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Mairie d’Aneho : Ayayi Ayivi, le maire protocole

Togo - Faits divers
Ah, le gouvernement et ses représentants locaux ! Qu’ils sont comiques quand ils sont emportés par le zèle en présence de leur chef ! Le spectacle auquel l’observateur avisé a assisté à Anfoin mardi dernier ressemble à un « one man show » du maire de la ville d’Aneho.
A Anfoin lors du lancement du fameux « Eco CCP » de la Poste, ce n’était pas Faure Gnassingbé seul qui était en attraction. Il y avait aussi Ayayi Ayivi. Vêtu d’une veste et sous le chaud soleil, il avait montré un talent de chef protocole que, certainement nombre de ses administrés ne lui connaissaient pas avant. Visiblement, c’est un tour de zèle qu’il avait jalousement gardé et le moment se prêtait bien pour lui de le faire sortir. Les promotions ou la conservation des postes sous les régimes cinquantenaires passent souvent par là. Et Ayayi Ayivi le savait très bien.

D’un corps massif et élancé, le maire d’Aného peut être vu de partout dans une foule. Mais ce mardi-là, c’était comme s’il avait rallongé de plusieurs centimètres sa taille et surplombait tout le monde. En tout cas pour le regard qui n’a pas quitté des yeux le premier responsable administratif de la ville d’Aneho et qui était sous l’emprise de l’effervescence du zèle. Son entrée en scène commença véritablement lorsque les regards annonciateurs de la venue de Faure Gnassingbé se sont posés sur l’hélicoptère qui le transportait. Un brouhaha gagna les lieux et on pouvait observer de loin les Zangbéto en lutte avec les militaires armés. Les Zangbéto voulaient forcer le cordon de sécurité érigé afin de ne pas se faire conter l’évènement, mais les militaires s’interposaient. C’était un spectacle dans le spectacle comme celui que le maire Ayayi Ayivi nous a offert.

Il était partout et courait dans tous les sens. Le pauvre maire se démenait et suait. Il n’était pas question que l’accueil réservé au chef soit entaché. Ainsi veillait-il jusque dans les moindres détails. Rien ne devrait constituer le cheveu dans la soupe et c’est pourquoi parfois, il perdait son sang froid, mais se retenait quand même. Son regard le trahissait. Du bain de foule forcé de Faure de Gnassingbé jusqu’au déroulement de la cérémonie de lancement d’« ECO CCP », Ayayi Ayivi n’eut pas le temps de poser ses fesses et donnait des ordres ou des consignes.

Tantôt on le voyait assister les maîtres de cérémonie, tantôt on le voyait faire signe aux groupes folkloriques et artistes de respecter le temps des intermèdes qui leur était dédié. Le moment où il s’était mis en exergue, était celui où il faisait le « chef m’as-tu vu ? ». Debout à côté de la petite paillote dressée au milieu et d’où les différentes personnalités se sont relayées pour leurs allocutions, Faure pouvait le voir et vice versa. A ces instants-là, le maire de la ville d’Aneho était sûr d’avoir « sauvé » son poste ou gagné un galon de plus. Le maître l’a vu. Il a réussi son coup.

Ces différentes séquences du « one man show » version Ayivi, pour ceux qui l’ont connu comme enseignant d’histoire et géographie au lycée, n’a rien d’étonnant. En effet, ses anciens élèves pensent qu’il doit ce poste au zèle. Car selon eux, il lui arrivait, alors qu’il était enseignant, de suspendre son cours et commencer à les narguer. « Laissez-nous le phosphate. Vous allez jouir des mannes du pétrole », répétait-il à ses élèves. Ayivi était bien dans son rôle mardi dernier à Anfoin. Le maire n’était pas seul. Il était secondé par Kouevi-Akué Têko, ancien directeur de l’Ecole publique d’Agbodrafo et militant du RPT puis UNIR.

C’est un vieux de la vieille école RPT. L’ex-directeur garde un mauvais souvenir de son passage à Agbodrafo. Il était chassé par les populations à travers le vent de la contestation du 05 octobre 1990. Mais il n’a rien perdu de son militantisme et fait partie du cercle de ceux qui ont servi le papa et servent aujourd’hui le fils. On le voyait disparaître puis réapparaître aux côtés du maire. Peut-être sentait-il le poids de l’âge qui l’obligeait à prendre congé de temps en temps de son «jumeau » de maire. Tels les frères Dalton, Ayivi et Kouevi-Akue ont assuré leur partition. En tout cas pour nos regards indiscrets. Tel est le récit de notre voyage à Anfoin en plein cœur d’un lancement aux couleurs politiques.