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Gouvernance, économie et politique en couverture des journaux camerounais

Cameroun - Societe
Les nouvelles cibles de l’«Opération épervier», destinée à donner la chasse aux criminels économiques, s’affichent en couverture des journaux camerounais parus lundi à côté de sujets à caractère économique et politique.
Dans un bel ensemble, L’Anecdote, Le Soir, L’œil du Sahel, L’Essentiel et Mutations publient les mêmes photos de quelques ex-dirigeants et gestionnaires de crédits de sociétés publiques, depuis quelques jours frappés par une mesure d’interdiction de sortie du territoire national prise par la hiérarchie de la police.

Ils sont 40, au total, précise The Guardian Post, dont l’arrestation et la mise sous mandat de dépôt est d’ores et déjà programmée.

«La liste des interdictions s’allonge», renchérit La Nouvelle Expression, qui signale au passage que des expatriés sont désormais concernés par la croisade contre le détournement de deniers publics au Cameroun.

Dans le groupe aussi, notent en chœur The Median et Eden, se trouve un ancien gouverneur de province, Faï Yengo Francis, désormais englué dans les affaires alors que certains l’annonçaient comme futur Premier ministre.

Le plus cocasse de l’histoire, s’exclame La Météo, c’est qu’un beau-père du chef de l’État, oncle maternel de Chantal Biya, Roger Bella, est sérieusement menacé par les serres de l’«Épervier» : ancien tailleur à Maroua (Extrême-Nord), l’homme s’est reconverti dans la prestation de services, «dans le champ des marchés publics» tout en clamant à qui veut l’entendre sa filiation avec la première dame camerounaise.

A la maison d’arrêt de Yaoundé-Kondengui, précise l’hebdomadaire, des dizaines de prisonniers viennent d’être transférés dans d’autres prisons pour laisser la place à de nouveaux pensionnaires, dans le cadre de l’«Opération épervier».

Délaissant les sujets qui fâchent, le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune préfère s’intéresser aux futures mutations dans le domaine du service public de l’eau potable, avec la fin le 30 avril prochain du contrat d’affermage signé avec la Camerounaise des Eaux (CDE), filiale de l’Office national de l'eau potable (ONEP) du Maroc et dont le bail n’a pas été renouvelé par l’État camerounais pour insuffisance de résultats.

Ici, rapporte le journal qui évoque «le virage du 30 avril», le nouveau ministre de l’Eau et de l’Énergie (MINEE), Gaston Eloundou Essomba, qui multiplie les rencontres avec le management du partant mais également avec les responsables de la Cameroon Water Utilities Corporation (Camwater), la société de patrimoine appelée à reprendre de service de la distribution jusque-là dévolu à l’entreprise fermière.

Le gouvernement est en train de définir une nouvelle feuille de route au secteur de l’eau potable, désormais renationalisé, répond en écho L’Anecdote.

Mais là où ça va moins, bien, selon Le Quotidien de l’Économie et EcoMatin, ce sont les règles d’origine des Accords de partenariat économique (APE) signés avec l’Union européenne et sur lesquelles le Cameroun émet de sérieuses réserves.

Avec les chaînes d’approvisionnement mondialisées, explique la deuxième publication citée, un véhicule ou un téléphone portable importé d’Europe n’est pas forcément européen, et la définition des règles d’origine peut avoir des répercussions importantes sur les exportateurs.

Sur le champ de la politique, Le Jour ose un bilan des élections du 25 mars dernier : avec 8600 conseillers municipaux, qui constituaient le corps électoral, membres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), contre seulement 1000 à l’opposition, il ne fallait pas s’attendre au miracle.

Autant dire, analyse le journal, que toutes les conditions étaient réunies pour une razzia du régime en place dont les adversaires, en réalité, s’engageaient en leur âme et conscience pour un fiasco programmé.

L’Anecdote, quant à elle, s’intéresse au nouveau statut du Front social démocratique (SDF), le premier parti de l’opposition parlementaire «désormais à l’étroit au Sénat» après avoir perdu la moitié de ses 14 élus au terme des élections du 25 mars dernier.

Pour Eden, il reste à cette formation d’espérer que le président Biya, qui doit nommer les 30 autres sénateurs pour viendront s’ajouter aux 70 élus, dont 63 du RDPC, aura le souci des équilibres en octroyant trois sièges supplémentaires du SDF afin de lui permettre de constituer un groupe parlementaire.

Et le journal d’abonder dans les questionnements : le chef de l’État pourra-t-il assumer une majorité obèse au Parlement sans susciter de vives critiques ? et si, dans un souci de pluralité, il faisait enfin appel à d’influents membres du monde des affaires ou de la société civile à l’instar du cardinal Christian Tumi ?

Le suspense, reconnaît L’Essentiel, est à couper au couteau en attendant le décret présidentiel, qui doit intervenir en cours de semaine.

Le leader du SDF, Ni John Fru Ndi et ses lieutenants, ironise The Median, comptent désormais sur la magnanimité de Paul Biya pour continuer d’exister au niveau de la Chambre haute.