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ECHEC DU VRAI « FAUX » DIALOGUE : Clarifications demandées au facilitateur ghanéen !

Togo - Opinions
ANALYSE DE CVU-TOGO-DIASPORA DU 2 AVRIL 2018

Compte tenu de l’échec annoncé du vrai « faux » dialogue togolais exigé par le Pouvoir de Faure Gnassingbé et son système autocratique basé sur un système militaro-civil, le temps est venu de demander des comptes au facilitateur ghanéen, Mr Nana Akufo-Addo. Cela n’empêche pas de s’interroger sur certaines approches et stratégies de la Coalition de 14 partis au Togo.

1. CLARIFICATION DEMANDÉE À LA COALITION DES 14
A la suite du compte-rendu de la 3e séance du dialogue et la Conférence de presse de la Coalition du 26 mars 2018, la Coalition des 14 reste soudée pour accepter pour le moment le maintien au pouvoir de Faure Gnassingbé et son système militaro-civil jusqu’en 2020 avec en contrepartie, l’arrêt des marches pacifiques de la population togolaise et de sa Diaspora.

2. EST-CE QUE LA COALITION DES 14 A TRAHI LE PEUPLE TOGOLAIS ?
La Coalition des 14 partis togolais a choisi une approche qui n’est pas basée sur la négociation mais sur un vrai “faux” dialogue souvent remplacé par le mot “discussion”.

La réalité est que la demande expresse du Peuple togolais d’application immédiate de la Constitution originelle de 1992 et la démission immédiate de Faure Gnassingbé compte tenu de l’usurpation du pouvoir entre 2015 et 2020 ne sont pas sur l’agenda. Le flou autour des discussions ne permet pas de clarifier s’il y a eu trahison ou pas.

En effet, il y a eu vice de procédure et non utilisation de la procédure du référendum pour modifier la Constitution originelle de 1992 adoptée à 97,6 % par le peuple togolais souverain. Donc, il s’agit d’un coup d’Etat constitutionnel, ce d’autant plus qu’en 2005, Faure Gnassingbé a été imposé en 24 heures par des militaires non républicains qui l’ont considéré comme leur représentant à la tête de l’Etat togolais. Ce ne fut pas le choix du Peuple togolais. Le Président du Parlement de l’époque fut empêché de rentrer au Togo pour prendre ses fonctions comme le prévoyait la Constitution originelle de 1992.

De plus, sur la base d’un cumul de la fonction en tant que ministre et député, Faure Gnassingbé est devenu Président du Parlement et Président de la République. La Coalition des 14 accepte et légitime cet état de fait en acceptant que Faure Gnassingbé reste au pouvoir jusqu’en 2020. Le Peuple togolais devrait s’interroger sur le point de savoir s’il s’agit d’une trahison provisoire ou définitive.

3. DIVISION DE LA COALITION DES 14 DEPUIS LA CONFÉRENCE DE PRESSE DU 26 MARS 2018 ?
Aucun membre de la Coalition des 14 n’a démissionné malgré des positions différentes. L’approche adoptée par la majorité de la Coalition des 14 ne semble pas être partagée par les représentants du Parti national Panafricain (PNP) de Tikpi Atchadam, ni par les représentants du Parti des Togolais (PDT) dirigé actuellement et par intérim par Nathanaël Olympio.

4. EST-CE QUE FAURE GNASSINGBÉ A FAIT UNE ULTIME CONCESSION ?
Chacun a pu constater l’échec du vrai “faux” dialogue ou discussion. Si le Facilitateur Président du Ghana, Nana Akufo-Addo a demandé à la Coalition des 14 de faire une ultime concession, le même facilitateur n’a rien demandé de tangible à Faure Gnassingbé. La suspension des procédures électorales décidée unilatéralement par la partie présidentielle ne peut être considérée comme une concession ultime. Mais la C14, sans demander l’avis de la population togolaise et sans véritables contreparties, a décidé unilatéralement la suspension des marches, légitimant le discours du pouvoir que “le calme est revenu” au Togo. Faure Gnassingbé n’a fait aucune ultime concession. Au contraire, il va continuer sa démarche après avoir « neutralisé » le 27e Dialogue avec une partie de l’opposition togolaise.

S’il faut discuter la transition entre aujourd’hui (2018, mars) et 2020, il n’est plus question du départ de Faure Gnassingbé immédiatement suite à une usurpation du pouvoir entre 2015 et 2020, ce en référence à la Constitution originelle de 1992. Faure Gnassingbé et son système militaro-civil n’ont fait aucune concession. Il n’y a d’ailleurs aucune garantie que Faure Gnassingbé ne se présente par comme candidat à la Présidentielle de 2020, ce après avoir organisé de nouveau les élections sur la base de la contre-vérité des urnes.

La sortie par la « grande porte » ou par la petite porte va dépendre de la scission au sein de l’armée togolaise, scission entre la partie républicaine et la partie non-républicaine.

5. POURQUOI LA COALITION NE VEUT PAS HUMILIER FAURE GNASSINGBÉ ?
Le parti présidentiel RPT/UNIR considère la présentation de Faure Gnassingbé comme leur candidat aux élections présidentielles de 2020 comme un point non-discutable, non négociable et hors discussion. De plus, les kits électoraux pour le recensement de la population et le refus de recenser la Diaspora togolaise restent au programme du RPT/UNIR et du Gouvernement militaro-civil de Faure Gnassingbé.

Donc, rien ne permet de croire que Faure Gnassingbé n’imposerait pas les kits électoraux unilatéralement dans la capitale togolaise et dans les régions togolaises. Il suffit de le faire sans en informer le Facilitateur, le Peuple togolais et la Coalition des 14. Alors la question reste ouverte de savoir pourquoi la Coalition prend autant de “gants” pour proposer une “sortie honorable” à Faure Gnassingbé, sortie qui ne peut être que la démission immédiate. Une démission repoussée à 2020 va permettre l’organisation d’un système de contre-vérités des urnes, comme d’habitude…

Le recensement de la Diaspora et de la population ainsi que la mise à niveau du fichier électoral ne peut relever du système de Faure Gnassingbé.

6. EST-CE QUE LE VRAI “FAUX” DIALOGUE EST UN ÉCHEC ?
Oui, dès lors que le Facilitateur ghanéen annonce qu’il y a “un gouffre” entre les positions du Gouvernement et celles de la Coalition des 14, et que Faure Gnassingbé qui a demandé le dialogue et a mis fin à ce dialogue unilatéralement, alors le Président Nana Akufo-Addo apparaît comme manquant de transparence.

En effet, c’est au facilitateur d’annoncer l’échec du vrai “faux” dialogue et donc un échec des discussions au lieu de demander une ultime concession à la Coalition des 14.

Alors, si certains considèrent qu’il n’a pas eu un blocage au cours des 3 séances de dialogue qui devaient durer uniquement 10 jours originellement, ils ont raison car en réalité, il y a eu blocage dès le début. Faure Gnassingbé n’a jamais bougé d’un iota et la Coalition s’est faite rouler dans la farine de manioc, malgré quelques prisonniers politiques relâchés suite à des emprisonnements basés sur le non-droit et d’abus de pouvoir.

La réalité est que le Pouvoir de Faure Gnassingbé a réussi la marginalisation physique du Président du PNP des discussions. A moins que cela n’arrangeait certaines personnalités de la Coalition des 14.

7. QUAND EST-CE QUE LE FACILITATEUR VA ANNONCER LA FIN DE LA MASCARADE DE “DIALOGUE” ?
En principe, dès que le Facilitateur ghanéen estimera que le dernier paiement par Faure Gnassingbé aura été exécuté, ce dernier devrait annoncer la fin du vrai « faux » dialogue au Togo. Car, que personne ne se trompe ! Ce vrai “faux” dialogue coûte très cher au Peuple togolais.

Il faut donc patienter pour savoir si la Coalition pourra se recentrer sur le respect de la volonté du Peuple togolais en reprenant l’approche basée sur un rapport de force. La population togolaise libre devra reprendre les marches pacifiques. Mais pour augmenter le rapport de force, il faudra un document sur l’avenir du Togo et des missions pour convaincre les autorités internationales et africaines qui pourront adhérer à une nouvelle approche. C’est à cette condition que la crédibilité à gérer l’avenir du Togo sera démontrée et permettra de convaincre les chefs d’Etat africains et ceux de la communauté internationale, amis du Togo.

Le réseau de la coordination de la Diaspora togolaise indépendante (RCDTI) et le Collectif pour la Vérité des Urnes notamment au niveau de la Diaspora togolaise ne manqueront pas d’apporter leur assistance à cette démarche basée sur le soutien à la revendication première du Peuple togolais. Un document crédible sur l’avenir du Togo sera proposé.

8. QUE FAIRE ?
En attendant la reprise des marches pacifiques pour demander le retour à la Constitution originelle de 1992 et le départ immédiat de Faure Gnassingbé et son système militaro-civil, il faudra peut-être attendre la décision des Chefs d’Etat de la sous-région (CEDEAO) sur la mauvaise foi de Faure Gnassingbé au cours de ce vrai “faux” dialogue. Mais les chefs d’Etat de la sous-région ont du mal à soutenir le Peuple togolais, sauf peut-être le Nigeria.

Si la Coalition des 14 finit par perdre le mandat tacite du Peuple togolais, la société civile togolaise et la Diaspora togolaise dans toute leur pluralité, et non liée à Faure Gnassingbé et à son système notamment par l’argent, les postes politiques et les favoritismes, offriront une proposition sur l’avenir du Togo à court terme et à long terme. Les compétences togolaises pourront alors s’exprimer afin de rétablir le droit à la souveraineté du Peuple togolais.

9. PROPOSITIONS DE CVU-TOGO-DIAPORA
9.1 CVU-TOGO-DIASPORA appelle l’ensemble du Peuple togolais et la Diaspora togolaise plurielle et indépendante à se concentrer sur un point focal : comment augmenter le rapport de force politique, militaire, social en faveur de la construction d’un Togo sans le système de prédation et d’abus des droits divers de Faure Gnassingbé.

9.2 CVU-TOGO-DIASPORA préconise la préparation d’un rapport sur l’avenir du Togo suivie d’une d’une Conférence sur l’Avenir de cette nation en passe de retrouver son droit à l’autodétermination. YEA.



02 avril 2018

Dr Yves Ekoué AMAÏZO