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Affire Bolloré/ Ninsao Gnofam: « Nous ne nous reprochons de rien »

Togo - Societe
Jeudi à l’Assemblée Nationale, les députés Jean Kissi du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR) et Me Isabelle Améganvi de l’Alliance Nationale pour Changement (ANC) ont interpellé le ministre des Infrastructures routières et du Transport, Ninsoa Gnofam, sur l’affaire Vincent Bolloré.
Au cours des débats de la 9ème séance plénière de la première session ordinaire de l’année 2018, les deux députés de l’opposition ont demandé à connaître la nature et le contenu du contrat de concession du port de Lomé au groupe Bolloré Africa Logistics, notamment la procédure de concession, les éléments ayant trait à l’appel d’offres, les montants des redevances annuelles versée par la société à l'Etat, la composition des actionnaires des sociétés intervenant au port de Lomé et la communication de tous les documents de cette concession à la représentation nationale.

Le ministre Ninsao Gnofam, en tentant de répondre aux questions des députés, a d’emblée précisé que les ennuis judiciaires que connaît le milliardaire Vincent Bolloré n’a rien avoir avec l’Etat Togolais.

« Cette affaire est une affaire franco-française. On dit corruption d’agent public étranger, est-ce que nous sommes vraiment concernés ? Non. Ce n’est pas parce qu’on a cité le port de Lomé dans le dossier qu’on doit se culpabiliser. Rien ne nous inquiète. Puisque nous disons que si les autorités judiciaires françaises, dans le cadre de la coopération judiciaire internationale, demandaient aux autorités judiciaires togolaises de coopérer, nous allons coopérer. Nous ne nous reprochons de rien. Les domaines d’intérêts stratégiques n’ont pas besoin d’appel d’offres », a lancé le ministre.

A l'en croire, Vincent Bolloré est un parfait opérateur économique qui « paie des taxes à l’Etat ». « Le groupe Bolloré est installé sur un domaine qui appartient à l’Etat. Et à ce titre, il paie des redevances à l’Etat togolais. Donc, rien n’est gratuit pour Bolloré au port autonome de Lomé. Rien n’est gratuit pour ceux qui sont installés dans le domaine du Port et qui font de l’activité portuaire », a-t-il précisé.

Selon l’émissaire du gouvernement, « le groupe Bolloré a versé plus de 14 milliards FCFA d’impôts à l’Etat et 84 milliards FCFA au titre de redevance au Port Autonome de Lomé pour un chiffre d’affaires cumulé de 370 milliards FCFA. Dans le cadre de la construction du 3em quai, Bolloré a réalisé des investissements pour un peu plus de 150 milliards FCFA. Mais par contre, le Terminal à Container pour le transbordement, l’investissement, c’est au-delà de 300 milliards. Donc il ne faut pas confondre les deux investissements. Ils sont deux gros opérateurs économiques au PAL. Il y a le groupe Bolloré à travers sa filiale de Togo Terminal et le groupe MSC à travers sa structure de Lomé Container Terminal. Et les investissements ne sont pas les mêmes ».

Parlant de la concession de 35 ans faite au Groupe Bolloré, le ministre Gnofam a préféré ironiser. Pour lui, le secteur concerné n’est pas comparable à la « vente de cacahouètes » au bord de la route dans laquelle le vendeur peut faire un retour sur investissement à la fin de la journée.

« Quand on réalise des investissements de cette taille, il ne faut pas demander à l’opérateur qu’il doit rester pour 10 ans. Personne ne vous acceptera cela. Vous n’aurez pas de partenaire pour des investissements de ce genre. On n’est pas dans le domaine du commerce, où on va acheter de cacahouètes, vendre au bord de la route et dire que je suis sûr que s’il y a le marché, je peux vendre mes cacahouètes, et à la fin de la journée, je serai en mesure de rembourser. Ici, c’est des investissements lourds », a-t-il justifié.

Pour rappel, Vincent Bolloré a été mis en garde à vue et mis plus tard en examen pour corruption d’agents publics étrangers, abus de confiance, faux et usage de faux. La justice française a soupçonné le groupe Bolloré d’avoir utilisé sa filiale de communication Havas pour faciliter l’arrivée au pouvoir des dirigeants africains en assurant des missions de conseil et de communication sous-facturées. Et ce, dans un seul objectif : obtenir la gestion des terminaux à containers des ports de Lomé et de Conakry.