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Salifou Tikpi Atchadam: l´homme qui rêvait de libérer le Togo

Togo - Politique
Ces dates assassines du PNP qui risquent de sonner le glas pour Faure Gnassingbé
Quelquefois dans la vie des hommes que nous sommes les destins se font et se défont sans qu´on comprenne vraiment pourquoi et comment. Il en est de même des évènements heureux ou malheureux dans notre vie de tous les jours qui viennent nous faire rire ou pleurer. Ces évènements arrivent tout simplement sans crier gare et bouleversent notre vie, quelquefois celle d´une nation tout entière sans que notre supposée intelligence en ait auparavant décelé les bruits avant-coureurs.
Parlant plus précisément de notre pays le Togo, et abordant la manière dont il est gouverné d´une main de fer depuis un demi-siècle, les spécialistes en sciences politiques sont unanimes pour dire qu´il s´agit là d´une dictature.

La dictature togolaise des Gnassingbé doit sa longévité à une terreur impitoyable exercée sur les citoyens par une armée aux allures d´une milice au service d´un clan.

Comment un régime de dictature cinquantenaire presque hermétique, qui a mis à contribution toutes les ressources du pays pour sa survie en appauvrissant sa propre population, comment un pouvoir tyrannique qui a survécu à toutes les tentatives, vraies ou supposées, de destabilisation, de père en fils, en usant de corruption, de délation, de clientélisme, de division, de népotisme et surtout de terreur, comment un tel régime n´a pas su voir venir le danger sorti de nulle part et qui risque aujourd´hui de l´emporter?

Lomé, 19 avril 2014
C´est entouré d´une poignée d´amis que Tikpi Atchadam créa le Parti National Panafricain (PNP) le 19 avril 2014 à Lomé. Notre pays comptait déjà à cette date plus d´une centaine de partis politiques dont la plupart n´avaient plus que leurs sigles à faire valoir. Beaucoup de coquilles vides en fait. C´est avec moquerie et sourires narquois aux lèvres que beaucoup d´hommes politiques et autres observateurs de la vie politique du Togo accueillirent cette formation politique "de plus" dans le paysage politique togolais.

Le slogan de Tikpi Atchadam est tout simple: „Ne regarder chez personne, n´imiter personne, croire en ses capacités, affirmer sa personnalité et rester authentique.“

Sans tambour ni trompette, le PNP fait son chemin presque dans l´indifférence totale. Cette nouvelle formation politique quitte les sentiers battus en privilégiant l´éducation et la formation politiques des militants à la base. Le parti du cheval organise régulièrment des réunions avec les militants pour leur expliquer ce que c´est que le parti, le pays, la nation, le gouvernement, le budget, la constitution, le sens des élections, la démocratie, l´état de droit. Petit à petit beaucoup commencent à comprendre que l´argent détourné et gaspillé arrogamment par la minorité pilleuse appartient à tous les togolais sans exception aucune, que le président de la république a un salaire et qu´il est au même titre comptable devant le peuple qu´un ministre ou tout autre fonctionnaire de l´état.

Les populations togolaises, pour la plupart peu instruites ou analphabètes, sont habituées à recevoir la visite des leaders politiques dans leurs localités le temps des élections pour leur demander d´aller voter sans vraiment leur expliquer les véritables enjeux. Et quand au lendemain des élections, les opposants à Lomé dénoncent la mascarade et le hold-up électoral de la part du dictateur, difficile de comprendre dans les campagnes, conséquence: une mobilisation pour un soulèvement populaire a de la peine à prendre, et les populations deviennent plus sensibles aux manipulations politiques.

Sokodé, 23 mai 2017
Après les réunions hebdomadaires à Lomé et dans les principales fédérations à l´intérieur du pays, le temps est venu pour le Parti National Panafricain de faire son baptême de feu. Tikpi Atchadam et ses amis ne sont pas arrivés en politique pour jouer de la figuration, ils ont un but et la suite dans les idées. Le régime cinquantenaire des Gnassingbé a trop nargué le peuple togolais, il faut s´organiser pour le faire partir par la rue. Voilà le plan mijoté par le PNP.

À cet effet les réunions de sensibilisation et les meetings constituent des étapes préparatoires pour ce jour fatidique. Et c´est pourquoi les responsables du parti du cheval ont fait un clin d´oeil au football en dénommant le meeting de Sokodé du 23 mai 2017 demi-finale. Et c´est un stade municipal plein à craquer qui accueillit l´évènement qui fut une réussite. Mais pour banaliser et minimiser cette montée du PNP et de son leader, les détracteurs qui se recrutent surtout du côté du pouvoir, commencent à qualifier cette formation politique de parti régional et musulman, animé et supporté uniquement par les membres de la communauté ethnique de Tikpi Atchadam, les tem ou kotokoli de Tchaoudjo et d´Assoli. Ce qui est évidemment faux.

Lomé, 02 juillert 2017
Des observateurs extérieurs estimèrent à près de 12 mille le nombre de personnes qui prennent d´assaut le terrain de football d´Agoeyivé à Lomé ce dimanche 02 juillet 2017 pour écouter le désormais charismatique et inimitable Salifou Tikpi Atchadam. Le leader du PNP, connaissant très bien les méthodes pas très catholiques de la maison RPT/UNIR, obligé aujourd´hui de se faire discret pour sa sécurité, aura ce jour-là comme une prémonition quand il lâcha cette déclaration: «…Et quand vous vous opposez, les invitant à un combat d´idées, ils disent : Appelons-le et donnons-lui quelque chose de ce que nous mangeons; certainement qu’il a faim. Quand vous refusez, ils cherchent à vous faire peur. Et quand vous résistez, ils cherchent à vous éliminer. Voilà le jeu démocratique au Togo.»

Cette déclaration est également révélatrice de la mise à nu par Atchadam du régime Gnassingbé en termes de mauvaise gouvernance, de pillage des richesses du pays par une minorité, de violations régulières des droits de l´homme et du citoyen. Elle fait aussi partie du message adressé par le président du Parti National Panafricain à ses militants, à la foule présente au meeting et à tout le peuple togolais pour une prise de conscience collective, afin que tous les togolais puissent s´organiser pour une libération totale. La "finale" d´Agoeyivé tint ses promesses et dépassa toutes les attentes.

19 août 2017
Quand enfin vint le jour "J" les responsables du PNP restèrent inflexibles et prouvèrent que pour renverser une dictature, on ne se met pas à lui lécher les bottes, il faut plutôt lui tenir tête.

Le parti du cheval oppose au gouvernement une fin de non-recevoir, quand ce dernier tente de changer les itinéraires des marches. "Les itinéraires sont maintenus!" martèle Tikpi Atchadam.

Organisées de façon synchronisée ce samedi 19 août 2017 à Lomé et dans cinq villes à l´intérieur du pays, les marches pacifiques pour réclamer les réformes constitutionnelles, le retour de la Constitution de 1992, le vote de la diaspora ou à défaut le départ immédiat de Faure Gnassingbé du pouvoir, furent une réussite. Mais la dictature, comme à son habitude, envoya sa soldatesque pour kidnapper des citoyens, blesser et tuer. Beaucoup croupissent encore jusqu´à ce jour en prison.

Contrairement aux déclarations selon lesquelles Tikpi Atchadam aurait appelé les autre au secours, le PNP n´a jamais eu la prétention de faire cavalier seul pour libérer le pays. Mais le parti du cheval aura eu le mérite d´avoir eu des idées originales pour les maux dont souffrent tous les togolais, au moment où la résignation semble avoir gagné les états-majors de beaucoup de partis politiques. Et au moment où le pouvoir se frottait les mains, croyant avoir désormais un grand boulevard devant lui pour régner à vie.

C´est pourquoi ce dérangeur de dormir tranquille, Tikpi Atchadam, est devenu leur bête noire, allant même jusqu´à mettre sa tête à prix, oubliant que les secrets et les imprévus qui meublent le destin des hommes que nous sommes, échappent justement aux hommes.
Si aujourd´hui le régime de dictature des Gnassingbé vit peut-être ses derniers moments, c´est que la providence a décidé qu´il ne puisse pas voir le danger venir; car toute chose a une fin, et quand sonne le glas, aucune dictature, aussi féroce soit-elle, ne peut plus rien.

Samari Tchadjobo