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Economie et société en couverture des journaux camerounais

Cameroun - Societe
A en croire les contenus des journaux camerounais parus mardi, les nouvelles ne sont pas reluisantes sur le front de l’économie au même moment où l’unité nationale, à la veille de la fête national de l’indépendance, reste sous la menace des troubles sécessionnistes dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
«Conjoncture : le Cameroun recalé dans le programme FMI» est le titre qui barre la couverture du Quotidien de l’Économie, qui alerte sur le bilan de la mission statutaire du Fonds monétaire international dans le pays.

Selon la publication, l’équipe des experts de Bretton Woods vient de délivrer le constat d’un échec cuisant des engagements pris par le Cameroun au titre du programme économique et financier conclu avec l’institution financière internationale, dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC).

Prévue pour stabiliser le cadre macroéconomique à moyen terme, en même temps que l’investissement public est appelé à descendre d’environ 8% du produit intérieur brut (PIB) en 2016 à 6,7% en 2017, et 6,6% en 2019, la conduite dudit programme se heurte à moult écueils, faisant craindre une rupture du contrat signé en juin 2017, et donc compromettre l’apport total d’environ 666,2 millions de dollars de financements attendus.

Il y a effectivement menace sur le déblocage de la deuxième tranche desdits financements d’un montant de 95 milliards FCFA prévus cette année, acquiesce Mutations, et pour cause : le FMI demande au gouvernement camerounais d’intégrer, dans un délai de deux mois, les dépenses en carburants et à la sécurité dans la Loi de finances 2018.

Cette injonction, selon le quotidien à capitaux privés, sera d’autant plus difficile à respecter qu’il s’agit de deux domaines budgétivores, et sur lesquels les pouvoirs publics ont généralement entretenu le flou le plus total.

Et voilà qui fait craindre, selon The Median, pour le sort de l’un des fleurons de l’agro-industrie locale, la société Pamol, spécialisée dans la production de l’huile de palme et qui, déjà en butte à des difficultés de refinancement, est aujourd’hui confrontée aux violences sécessionnistes en zone anglophone.

L’entreprise court vers la ruine, s’émeut l’hebdomadaire en langue anglaise, avec pour principale cause l’insécurité sur son site d’Ekondo-Titi (Sud-Ouest) et des ventes qui régressent depuis novembre 2017, des employés qui réclament 7 mois d’arriérés de salaire et un staff managérial parti trouver refuge dans la métropole économique, Douala.

Le gouvernement, sur un autre terrain qu’inspecte The Guardian Post, vient d’ordonner la réouverture des écoles dans la région du Nord-Ouest, fermées depuis le début de la crise séparatiste.

Ce sera plus facile à décréter qu’à appliquer, prévient le seul quotidien intégralement en anglais du pays : la situation s’est tellement envenimée, ces dernières semaines, que les attaques sécessionnistes, souvent accompagnées de prises d’otages et d’opérations répressives de l’armée, confinent au scepticisme à quelques semaines de la fin de l’année scolaire.

Mais le gouvernement, à en croire Le Point Hebdo, a le contrôle de la situation avec, comme défi immédiat, l’organisation pacifique des manifestations marquant la 46ème édition de la Fête nationale, dimanche prochain à travers toute l’étendue du territoire.

«Les principaux responsables des forces de sécurité et de défense, détaille InfoMatin, se donnent pour feuille de route non seulement de garantir le bon déroulement des manifestations sur toute l’étendue du territoire, mais davantage assurer la sécurité du président de la République dimanche, lors de la grande parade au Boulevard du 20 mai à Yaoundé.»

Les services de sécurité assurent ainsi, selon le journal, avoir pris des mesures pour éviter tout attentat et acte de terrorisme durant la célébration de l’unité nationale, un dispositif d’observation pour contrôler les accès dans ces régions ayant été mis en place et qui est complété par des patrouilles fréquentes, de jour comme de nuit, pour rassurer les populations et surveiller l’évolution de la situation.

Et dépit de quelques appels à la partition, le pays, selon le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune, cultive patiemment le vivre-ensemble, en même temps que les citoyens se réjouissent de cette particularité d’être bilingues.

Avec deux langues officielles (l’anglais et le français), des centaines de langues nationales, une multitude d’ethnies et d’influences culturelles, «le Cameroun est un véritable modèle, que certains obscurantistes tentent de mettre à mal».

«Il ne vient à l'esprit de personne, renchérit InfoMatin, que la vie d'une nation serait un long fleuve tranquille. Du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest, le vécu quotidien, marqué par des vicissitudes, depuis la période précoloniale à nos jours, n'est pas toujours rose. Les réalités différentes d'une région à une autre tout comme les spécificités en sont la marque de cette diversité.»

Pour le journal, le vivre-ensemble est donc une quête permanente, fondée sur l’histoire commune des Camerounais, de 1961 à nos jours, faite de joies et de peines partagées.