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Bradage du domaine foncier public : Pierrot Kokou Akakpovi éclaboussé par une affaire de vente illégale de terrains appartenant à l’Etat

Togo - Societe
La victime porte plainte pour faux et usage de faux, escroquerie en bande organisée… Il s’est toujours fait passer pour un opérateur économique modèle, une victime d’acharnement fiscal. Mais il est loin d’être le parangon de vertu qu’il donne l’impression d’être. Il est éclaboussé par une affaire de vente illégale de plusieurs lots de terrain appartenant à l’Etat portant sur une valeur de 800 millions de FCFA, accusé de faux et usage de faux, escroquerie et autres griefs. Lui, c’est Pierrot Kokou Akakpovi, le patron de la société de transit Mono-Trans, de l’hôtel Novela Star et de Executive advisor.
Le retour de Pierrot Akakpovi au Togo

Transitaire de son état, Pierrot Kokou Akakpovi a toujours utilisé des voies obscures pour ses opérations de commerce et de transit. Débarqué à Lomé à l’époque, il avait loué une chambre dans une maison au quartier Akodésséwa et achetait du pétrole lampant à Lomé qu’il allait revendre dans le village d’Aklakou et d’Agomésséva son village natal, avant de rentrer par un circuit obscur dans le domaine du transit. L’homme est monté en régime en un rien de temps et y a fait son trou. Et si seulement il payait ses impôts ?

Les services des impôts dirigés à l’époque par Ingrid Atafeiman Awadé, découvrent que sa société Mono-Trans doit environ quatre milliards de FCFA d’impôts. Dans la foulée, le fameux transitaire quitte le Togo et prend le chemin d’exil. Il atterrit d’abord au Bénin, le pays de sa mère, part un temps en Europe et revient s’installer au Ghana. Lors d’un voyage de Faure Gnassingbé à Dakar au Sénégal, sur conseils de certains barons, Pierrot Akakpovi le rencontre pour présenter ses excuses et demander à rentrer au pays. Suite à cet entretien, il revient au bercail et reprend ses activités, sous la protection des magouilleurs au sein du régime RPT/UNIR. Mais, comme l’habitude est une seconde nature, Pierrot Kokou Akakpovi reprend très vite du service et est éclaboussé par une affaire de vente illégale de terrains appartenant à l’Etat.

L’affaire en question

Pierrot Akakpovi est en effet accusé de faux et usage de faux, escroquerie, dans une affaire de vente illégale de parcelles de terrain sises Noudokopé dans les environs de la Raffinerie à Lomé, à la société Dodo Cosmetics SA. Il s’agit de dix-huit (18) lots de terrain d’une valeur de 800 millions FCFA. En réalité, il s’est juste fait passer pour le propriétaire de l’immeuble en cause, car il relève du domaine foncier de l’Etat. Cette propriété est confirmée par l’arrêté N°002/MEF signé le 08 janvier 1998 par Barry Moussa Barqué, portant affectation de parcelles de terrain au ministère des Sociétés d’Etat et du Développement de la Zone Franche-SAZOF. L’immeuble en question est sis dans la circonscription du Port Autonome de Lomé (PAL) et dont la délimitation figure au plan ci-annexé.

Lorsque l’acquéreur des lots s’est rendu compte de la supercherie, il a réclamé le remboursement de son argent, la somme de 800 millions de FCFA. Mais Pierrot Kokou Akakpovi a refusé de rembourser ce montant. La société Dodo Cosmetics SA dépose alors plainte au Tribunal de Lomé et le dossier se trouve au niveau du 3e Substitut du procureur de la République, le juge Bagnan. Mais après investigations, il ressort qu’il y aurait des mains noires, qui ont sans doute joui de l’escroquerie, exercent des pressions sur le magistrat afin d’étouffer l’affaire. En effet, plusieurs personnes sont impliquées dans cette affaire. Selon les informations recueillies, Pierrot Kokou Akakpovi aurait confié à un de ses proches que sur les 800 millions de FCFA, il n’aurait en réalité joui personnellement que 400 millions de FCFA, le reste de l’argent ayant été partagé avec d’autres suivez nos regards…... Et évidemment, il est protégé par ce réseau.

Les personnes impliquées

A Pierrot Akakpovi, l’incriminé de l’opération, l’acquéreur victime de la rapine reproche d’avoir eu recours à des actes matériels extérieurs en vue de donner du crédit à la transaction en produisant de faux papiers, en faisant intervenir des tiers et usant de mises en scène. Le vendeur indélicat s’est même fait couvrir par l’avis favorable de la SAZOF sur la vente envisagée à travers des courriers en dates des 23 et 29 août 2016.

Parlant de complicité, la société Dodo Cosmetics accuse Yawo Atsouvi SIKPA, Directeur général adjoint de la SAZOF, d’avoir laissé croire que le sieur Akapkovi est le propriétaire des parcelles en question et poussée à faire foi à la vente lors que ces terrains sont des biens de l’Etat togolais. Le responsable de la SAZOF aurait aussi usé de ses relations et réseaux mafieux pour faire pressions sur la justice pour que ce dossier d’escroquerie à grande échelle et en bande organisée soit purement étouffé.

Le géomètre Abibou Mamoudou, géomètre agréé est aussi accusé d’avoir établi et visé le plan desdits terrains sachant bien qu’ils relèvent du domaine de l’Etat, en violation des dispositions de l’ordonnance n°10 en date du 5 mars 1976 relative à l’exercice et l’organisation de la profession de la profession de géomètre, fait prévu et puni par son article 17 du code pénal.

La victime assigne aussi le notaire, Maître Akilam Bamaze, d’avoir fait un faux acte de cession d’un bien de l’Etat, et au Directeur de l’Aménagement, de l’Equipement et de la Mécanisation Agricole, le sieur Koffi Bolor, d’avoir visé le plan alors même que de par ses attributions, il ne pouvait pas ignorer que les terrains en question font partie du domaine de l’Etat ; des faits prévus et punis par l’article 17 du code pénal.

Pour la clarté de ce dossier foncier appartenant à l’Etat, nous avions rencontré M. Pierrot Akakpovi pour avoir sa version des faits. Selon ce dernier, il avait acquis les parcelles en question en 2008 auprès de la collectivité ANTHONY KOTOKOU-Titre foncier 673 CL.

Le natif d’Agomésséva reconnaît la vente des parcelles de terrains à Dodo Cometics SA à hauteur de 800 millions de FCFA. Et que bien avant cette transaction, il avait eu des échanges de courriers avec le Directeur Général par intérim de la SAZOF à ce sujet.

Voici les références des échanges de courriers dont nous avions copies :

Nos Réf : 172/E-Y-K/DGA en date du 29 août 2016, Nos Réf : 243/GK/AA/DGA en date 17 novembre 2016, et Réf n° : 098/E-V/DG p.i./2018 en date du 26 avril 2018.

Reconnaissant la transaction et pour tout éviter, le sieur Pierrot Akakpovi envoie le 05 mai 2018 un courrier à Monsieur le Directeur Général de Dodo Cosmetics, demandant de lui adresser une lettre de désengagement sur le dossier afin qu’il puisse s’organiser pour procéder à son remboursement. Ci-joint en facsimilé la copie du courrier.

Après son passage auprès du juge Bagna, 3e Substitut du procureur de la République, le dossier est maintenant sur la table du Doyen des juges d’instruction. Vivement que ce dernier fasse son travail en âme et conscience, et surtout ne cède pas aux pressions d’où qu’elles viendront afin que cette affaire soit tirée au clair et les faussaires et leurs complices punis. Il est important qu’on laisse les juges faire correctement leur travail, car la crédibilité de notre Justice en dépend.

Kokou SAYA/La Nouvelle N°0033 du 15 Juin au 15 Juillet 2018