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Gouvernance, foot et économie en vedette dans la presse camerounaise

Cameroun - Societe
De la gouvernance à la crise anglophone en passant par la Coupe d’Afrique des nations (CAN) qu’accueille le pays en 2019, en passant par la politique et l’économie, les journaux camerounais parus mardi s’inscrivent furieusement dans la logique de la diversité.
Deux visages ornent la couverture des quotidiens à capitaux privés Le Jour, Le Messager, du bihebdomadaire Aurore Plus, des hebdomadaires Le Point Hebdo, L’Indépendant et L’Épervier : Basile Atangana Kouna et Jean William Sollo. Soit deux ex-dirigeants de la société de patrimoine de l’eau potable aujourd’hui menacés par le glaive du Tribunal criminel spécial (TCS) qui les accuse de détournements de fonds publics.

M. Sollo, directeur général de la Cameroon Water Utilities Corporation (CAMWATER) jusqu’au 8 février 2016 et que la police est allée cueillir la veille dans sa résidence, a, selon la première publication citée, été cuisiné toute la journée pour une affaire de rétro-commissions.

Avec 4 cadres de l’entreprise, l’homme, selon Le Messager, n’a que très peu de chances de réchapper à une mise sous mandat de dépôt à la prison centrale de Yaoundé, la capitale du pays.

Les auditions de tout ce beau monde pourraient toutefois, explique la publication, être perturbées par l’absence aux débats de l’ancien administrateur provisoire de la CAMWATER et prédécesseur de Jean William Sollo, Basile Atangana Kouna, par ailleurs ministre de l’Eau et de l’Énergie jusqu’au 2 mars dernier et qui est subitement porté disparu du paysage.

«Comment Atangana Kouna s’est échappé» est le titre qui barre la couverture d’Aurore Plus, pour qui le personnage, sentant son arrestation prochaine, a pris le large avec la complicité de responsables des services de sécurité.

«Une chose semble cependant certaine : le fugitif, sous le coup d’une interdiction de sortie du pays assortie de mesures de résidence surveillée, n’aurait pas agi sans des complicités introduites, voire bien placées au sein des services de sécurité», soutient le journal.

Porté disparu depuis la fin de la semaine dernière, alors qu’il était annoncé à la police judiciaire, M. Atangana Kouna, affirme Le Point Hebdo, a d’abord tenté un suicide avant de se raviser et de prendre le chemin de l’exil.

Ce qui est sûr, souffle Mutations, c’est que le sort de ces deux frères ennemis a réussi, le temps d’un début de semaine, à faire le buzz sur les réseaux sociaux qui se sont fortement mobilisés autour de leurs ennuis judiciaires.

Et deux publications qui semblent avoir été victimes de cette course au scoop ce sont L’Indépendant et L’Épervier, qui confirment certes l’arrestation de M. Sollo, et en même temps affirment que M. Atangana Kouna, «en cavale, a été rattrapé du côté de Kribi» (Sud).

Le deuxième visage à l’affiche des journaux est celui du président du conseil d’administration du General Certificate of Education (GCE) Board, l’équivalent anglophone des l’Office du baccalauréat, Ivo Leke Tambo, enlevé samedi dernier dans la région anglophone du Sud-Ouest par l’Ambazonia Defense Force (ADF), un mouvement armé exigeant la sécession des régions anglophones du Cameroun, et qui a finalement été libéré.

C’est plutôt un soulagement, aussi bien pour sa famille que pour le régime de Yaoundé, constate Le Messager, bien que les circonstances de sa libération restent floues alors que certaines sources faisaient état d’une rançon de 100 millions FCFA exigée par ses ravisseurs.

Cité par InfoMatin quant aux conditions de la libération de l’ex secrétaire général du ministère des Enseignements secondaires, le gouverneur de la région du Sud-Ouest, Bernard Okalia Bilaï, s’est contenté d’indiquer que «le Pr Leke Tambo a été libéré avec le concours de tous».

Et voici le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune qui, loin de la polémique, préfère se focaliser sur la prise de position des chefs traditionnels («Fons») de la région du Nord-Ouest, qui dimanche dernier à Bamenda, en présence du nouveau ministre de l’Administration territoriale, Paul Atanga Nji, ont réaffirmé l’indivisibilité du Cameroun ainsi que leur soutien aux institutions de la République et aux personnes qui les incarnent.

«Les opérateurs économiques, quant à eux, avaient pratiquement les larmes aux yeux, en expliquant comment les villes mortes et le couvre-feu font péricliter leurs affaires. Alors qu’ils doivent faire face aux échéances des prêts contractés à la banque et à leurs obligations fiscales. Ils ont prié le ministre de voir dans quelle mesure faire lever le couvre-feu qui pénalise bon nombre d’hommes d’affaires, comme les transporteurs et les propriétaires des boîtes de nuit qui accumulent des manque-à-gagner.»

Il se pourrait bien que la crise anglophone ne soit pas la seule préoccupation des milieux économiques en ce moment, renchérit Mutations : le forum économique prévu en Chine, en marge de la visite d’État du président Biya dans ce pays, a été purement et simplement annulé, la partie chinoise invoquant l’impréparation et l’amateurisme du Cameroun.

L’impréparation était manifeste et le fiasco garanti, commente Le Messager qui se demande jusqu’à quand le Cameroun va continuer à improviser, même lorsqu’il s’agit de l’avenir de son économie.

Ce sont au total 115 opérateurs économiques qui viennent d’être abandonnés sur place par le gouvernement, s’insurge Le Quotidien de l’Économie qui se demande qui va payer le préjudice causé à ces femmes et hommes, qui espéraient nouer des contacts fructueux en marge du voyage présidentiel.

Sur le terrain sportif, InfoMatin signale le début, la veille, de la 2ème mission d’inspection de la Confédération africaine de football (CAF) dans le cadre des préparatifs de la CAN 2019, deux émissaires qui étaient face aux chefs de chantiers et responsables des entreprises responsables des travaux et ont observé, interrogé et pris des notes pour l’évaluation de l’état d’avancement des travaux des chantiers par rapport à la dernière visite.

S’étalant du 19 mars au 22 mars prochain, détaille Cameroon Tribune, cette deuxième descente en terre camerounaise concerne uniquement les infrastructures sportives avec cette fois l’inspection des différents chantiers et de suivi, une tâche ayant pour point d’ancrage les recommandations dressées lors de la première visite effectuée du 12 au 21 janvier dernier.

Il y a «péril sur l’organisation de la CAN 2019», affirme Défis Actuels : l’état des routes et des infrastructures hospitalières, deux critères cruciaux dans la notation des experts de la CAF, risquant de coûter des points au pays organisateur dont les tares, dans ces secteurs, sont chroniques.