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Atakpamé : Un projet de réhabilitation du marché de Blakpa divise le Maire et les revendeuses

Togo - Societe
Le courant ne passe plus entre Adjonou Kassegne, Maire de la ville d’Atakpamé (située à 160 km de Lomé) et les femmes revendeuses de légumes du marché de Blakpa. Ils sont à couteaux tirés sur un projet de réhabilitation dudit marché.

En effet, il y a environ un mois, Adjonou Kassegne, Maire de la ville d’Atakpamé, est allé annoncer à ces femmes revendeuses du marché de Blakpa, son intention de les déplacer vers le marché Agbonou, situé également à Atakpamé. Mais visiblement, ce projet de délogement n’a pas reçu l’assentiment de ces bonnes femmes. Elles disent avoir été déjà victimes d’un tel projet dans le passé, et qui les avait complètement ruinées.

« Nous sommes dans ce marché, il y a plus de 30 ans. Actuellement, c’est difficile car nous ne vendons plus comme avant. Nous roulons sur des prêts des institutions de micro finance et c’est en ce moment même que le Maire vient nous dire qu’il va nous déplacer vers le marché d’Agbonou. Par exemple, si quelqu’un veut payer adémè 100F, il va prendre un taxi moto pour aller jusqu’à Agbonou, ce n’est pas logique. C’est Blakpa qui est le marché d’Atakpamé depuis fort longtemps. Aujourd’hui, il nous renvoie, nous ne pouvons pas l’accepter. Nous avons appris qu’il veut casser le hangar et construire des magasins pour les commerçants nigériens, ce que le préfet n’a pas accepté », a confié une revendeuse dans le marché.

Ces femmes revendeuses qui expriment leur ras-le-bol vis-à-vis de ce projet estiment qu’il est inadmissible voire inconcevable que l’immeuble dans lequel elles font leurs affaires pour subvenir aux besoins de leur famille soit réhabilité avec de nouveaux magasins, puis confiés aux commerçants Nigériens.

« Si le Maire n’accepte pas que nous restons ici, ce sera la guerre. Nous n’allons pas accepter qu’il nous déloge. Nous avons des marchandises à crédit chez nous que nous devons écouler. Si nous acceptons d’aller à Agbonou, chaque jour nous allons transporter nos marchandises par des camions, c’est inadmissible. Tout le monde fait son petit besoin au marché et c’est ici que nous trouvons des petits moyens pour l’éducation de nos enfants », a laissé entendre une autre femme.

Approché, le Maire d’Atakpamé, Adjonou Kassegné confirme l’existence dudit projet qui prévoit effectivement la délocalisation des revendeuses de légumes du marché de Blakpa vers le marché d’Agbonou. C'est dans le but de pouvoir ériger de nouveaux magasins au commerçants nigériens. Selon lui, ce sont ces Nigériens qui alimentent l’économie de la ville, mais il n’y a jamais eu question de chasser ces bonnes dames du marché.

« J’ai effectivement approché les bonnes dames et je leur ai dit que nous voulons construire des magasins pour embellir l’endroit. On s’était entendu et je leur ai dit d’aller elles-mêmes faire le tour de la ville pour trouver le lieu où nous pouvons les caser en entendant qu’on fasse les travaux. Après trois jours, le préfet m’avait informé que les femmes sont venues lui dire que je veux les chasser du marché, ce que je n’ai jamais dit. C’est suite à ça que le préfet et moi avons fait le tour de ville pour voir où on va les caser. Même si j’ai cette intention, il ne m’appartient pas en tant que fils du pays de chasser les revendeuses du marché de Blakpa. C’est vrai que c’est les étrangers qui tiennent notre économie ici, mais ce n’est pas pour cette raison que je vais chasser les bonnes femmes, elles sont aussi dans leur rôle », a-t-il indiqué.

En tout cas, ces revendeuses ne comptent pas se laisser faire. Pour calmer la situation, elles proposent à la municipalité de construire un immeuble de 3 étages et réserver le bas aux vendeurs condiments, des légumes et autres, le premier étage aux vendeurs des produits cosmétiques et vestimentaires et le 3e étage aux commerçants nigériens.

Visiblement, le Maire Adjonou Kassegné se montre réceptif à cette proposition. « Ce qu’elles proposent, c’est bon mais c’est de l’argent. Pour moi, c’est qu’on arrive à un compromis pour que l’endroit soit sécurisé. Leur idée n’est pas rejetée », a-t-il conclu.