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Politique et crise anglophone en couverture des journaux camerounais

Cameroun - Societe
Les batailles d’appareil avant l’élection présidentielle et la crise sécessionniste qui ne faiblit pas dans les régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest constituent l’essentiel des contenus des journaux camerounais parus lundi.
A la veille de trois élections majeures (présidentielle, législatives et municipales), des crocs-enjambe se multiplient entre alliés politiques du régime, constate Repères : l’Union nationale pour la démocratie et le progrès (UNDP), l'Alliance nationale pour la démocratie et le progrès (ANDP) et le Front pour le salut national du Cameroun (FSNC), se déchirent sous le regard malicieux du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), qui avait pourtant ménagé le chou et la chèvre lors des élections sénatoriales de mars dernier.

Et le malaise semble profond entre ces partis de la majorité présidentielle qui se battent d’abord pour leur propre survie politique, et pour certains observateurs avertis de la scène politique des régions septentrionales, base électorale de ces formations, la valse de démissions-ralliements d’un camp à l’autre n’est que la face visible des batailles féroces que se livrent leurs leaders pour conserver leurs strapontins au sein du gouvernement.

On aurait pourtant tort de croire que ça va mieux au sein même du système, rétorque l’Indépendant, l’état-major du président Biya étant lui-même actuellement au centre de «manigances politico-mafieuses autour de l’élection présidentielle».

A l’origine de cette alerte, l’hebdomadaire signale une note de renseignement anonyme adressée au chef de l’État, et qui sème la confusion et la division parmi les hommes de confiance de Paul Biya, «dans le but inavoué de l’isoler et de le détrôner du piédestal de la magistrature suprême».

Lé Météo, sous le titre : «Une dénonciation injustifiée juste pour opposer les fidèles du président», reprend exactement le même sujet et les mêmes visages : le ministre d’État en charge de la Justice, Laurent Esso, le ministre en charge de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, le directeur général de la Recherche extérieure (renseignement), Maxime Eko Eko et le secrétaire général de la présidence de la République, Ferdinand Ngoh Ngoh, le dernier cité étant présenté comme un spécialiste de manœuvres souterraines pour faire tomber les autres.

La preuve, selon le bihebdomadaire qu’il s’agit davantage de polluer l’ambiance parmi les fidèles du chef de l’État, à quelques mois de la présidentielle, c’est que le brûlot, manifestement conçu par des mains peu expertes et adressé au chef de l’État, comporte d’innombrables incongruités et apparaît, surtout, davantage comme une grossière manœuvre visant à empoisonner les relations entre les lieutenants du prince.

Mais, pendant les intrigues au sein du sérail, la mobilisation se poursuit derrière le président sortant, constate Essigan, rendant compte d’un méga-meeting organisé le week-end par le RDPC dans le bouillonnant et très stratégique département de la Lékié (Centre).

La Lékié est allée au-delà du pari de 50 millions FCFA, mobilisés pour financer la campagne de Paul Biya, renchérit Mutations : elle a également rassemblé trois évêques et une dizaine de prêtres catholiques, venus bénir l’initiative de l’élite locale en faveur de leur champion.

Le Cameroun a été confié à Dieu, répond en écho InfoMatin, à propos cette fois de la «messe de la nation» célébrée la veille par l’archevêque métropolitain de la capitale, Yaoundé, Mgr. Jean Mbarga, pour magnifier le vivre-ensemble et le multiculturalisme.

Toujours de l’Église catholique, le quotidien à capitaux privés signale l’organisation, par la Conférence épiscopale du Cameroun, d’une neuvaine nationale de prières destinée à accompagner les politiques dans leur lutte contre les diverses crises que traverse le pays.

«Alors que l’on croyait les effets de la secte islamiste Boko Haram s’amenuiser à l’Extrême-Nord, les régions du Sud-Ouest et du Nord-Ouest sont à leur tour confrontées à des velléités séparatistes, dans le cadre de ce qui est convenu d’appeler la crise anglophone», détaille InfoMatin, rappelant que le clergé camerounais n’en est pas à sa première neuvaine nationale.

Dans la région du Nord-Ouest aussi, The Sun signale une initiative de l’Église catholique locale à travers l’évêque de la ville frondeuse de Bamenda, Immanuel Bushu, qui vient d’achever une tournée pastorale de 5 jours pour la bénédiction des familles, mais également pour appeler les chrétiens à sauver l’école catholique, qui se meurt depuis le début des troubles sociopolitiques sécessionnistes.

Trop de sang a déjà coulé dans cette crise anglophone, fait observer The Guardian Post, faisant le décompte des dernières exactions imputées aussi bien aux sécessionnistes qu’à l’armée, qui n’y va pas de main morte lorsqu’il s’agit de sévir contre tout ce qui s’apparente à la tentative de sécession du Cameroun.

Pendant ce temps, ajoute Défis Actuels, le leader sécessionniste Julius Ayuk, Tabe, extradé du Nigeria voisin depuis février dernier, semble avoir été oublié par les siens : il n’y a presque plus personne, chez les séparatistes, pour revendiquer la libération de l’activiste, et, en son absence, c’est une guerre féroce pour le leadership qui est engagé entre les différents chefs de factions.

A cheval entre la crise anglophone et la Fête nationale, qui se célèbre le 20 mai prochain le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune fait cette analyse : après une longue période de colonisation allemande, anglaise et française, le peuple s’est réapproprié le concept de l’intégration nationale et ce n’est plus le fruit d’une négociation entre leaders représentant des différentes communautés.

Selon la publication, le président de la République, Paul Biya, ne cesse de marteler que, du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, chaque Camerounais doit se sentir chez lui, ce qui est le cas aujourd’hui avec le vivre-ensemble qui se renforce.