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Dans sa suffisance nuisible : Dodzi Kokoroko en passe d’ouvrir une nouvelle boîte de Pandore

Togo - Societe
Pour des soucis logistiques, une partie de l’article relatif à la vision du Président de l’Université, a été omise à la publication rendant difficile la compréhension. Pour permettre à nos lecteurs de mieux comprendre le texte, nous proposons d’y revenir.
« Lorsque la chance vous a été donnée de monter, il faut avoir un peu d’égard pour ceux qui descendent car tôt ou tard, vous serez appelé aussi à descendre » dit-on. Mais au Togo, beaucoup des zélateurs du régime, une fois au pinacle se permettent des bassesses les plus insoupçonnables.

Au détour d’une conférence de presse du Comité d’organisation du Forum Présidentiel de la Jeunesse (FPJ), le mercredi 04 avril dernier à Lomé, le Président de l’Université de Lomé Dodzi Komla Kokoroko a laissé entendre que le BAC ne suffit plus pour ouvrir les portes des universités du Togo. En clair, il n’est plus permis, a priori, à tous ceux qui ont leur Baccalauréat d’avoir accès aux Universités du Togo. Une déclaration de ce genre de la bouche du Prof Dodzi Kokoroko a une portée qui risque, si elle venait à être formalisée, de mettre sur le carreau des milliers de bacheliers. Au commencement, c’était le Forum Présidentiel de la Jeunesse.

Forum Présidentiel de la Jeunesse, le mauvais rôle

Président du Comité d’organisation du FPJ, Dodzi Kokoroko a indiqué que les 20 et 21 avril prochains, la jeunesse togolaise aura la possibilité de faire part directement de ses préoccupations au chef de l’Etat Faure Gnassingbé. Pour le comité d’organisation, des ateliers régionaux préparatoires ont été organisés sur toute l’étendue du territoire national du 09 au 22 mars derniers. Il en ressort que 1330 jeunes ont été écoutés dans les cinq régions administratives du Togo. Une centaine de recommandations formulées par les jeunes rencontrées, seront scindées par thématique pour le Forum.

De 3000 au départ, le Comité d’organisation parle désormais de près de 1500 jeunes attendus et qui seront représentatifs de toutes les catégories socioprofessionnelles. Ces jeunes Togolais (urbains, ruraux ou de la diaspora) doivent être engagés dans les actions de développement de leur communauté, faire preuve de leadership et d’entrepreneurship, être membres actifs d’associations et d’organisations de la société civile.

Pour l’organisation du Forum, il faut des centaines de millions. Devant les urgences de l’heure, c’est ce forum folklorique dont le Togo a réellement besoin ? Aucunement pas. Kokoroko, Président de l’Université de Lomé qui regorge de milliers de jeunes et Conseiller juridique du chef de l’Etat, peut sensément indiquer à M. Gnassingbé l’inopportunité d’une telle initiative en ce moment précis de la vie socio-politique du Togo.

S’il a accepté les yeux fermés être complice de gaspillage de ressources de l’Etat dans un forum inutile, il va sans dire qu’on peut fermer les portes de l’Université aux jeunes togolais bacheliers.

Une nouvelle boîte à Pandore de Kokoroko dans sa suffisance

Porté à la tête de l’Université de Lomé en mai 2016, certains avaient flairé à l’époque une juste récompense de Faure Gnassingbé qu’il avait défendu bec et ongle dans cette histoire de la non rétroactivité de la loi quant à sa candidature pour la présidentielle de 2015. Dès lors, il a entrepris la politique des « grands travaux » au sein du Campus mais Kokoroko reste le Président de l’Université qui a fait très tôt l’unanimité contre sa personne, de par ses décisions controversées.

Bien évidemment, ses déclarations lors de la conférence de presse de mercredi 04 avril sont dans sa logique de ramer à contrecourant. Selon lui, l’augmentation des bourses et allocations de secours, la construction davantage d’amphithéâtres sont de loin, la solution appropriée aux problèmes des Universités de Lomé et de Kara.
« Si on prend le citoyen lambda sur les questions de l’université de Lomé, il vous dira : augmentez la bourse, construisez davantage d’amphis… je peux vous assurer que ce n’est pas la solution aux problèmes de nos universités », a-t-il lancé à l’endroit des hommes et femmes de médias. Le baccalauréat qui ouvre les portes aux études supérieures ne suffit plus, selon lui, pour envisager un florissant cursus universitaire. Les étudiants, a-t-il poursuivi, doivent faire preuve d’autres compétences intellectuelles pour se garantir une réussite dans les universités publiques du Togo. « Si on permet à quelqu’un qui n’est pas brillant d’obtenir le BAC et on l’amène à l’université, il ne réussira pas », pense-t-il.

La problématique de l’orientation est capitale et le Prof Kokoroko a bien raison de la souligner comme une solution. Mais elle n’est pas une solution suffisante. La question des infrastructures doit être réglée avec célérité. Un étudiant aussi brillant fût-il, ne peut réussir lorsqu’il est obligé de se rendre au cours à 2 heures du matin pour finir à 22 heures y compris les week-ends. Il faut fondamentalement offrir un cadre approprié d’étude aux jeunes apprenants. En plus, la gestion des bourses et allocations ne peut être banalisée comme Kokoroko tente de le faire. Lui-même, s’il n’avait pas bénéficié de bourse ou de soutien quelconque, il ne peut pas être là où il est aujourd’hui. Comment peut-on comprendre que depuis la rentrée de novembre 2017, une seule tranche d’allocation seulement a été donnée aux étudiants jusqu’alors ? Et lui en tant que premier responsable de l’Université, il doit œuvrer pour que cette négligence soit corrigée au plus vite. Il n’est pas question de faire la fine bouche.

En plus, lorsqu’il déclare de façon péremptoire « si on permet à quelqu’un qui n’est pas brillant d’obtenir le BAC et on l’amène à l’Université, il ne réussira pas », il a tout faux. Il y a des élèves moyens et ceux qui se ressaisissent au fur et à mesure qu’ils progressent dans leurs cursus. Il y en a très brillants mais après le BAC s’éteignent. Chacun de nous dans son cursus scolaire et universitaire a des exemples. Et bien évidemment, ce ne sont pas les étudiants brillants qui réussissent leurs études qui sont utiles à la société.

En commençant par lui-même, le management qu’il fait de l’Université de Lomé en suspendant les Masters, en faisant introduire la Gendarmerie à l’Université de Lomé pour une affaire de notes présumées truquées, est en contradiction flagrante avec le parcours brillant qu’on lui attribue.

Il y a quelques jours, des professeurs d’universités pour assouvir leurs intérêts personnels, se rivalisaient dans des bassesses indignes, c’est cela la réussite des étudiants brillants ?

De sa suffisance nuisible, on peut craindre que dès la rentrée prochaine, Kokoroko trouve des arguties pour fermer la porte des universités publiques à des milliers de jeunes bacheliers togolais.

Il y a deux années, le ministre de l’Enseignement Supérieur Octave Nicoué Broohm avait déclaré sans honte aucune que les universités ne sont pas faites pour les pauvres. Depuis lors, les bourses et allocations sont rares.

Kokoroko, le plus politique des présidents de l’Université de Lomé, est sur les traces de Broohm pour nuire aux intérêts de la jeunesse togolaise. Et si c’est lui que Faure Gnassingbé a choisi pour diriger le machin Forum Présidentiel de la Jeunesse, on aura tout compris.

Kokou AGBEMEBIO