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Foot et crise anglophone à la une des journaux camerounais

Cameroun - Societe
Les nombreux incidents émaillant les chantiers de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) de football messieurs de l’année prochaine, ainsi que l’interminable guerre sécessionniste en zone anglophone, font l’essentiel du menu des journaux camerounais parus mardi.
La CAN 2019, que la crise anglophone avait quasiment éclipsée depuis des mois, revient au-devant de la scène avec cette alerte de Mutations sur les multiples mouvements de grève qui secouent les chantiers d’infrastructures.

A la veille de la 3ème mission d’inspection de la Confédération africaine de la discipline (CAF), des mouvements d’humeur sont ainsi signalé un peu partout, les ouvriers réclamant le paiement de leur salaire et le versement de leurs droits sociaux.

Dans la future poule de Garoua (Nord), rapporte la publication, photos à l’appui, les travailleurs revendiquent pas moins de 4 mois d’arriérés de salaire et, depuis lundi, ont engagé un débrayage jusqu’à ce que leurs réclamations soient satisfaites.

Le nouvel hebdomadaire e-Investigation confirme cette inquiétante nouvelle, signalant par ailleurs que le président-directeur général du prestataire, une «entreprise fantôme», aurait pris la clé des champs.

Pendant ce temps, la crise sécessionniste, jusque-là localisée dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, se transporte de plus en plus dans le Littoral voisin, qui accueillera l’une des poules de la CAN 2019 : selon Le Jour, une attaque armée, attribuée à des activistes de la partition du pays, a été enregistrée au poste de gendarmerie de Penda Mboko, non loin de la métropole économique, Douala, qui a été entièrement incendié par les assaillants.

Nous sommes en pleine logique gouvernementale de pourrissement, s’insurge Aurore Plus qui condamne le laxisme du président Paul Biya depuis le début des affrontements au cours desquels des Camerounais tuent des Camerounais, que les armes ne cessent de crépiter en «Ambazonie».

«Le pays est en plein mélodrame. Et son chef refuse de descendre de son piédestal. Sa solution, confiée à des prédateurs notoires, est un plan d’urgence humanitaire de près de 13 milliards de francs. Aucun geste d’apaisement à ce jour. Juste une stratégie militaire qu’il préfère à la concertation entre compatriotes.»

Les pessimistes pensent en effet, appuie InfoMatin, qu’il faut tendre la perche aux modérés, se parler et mettre en œuvre ce qui sortira de la palabre : pour ce faire, un dialogue avec les différents groupes socioprofessionnels et personnalités influentes des deux régions serait salutaire pour couper l'herbe sous les pieds des sécessionnistes.

Ce fameux plan humanitaire est en tous points de vue bien parti pour échouer, selon des sénateurs du Front social démocratique (SDF, opposition) interrogés par The Guardian Post : seule la mise sur pied d’une commission de paix et de réconciliation peut permettre de ramener la paix dans la zone.

Toujours est-il, ose le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, que ledit plan d’assistance humanitaire d’urgence «a suscité un engouement et une adhésion populaires au-delà des attentes», à travers des opérations de collecte de fonds qui, depuis le 20 juin dernier, connaissent un succès certain à travers le pays.

«Même si la comparaison peut sembler osée, elle n’en traduit pas moins le devoir de solidarité qui interpelle toutes les composantes sociologiques en cas de danger avéré mettant en péril le vivre-ensemble.»

Depuis quelques semaines, acquiesce InfoMatin, ils sont nombreux qui, sans distinction de chapelles politiques, d’origine, de classe sociale ou d’âge, expriment leur adhésion à l’élan de solidarité prescrit par le président de la République.