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La politique en couverture des journaux camerounais

Cameroun - Societe
Les retombées de la visite d’État du président Biya en Chine et les élections sénatoriales de la veille se disputent l’affiche des journaux camerounais parus lundi, avec toujours en embuscade l’«Opération épervier» contre les détourneurs de deniers publics.
Faisant le bilan des deux jours de visite présidentielle dans l’Empire du milieu, Défis Actuels se félicite de la signature de 5 nouveaux accords de coopération entre la Chine et le Cameroun et qui concernent l’économie et la technique, le développement des ressources humaines, les infrastructures et l’eau potable.

Aucun montant n’a été précisé pour le moment, concernant ces engagements mutuels, constate InfoMatin, rappelant au passage que la Chine est en ce moment le partenaire le plus dynamique du Cameroun.

C’est une nouvelle impulsion qui vient ainsi d’être donnée dans la coopération entre la Chine et le Cameroun, motivée par un lien de confiance entre les deux pays depuis bientôt 50 ans, salue le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune.

La même publication se félicite du bon déroulement des élections sénatoriales à travers l’étendue du territoire : à l’heure qu’il est, alors que le dépouillement est terminé, les regards sont désormais tournés vers le Conseil constitutionnel pour d’éventuels contentieux avant la proclamation des résultats, qui devra intervenir au plus tard le 9 avril 2018.

Aucun suspense à redouter, précise Mutations alors que, pour son confrère InfoMatin, les jeux sont déjà faits pour le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir) en termes de conseillers municipaux, qui seuls formaient, en l’absence des conseillers régionaux, le collège électoral.

«Scrutin sans choix dans le Mfoundi», renchérit Le Quotidien de l’Économie qui ne donne aucune chance à l’opposition dans le département abritant le chef-lieu des institutions, Yaoundé, où le pouvoir tient à réaffirmer sa suprématie en toutes circonstances.

L’exception pourrait toutefois venir de la région frondeuse du Nord-Ouest qui, selon la publication, serait tombée dans l’escarcelle du Front social démocratique (SDF), le premier parti de l’opposition parlementaire.

C’est dans cette zone anglophone, révèle Le Jour, qu’un bureau de vote a été attaqué par des activistes sécessionnistes : à Bangem (Sud-Ouest) où des assaillants ont tenté de perturber les opérations, 4 agresseurs ont été abattus par l’armée, qui elle-même a enregistré 2 blessés dans ses rangs.

Globalement, résume The Median, les sénatoriales se sont déroulées dans le calme et la sérénité en zones anglophones.

On pourrait, se hasarde The Guardian Post, attribuer ce climat au fait que non seulement la présence militaire a été renforcée, mais qu’en plus les conseillers municipaux, qui constituaient le corps électoral, étaient étroitement et systématiquement convoyés dans les bureaux de vote.

The Post, qui bat également en brèche les assurances gouvernementales quant au bon déroulement du scrutin, constate lui aussi une dissimilitude de tons entre les rapports du gouvernement et d’Elections Cameroon (ELECAM), le dernier organe cité, en charge de la gestion des scrutins et opérations référendaires, signalant des manipulations, des intimidations et autres manœuvres frauduleuses en zones anglophones.

L’agitation relative, dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, répond en écho L’œil du Sahel, a contrasté avec le calme plat observé dans les régions septentrionales du pays régulièrement en proie aux menaces de la secte islamiste Boko Haram.

Sur le front de l’«Opération épervier», The Sun fait état du «vent de panique» qui vient à nouveau de gagner le sérail, avec une vague d’arrestations et des mises sous mandat de dépôt de plusieurs dignitaires du pouvoir poursuivis pour détournement de fonds publics.

Pendant qu’il fait la guerre aux séparatistes anglophones, le président Biya, moque The Post, embastille massivement des criminels économiques majoritairement originaires de son aire sociologique.

Au concours d’entrée du Tribunal criminel spécial (TCS) en charge de juger les criminels économiques, se gausse The Median, ce sont les Betis qui tiennent le bon bout.

«Le retour du rapace fait le plein de Kondengui», raille également La Voix du Centre, sur fond de kaléidoscope des dignitaires du régime envoyés depuis une semaine à la prison centrale de Yaoundé.

Mutations, dans un reportage consacré à leurs premiers jours dans cette maison d’arrêt, décrit des scènes de pleurs, de l’abattement ainsi que de la consolation, venant de ceux qui y sont incarcérés depuis des années pour détournement de deniers publics.

Ils ne sont donc pas esseulés, encore moins dépaysés, constate la publication : la solidarité dans le malheur est une réalité, derrière les barreaux.

«L’assainissement des mœurs publiques a repris de plus belle au Cameroun avec l’arrestation de pontes du régime Biya», résume La Revue du Patriote, évoquant «une initiative pourtant prometteuse du président Biya, mais qui prend désormais des contours de tribalisme, d’épuration politique et de règlement de comptes».

Et ce n’est pas encore l’épilogue, prévient L’Anecdote : en l’espace de trois semaines, une quinzaine de dignitaires du régime se sont retrouvés sous les verrous pour actes de corruption, de détournement ou de recel de deniers publics, au moment où un autre tsunami s’annonce.

«Après la première vague conduite à Kondengui, une deuxième est annoncée cette semaine», confirme Le Soir, qui publie par ailleurs une liste de potentiels «clients de l’Épervier».

«Kondengui reçoit des VIP», ajoute The Guardian Post, confirmant que 20 autres personnalités sont par ailleurs interdites de sortie du territoire national.