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Vision 4 : Un escroc au Palais de Lomé II

Togo - Politique
Lorsqu’un régime et en pleine déconfiture, tous les charognards s’invitent au festin, dans l’espoir de gagner quelques miettes. Le chef longtemps vénéré est généralement à la merci des conseillers véreux qui rivalisent de méthodes pour lui vendre des illusions. Tous les individus susceptibles d’apporter un quelconque soutien au régime en dégringolade sont les bienvenus.
La semaine dernière, un triste personnage du nom de Belinga Amougou, PDG du groupe de presse Anecdote au Cameroun propriétaire de la chaine de télévision Vision 4, a été reçu en pompe au palais de Lomé II par Faure Gnassingbé. Débarqué à l’aéroport de Lomé en jet privé avec son bataclan, l’homme s’est allé à des déclarations qui frisent la provocation à l’égard du peuple togolais.

Une vidéo surréaliste de son arrivée à Lomé fait d’ailleurs le tour des réseaux sociaux. Deux jours après cette audience, la chaine Vision 4 a consacré une émission spéciale sur le Togo où les soi-disant journalistes panafricanistes affirment que Faure Gnassingbé est le meilleur chef d’Etat que le Togo ait jamais, que sous son règne le Togo a atteint un niveau de développement très avancé, mais que les togolais refusent de reconnaitre ses efforts juste à cause du patronyme de leur président. On l’aura compris, cette émission spéciale est à mettre dans la rubrique du « service après-vente ». Seulement ces affabulateurs de dernière heure dans leur rôle de prétendus sauveurs du régime de Faure Gnassingbé n’ont convaincu personne.

Au Togo, ce genre de journalisme se nomme « bitos » et consiste prendre de l’argent pour tenter de ripoliner l’image d’un individu ou d’une société en difficulté. Et malheureusement, il est de notoriété publique au Cameroun et en Afrique depuis un certain temps que c’est le business de cette chaine de télévision qui s’est muée en défenseur de certains dictateurs d’Afrique pompeusement présentés comme des panafricanistes. Parfois les arguments de ces avocats d’un genre nouveau suscitent non seulement le dégout, mais renseignent un peu plus sur la moralité de ces individus. En affirmant par exemple dans leur émission que Faure Gnassingbé développe le Togo, mais que ses concitoyens ne l’aiment pas à cause de son patronyme, ces plaisantins de circonstance devraient chercher à savoir ce que représente le nom « Gnassingbé » dans l’histoire du Togo.

Pour revenir à l’audience elle-même, il serait prétentieux de notre part de chercher à influencer le protocole de la présidence sur le choix des personnalités à recevoir en audience. Pour autant, on devrait se renseigner sur le profil et le parcours de certains individus avant de leur ouvrir les portes de la présidence ou leur dérouler le tapis rouge. Une petite recherche de quelques minutes sur internet aurait permis d’avoir une idée sur le sieur Belinga Amougou, le PDG du groupe de presse Anecdote connu pour ses frasques au Cameroun. En effet, ce monsieur est un sulfureux personnage, symbole de tous les scandales dans son pays.

L’origine de sa prétendue fortune, ses activités d’escroquerie, son implication dans plusieurs scandales d’homosexuel et bien d’autres actes peu glorieux font souvent la une des journaux au Cameroun. Recevoir cet individu de moralité douteuse à la présidence avec tous les honneurs est attentatoire aux valeurs de la république togolaise. Et c’est bien dommage non seulement pour la République, mais aussi celui qui l’incarne en ce moment. Ceux qui dans l’ombre ont réussi à introduire cet escroc au palais de Lomé II n’ont pas rendu service à leur patron. Cette audience en pompe pour ce responsable de média camerounais est un mépris affiché envers la presse togolaise, en ce sens que depuis plus de 13 ans au pouvoir, Faure Gnassingbé n’a jamais ouvert les portes de son palais à la presse privée de son pays, même celle qui fait son éloge tous les jours. Doit-on comprendre que les journalistes togolais sont des moins que rien, y compris ceux qui sont sur les médias tous les jours à défendre à gorge déployée la politique du locataire du palais de la Marina?

Quand la HAAC peine à trouver des moyens pour acheter une simple machine à imprimer les cartes de presse, et que l’ensemble des médias doivent rivaliser de gymnastiques pour se partager une subvention dérisoire de 100 millions de francs CFA à toute la presse, on trouve de l’argent, beaucoup d’argent pour donner à cet individu véreux, un motard pour l’accompagner dans les rues de Lomé et un logement de toute sa délégation à l’hôtel du 2 février. La HAAC dans son ensemble, une institution de la République n’a jamais été reçue en audience par le Président de la république. L’une des organisations patronales de la presse a sollicité depuis 5 ans une audience à la présidence, sans suite. La maison de la presse au Togo est une honte nationale. Il se dit que ces escrocs vont prochainement installer une antenne de leur vision machin au Togo. Est-il concevable qu’on ferme une chaine de télévision appartenant à un Togolais en mettant plus de 100 personnes au chômage pour donner par la suite une licence à un étranger qui viendrait implanter son entreprise d’arnaque dans notre pays ? Le contraire aurai-il été possible ailleurs pour un togolais ?

Après tout ce gaspillage, on se précipite pour aller signer une convention de 300 millions avec la France pour former les journalistes togolais dans un pays où un simple employé de la LONATO détourne 800 millions de francs CFA. Voilà le Togo des Gnassingbé, un pays de tous les paradoxes, livré comme un colis à des étrangers, pendant que les populations sont privées de tout. Jusqu’à quand allons-nous continuer par infantiliser cette République, la trainer dans la boue, pour sauver un régime en perdition ? Ceux qui ont introduit ces escrocs « visionnaires » camerounais à la présidence avec tous les honneurs n’ont pas rendu service à la République, encore moins à Faure Gnassingbé.