouveau drame sur les routes du pays, qui s’ajoute à l’enfer de la crise sécessionniste anglophone, est en bonne place dans les colonnes des journaux camerounais parus lundi.
«Une trentaine de morts à Ndikinimeki», «Axe Yaoundé-Bafoussam : 31 morts dans un accident», «Axe Yaoundé-Bafoussam : un accident fait 30 morts», «31 morts à Ndikinimeki», «Hécatombe sur la Nationale n°4», «Au moins 30 personnes périssent dans un accident sur la route Yaoundé-Bafoussam», titrent respectivement L’Anecdote, Cameroon Tribune, Mutations, Le Jour, Le Popoli et The Guardian Post.

Et le film d’horreur, survenu vendredi au petit matin, est décrit quasiment avec les mêmes mots par toutes ces publications, Le Jour précisant que tous les occupants de l’autobus, dont certains restent en cours d’identification, sont passés de vie à trépas.

Le véhicule a quitté la route, a survolé un cours d’eau avant de finir sa course sous un pont en béton armé, détaille l’hebdomadaire satirique Le Popoli.

Il est difficile de déterminer avec exactitude les causes de cet accident, prolonge le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, la plus plausible étant un excès de vitesse auquel s’ajoute le fait que le chauffeur se serait endormi au volant.

C’est pratiquement le même type d’enfer que décrit l’envoyé spécial de Mutations concernant la ville de Buea (Sud-Ouest), qui vit désormais sous couvre-feu à la suite de plusieurs assauts des sécessionnistes anglophones.

Il s’agit d’une cité fantôme, où la vie semble s’être arrêtée, le quotidien des paisibles populations tournant désormais entre les assauts sanglants des insurgés et les répliques tout aussi violentes des forces de défense et de sécurité.

A ces infortunés, il ne reste sans doute qu’à espérer un miracle à la suite de la visite dans le pays, annoncée par The Guardian Post, du président de la Commission de l'Union africaine (UA), le Tchadien Moussa Faki Mahamat, dont on ne sait pas s’il pourra réussir à mettre tous les protagonistes autour d’une table face à la radicalisation de la crise.

C’est une guerre qui vire désormais au mysticisme, souffle The Post en parlant des sécessionnistes : 15 gris-gris ont été découverts sur une route tenue par les miliciens, un cercueil contenant des abeilles a été placé à l'entrée d’une brigade de gendarmerie au moment où médecins, guérisseurs traditionnels et autres infirmières, totalement impuissants, fuient massivement la zone de guerre.

Du côté du gouvernement, le bihebdomadaire Essingan s’en prend violemment à la «rhétorique de guerre» que cultive le gouvernement à chaque fois qu’un avis d’observateur est émis pour inviter au dialogue.

En première ligne de cette logique, la publication indexe les ministres de la Communication et de l’Administration territoriale, Issa Tchiroma Bakary, et Paul Atanga Nji respectivement, qu’il accuse de souffler sur les braises en usant de la provocation contre les puissances occidentales ainsi que les organismes de défense des droits de l’homme.

Et ils ne sont pas les seuls à faire mousser la théorie de la victimisation et de l’ingérence, renchérit Le Jour, revenant sur les discours de clôture de leurs sessions par les présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat que sont Cavaye Yeguie Djibril et Marcel Niat Njifenji, qui y sont encore allés de leurs invectives contre l’ambassadeur américain à Yaoundé, Peter Henry Barlerin, qui a publiquement demandé au président Paul Biya de passer la main s’il veut marquer l’histoire de son pays.

Ces deux dignitaires du régime, ajoute L’Anecdote, ont ressorti leur vieille rengaine autour de «la déstabilisation du Cameroun» alors que, pour Le Popoli et The Post, Cavaye a encore provoqué l’ambassadeur des États-Unis.

Il est quand même heureux, constate Le quotidien de l’Économie, de voir à quel point la mobilisation prend du volume au sein de la population depuis le lancement du plan d’urgence humanitaire pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, un élan de solidarité qui, en fin de semaine dernière, a permis de collecter 430 millions FCFA à l’Ouest du pays.

Le seuil du milliard de francs a déjà été atteint en deux semaines, répond en écho La Voix du Centre, qui annonce par ailleurs les premières descentes dans les zones touchées de la commission ad hoc de gestion de la crise humanitaire.

Sous le titre «Plan d’urgence humanitaire : oui, mais…», l’hebdomadaire Pile ou Face, bien que se félicitant de cette générosité manifestée à travers tout le pays, ne manque néanmoins pas de rappeler que bien d’autres initiatives, de la même veine, ont été engagées jadis avant de finir en eau de boudin, du fait de la cupidité des gestionnaires des fonds collectés.