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Economie et crise anglophone font de la résistance dans les journaux camerounais

Cameroun - Societe
Comme la veille, les journaux camerounais parus jeudi continuent de se pencher sur l’ordonnance rectificative du budget de l’État signée par le président de la République, mais également sur les lendemains de la mission d’écoute qui vient de séjourner en zone anglophone d’où s’élèvent des revendications sécessionnistes.
Revenant sur le correctif budgétaire opéré par voie d’ordonnance mardi par le chef de l’État, L’Essentiel affirme le Cameroun n’a en réalité fait que céder à la pression du Fonds monétaire international (FMI) : ledit texte, qui modifie et complète la Loi de finances en cours, intègre les recommandations faites par la dernière mission de l’instance financière, en mai dernier.

Lesdites directives, à savoir le reprofilage du budget 2018 en y intégrant les éléments de sécurité, les dépenses additionnelles et la compensation du prix du carburant, sont les conditionnalités pour les décaissements prévus dans le cadre de la facilité élargie de crédit (FEC).

Revisitant l’enveloppe budgétaire, et pendant que les pouvoirs publics se débattent dans les gros chiffres, Le Quotidien de l’Economie fait un constat amer : chaque année, une ligne du budget de l’État est consacrée aux établissements publics administratifs et autres sociétés d’État, avec des tendances qui échappent à la sagacité du citoyen et avec d’énormes disparités dans chaque secteur d’activité.

Avec pour grande manchette «La marche vers le fédéralisme est engagée», Émergence constate que la Commission nationale pour la promotion du bilinguisme et du multiculturalisme (CNPBM), présidée par l’ex-Premier ministre Peter Mafany Musonge et qui rentre fraîchement du chaudron de la crise anglophone, a posé sur la table le problème de la forme de l’État, encouragée dans ce sens par une France qui n’a pourtant jamais caché son soutien au régime de Yaoundé, de plus en plus isolé dans sa posture équivoque.

«Les anglophones se lâchent !», s’exclame L’essentiel, pour qui les citoyens des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ont profité de la tribune que leur à eux offerte par la mission d’écoute, pour exprimer leur colère et leurs doléances.

Et, entre autres préoccupations, ils ont demandé de revoir la manière de présenter l'histoire du Cameroun, d'insuffler un changement de comportement dans la gestion des affaires publiques, d'accorder une amnistie générale aux personnes emprisonnées ou en exil du fait de la crise ou encore l’ouverture d’un débat sur les problèmes relatifs à l’institution du fédéralisme.

Ces dernières exigences, selon The Guardian Post, constituent l’épine dorsale du malaise de cette communauté, mais également le nœud de la résolution d’une crise violente qui n’a que trop duré.

Mais le retour à la paix passe également par la fin des exactions contre les écoles, les enseignants et autres officiels de la communauté éducative, renchérit News Watch, relayant le cri d’alarme du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef) et de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco).

«L’Unesco et l’Unicef contre la barbarie des sécessionnistes», répond en écho InfoMatin : plus de 40 établissements scolaires ont été incendiés depuis le déclenchement de ce que l’on a nommé «crise anglophone» au départ, et qui est devenue tentative de partition du pays avec, depuis lors, un peu plus de 55.000 enfants qui ne fréquentent plus dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en raison de l’insécurité qui y règne.

«Aucune intimidation ne devrait être tolérée par tous les partenaires bien intentionnés, qui cherchent à promouvoir les droits des enfants à une éducation de qualité dans un environnement sûr, protecteur et sécurisé, et aucune raison ne peut être avancée pour disculper les attaques injustifiées contre les enfants.»

Finalement, souffle L’Anecdote, l’ancien capitaine de la sélection de football, Samuel Eto’o Fils, a décidé d'offrir ses bons offices dans cette crise en annonçant, sur invitation des autorités, sa descente prochaine sur le terrain pour prôner la paix des cœurs.

Que peut donc Samuel Eto’o ?, s’interroge Le Messager sur le même sujet : bien que populaire et dépositaire d’un certain charisme, «le Pichichi» n’aura que sa foi sur un front où la violence a supplanté la raison.