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Crise togolaise : La pression de la Coalition sur la CEDEAO

Togo - Politique
Depuis la fin des travaux du 4em round des discussions politiques à Lomé, les leaders de la Coalition des 14, au cours de leurs différentes sorties diplomatiques et médiatiques, ne ratent plus l’occasion d’appeler le peuple togolais à la vigilance, à la mobilisation et à la résistance. Mettant ainsi la pression sur les Chefs d’États de la sous-région qui, en fin juillet, formuleront un certain nombre de recommandations pour une sortie de crise pacifique au Togo.
Ce n’est un secret pour personne. Les responsables de la Coalition sont actuellement sur le qui-vive. Ils ne veulent plus commettre l’erreur de 2005 qui a permis au Prince de la Marine d’accéder au pouvoir dans un bain de sang. Ils sont sur leur garde, prêts à répondre à toute manœuvre de la part de la Communauté internationale pouvant permettre à Faure Gnassingbé de rester encore au pouvoir après 2020.

Rien qu’à entendre leurs dernières déclarations sur les médias, l’on sent qu’ils ne se laisseront pas faire s’il advient que la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) propose, le 31 juillet prochain, des solutions « incompatibles » aux aspirations du peuple togolais.

« Le peuple togolais se dressera, la Coalition se dressera, on s’opposera à toutes solutions qui ne répondent pas aux préoccupations des Togolais. C’est aussi simple que ça », a lâché Nathaniel Olympio sur les ondes de Victoire Fm hier.

Aujourd’hui, toute la Coalition des 14, soutenue par le peuple togolais, est vent debout contre un éventuel 4em mandat de Faure Gnassingbé à la tête de l’Etat. Et selon Jean-Pierre Fabre, dans une récente interview accordée à la Chaîne AFRICA24, la course effrénée du chef de l’Etat de briguer un mandat de plus en 2020 est « très suspecte ».

« Il n’est pas pour nous compréhensible que le chef de l’Etat recherche malgré tout son refus d’exécuter l’Accord Politique Global signé sous l’égide de la Communauté internationale, il n’est pas possible qu’après toutes fraudes électorales, les violences auxquelles son régime s’est livré depuis plusieurs années, le chef de l’Etat recherche encore à être candidat pour un quatrième mandat, et donc la position de la Coalition des 14, c’est qu’il est impossible qu’il soit candidat de nouveau, parce que c’est une candidature qui amène la violence et son insistance surtout à être candidat est très suspect », a affirmé le président de l’Alliance Nationale pour le Changement (ANC, parti membre de la Coalition).

En ce qui concerne la médiation de la CEDEAO pour une solution de sortie de crise au Togo, c’est dans les colonnes du journal Le Correcteur que le chef de file de l’opposition a été on ne peut plus clair vis-à-vis des Chefs d’Etats de la CEDEAO qui oseraient encourager la candidature de Faure Gnassingbé en 2020.

« Faure ne doit plus briguer un 4em mandat. Le lobbying forcené et le ‘vibrionnisme’ diplomatique auxquels se livre le chef de l’Etat togolais ces derniers temps pour polir son image est un peu tardif. La CEDEAO ferait preuve d’une insoutenable légèreté aujourd’hui, si elle proposait, encore une fois, après ce drame, que Faure Gnassingbé soit admis à se présenter pour un 4em mandat, contre la volonté de la majorité des Togolais », a averti Jean-Pierre Fabre.

Certains membres de la Coalition s’affichent encore plus méfiants vis-à-vis de la CEDEAO. Intervenant mardi sur la radio Zéphyr, Dr François Kampatib, député de l’Alliance des Démocrates pour un Développement Intégral (ADDI) a vivement déploré le fait que des Togolais pensent que la solution de la crise viendrait de l’extérieur.

« Les Togolais ne devraient pas compter, ni sur la CEDEAO, ni sur la France, ni sur les Etats Unis pour résoudre leur crise. C’est une crise togolo-togolaise. Il nous appartient de la résoudre », a-t-il laissé entendre.

Il faut dire que ces échantillons de déclarations des responsables de la Coalition des 14 montrent à suffisance que le 31 juillet prochain, l’opposition n’acceptera aucune proposition de sortie de crise qui ira à l’encontre des revendications des Togolais, épris de justice et d’alternance au sommet de l’Etat.

Le 27 juin dernier, à l'ouverture des discussions politiques à l'hôtel 2 Février, le Facilitateur guinéen, le président Alpha Condé, déclarait : « Nous ne devons pas être un syndicat de chefs d’Etat complaisants. Nous devons nous parler franchement en ayant comme intérêt, l’intérêt du peuple africain. Nous ne sommes pas venus au Togo pour être solidaire de tel ou tel. Nous ne voulons pas donner de leçon. Notre objectif est d’accompagner la classe politique togolaise, le parti au pouvoir comme l’opposition à s’en trouver une solution pacifique pour le bonheur du peuple Togolais. Il est important que le pays soit en paix ».

Espérons que ces propos du président guinéen seront traduits dans la réalité.

Godfrey Akpa