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Marché de Tsévié : Des taxes punitives font grincer les dents

Togo - Societe
Depuis quelque temps, les revendeurs du marché de Tsévié situé dans la préfecture de Zio font l’objet de surtaxes sur fond de représailles. Certains tickets connaissent une hausse exponentielle. Le ticket normal de 100 FCFA passe à 400 voire 500 FCFA chez certains revendeurs.
« C’est depuis que le nouveau directeur du marché a pris fonction que nous sommes confrontés à cette situation. Il convoque les réunions à 10 heures du matin et les absents sont sommés de payer des taxes journalières à 500 FCFA au lieu de 100 FCFA », s’insurge un revendeur. Et selon lui, cette forme déguisée de punition ne date pas d’aujourd’hui. « Le 1 er juin 2017 lors de la journée mondiale de l’arbre à Tsévié avec la participation du groupe média Pyramide Fm, tous les commerçants qui n’étaient pas allé planter des arbres sont tous pénalisés d’un ticket de 500 FCFA », fait-il remarquer.

Cette année encore, Dodji Akama, le directeur du marché a usé de main forte envers certains commerçants. « Le 30 janvier 2018, on a infligé un ticket de 500 FCFA aux revendeurs qui n’ont pas souhaité les vœux de nouvel an au Président de la Délégation spéciale de Tsévié. La même punition à ceux qui n’ont pas fait l’opération marché propre de chaque samedi du mois », déplore le revendeur cité plus haut. Des représailles voilées de la part de Dodji Akama. Contacté pour avoir sa version des faits, le directeur du marché de Tsévié refuse de parler du sujet au téléphone. Il accuse les revendeurs de colporter des allégations mensongères.

Mais ces genres de pratiques sont courantes dans certains marchés du Togo. Les responsables usent de leurs pouvoirs pour imposer des mesures iniques aux revendeurs qu’ils ne portent pas dans leur cœur. Ils ont fait de certains revendeurs des privilégiés à qui des avantages de places et autres sont accordés alors que d’autres, le bas peuple, sont piétinés. En cinquante ans de règne, le régime a fabriqué de petits chefs qui n’hésitent pas à user de leur statut pour punir certains de leurs subalternes.

En quoi l’absence à une réunion ou le refus de souhaiter un vœu au maire peuvent-ils justifier des représailles ? Où va tout l’argent collecté des marchés au Togo ? Il y a mystère autour de ces chiffres d’affaires que réalisent les marchés. Mais des faits et réalisations des responsables des marchés sont assez édifiants sur les détournements de fonds, des surfacturations, des falsifications des tickets qui s’opèrent dans ce milieu qui brasse des milliards. Un ex-responsable du marché d’Atikpodji s’est fait construire une villa de quatre étages alors qu’il était payé à moins de 100.000 FCFA par mois. Le pot-aux-roses a été découvert et il a dû s’enfuir. C’est ainsi que les responsables des marchés s’enrichissent sur le dos des revendeurs qu’ils narguent et leur impose des mesures punitives, comme ce qui est reproché à Dodji Akama, le responsable du marché de Tsévié.

Dans cette ville, il se pose un véritable problème de gestion du marché. La ville dispose de deux marchés. L’ancien et le nouveau. Le nouveau est toujours inoccupé par les revendeurs qui préfèrent l’ancien. Ils boudent la récupération politique qui a entouré la construction du nouveau marché et aussi les n’ont pas pris en compte certains réalités sociologiques. Dans l’imaginaire commun au Togo, le marché ne se décrète pas. Il naît, connaît son apogée et disparaît de luimême. Ce détail a manqué aux concepteurs du projet qui pensent qu’il suffit de doter la ville d’un nouveau marché et il sera occupé. Le résultat est là aujourd’hui à Tsévié. Les nouveaux bâtiments peinent à attirer les occupants.

Cette situation n’est pas exclusive à la préfecture de Zio seule. Un peu partout au Togo, des marchés ont essaimé au nom de la pompeuse politique de développement à la base. Piloté par Mme Victoire Sidemeho Tomegah-Dogbè, le ministère du Développement à la base a englouti de faramineux financements dans la construction des marchés. Et cela s’est soldé par un fiasco retentissant. La plupart des nouveaux marchés restent déserts. Que de gâchis !