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Crise politico-économique, improvisation de portefeuille, voyage en Inde : Pour qui court le soldat Faure ?

Togo - Politique
Le Togo s’est affiché comme le mauvais élève du développement économique et de la stabilité politique dans la sous-région. Du coup, au même moment où notre pays est devenu un souci pour les voisins, il est aussi une inquiétude économique pour ses enfants. Pendant ce temps, les tristes héritiers de Lomé II, s’ils ont échoué partout, ils sont tout de même parvenus à s’attirer la crise de confiance des partenaires économiques de notre pays.
Une fois les sources de revenus nationales mis-en mal par une mauvaise gestion endémique, ils se sont tournés vers les bailleurs de fonds. Ils sont partout où il est possible à un pays de prêter l’argent. Ils en ont tellement prêté que le pays est présentement à un taux d’endettement de plus de 80% du PIB, même s’ils s’évertuent à tronquer les chiffres ou à faire croire que cette situation n’est pas spécifique au Togo. Plus ils s’endettent, plus ils font preuve d’une mauvaise gestion et plus la confiance des partenaires s’érode. Conséquemment, le Togo a perdu toute la confiance et il n’est plus rare que des immeubles publics soient donner en garantie pour faire des prêts alors que normalement, il existe mil et une institutions financières qui auraient pu se porter garantes. Il vous souvient le dernier prêt en milieux arabes à concurrence de 150 milliards de nos francs. Pour avoir ce prêt, le pays de Faure Gnassingbé a dû remettre les titres de propriété de 12 immeubles publics en garantie.

Présentement, le prince a fait une visite en Inde, il y était pour le sommet de l’alliance internationale sur l’énergie solaire à New Déhli. C’est du moins, l’agenda qui est officiellement étalé. Mais les coulisses de la diplomatie nous informent que le prince est aussi intéressé par l’argent du partenaire indien. On parle d’un projet de construction, à Lomé, d’un hôpital de haut standing à concurrence de 100 milliards réalisable sur 10 ans, « l’homme propose » dira-t-on. Bien réfléchie, sauf que le prince et sa bande sont tellement en besoin de liquidité, ces derniers moments, que tout financement a la chance d’être dilapidé, ou au mieux des cas, dé- tourné de ses objectifs vers d’autres projets. En tout cas, c’est ce qui nous revient de sources proches du monde diplomatique indien qui a désormais appris à être prudent avec le Togo. « Chat échaudé craint l’eau froide», disent les Français.

L’Inde a déjà fait, au moins une fois, une amère expérience en termes d’assistance financière médicale avec le Togo et une autre expérience amère en termes d’assistance financière dans le domaine agricole.

Les grands axes du scandale ‘‘Médic-Inde’’

Ce qu’il convient d’appeler le scandale ‘‘Medic-Inde’’ est la triste épisode des 10 milliards de CFA disparus alors qu’ils rentraient dans un programme d’assistance médicale destinés à financer l’équipement des centres de santés togolais en scanners.

Ces 10 milliards de nos francs gérés par un voleur à col blanc du nom de Prof SONGNE, médecin militaire de son état, est une aide médicale de l’Inde au profit du Togo. Notre pays n’est pas le seul qui en bénéficie. Pendant que le Togo prenait ses 10 milliards, le Ghana voisin encaissait 25 milliards pour le même programme. La différence est que, si le pays voisin dispose présentement de scanners de dernière génération, en partie, grâce à cette ligne budgétaire bilatérale, au Togo l’argent a accompagné ‘‘les bœufs du roi’’. En milieux Africain, un adage dit que « si par malheur ton bœuf se mélange au cheptel d’un chef du village, ne commet pas l’imprudence d’aller le cher cher ». C’est ainsi que, les 10 milliards de la subvention médicale de l’Inde ont disparu sans que les Togolais aient droit à un début de vérité.

En effet, d’après des sources proches du bailleur de fonds, le projet pour l’acquisition de ces 10 milliards a été monté à la présidence de la République togolaise. Inutile de vous rappeler que l’officier qui a piloté ce scandale est le conseiller médical du chef de l’Etat ‘‘himsel’’. Pour mettre la main sur ces fonds, une société de droit indien a été créée à la va-vite puisque pour l’exécution de cette ligne, seuls les sociétés indiennes devaient participer à l’appel d’offre. Au Ghana, c’est avec une vraie entreprise immatriculée en Inde que tout a été fait. Et dans le cadre de l’exécution du projet, des techniciens de la Goald-Coast sont allés se faire former en Inde conformément au cahier de charge. Mais au Togo, c’est du ‘‘Fake project’’. La première moitié de la subvention a été engloutie par le plus glouton de la bande des criminels économiques. Une infime partie de la deuxième tranche a été utilisée pour, non pas acheter mais, transporter un scanner de la France au Togo. Ainsi, les gens se sont juste contentés de transporter au Togo un scanner reformé, quand on dit scanner reformé les professionnels savent de quoi il est question. Les services où ils disent avoir acheté le scanner ne reconnaissent pas avoir vendu une telle machine au Togo.

La machine nouvellement vieille n’a été achetée nulle part en France, contrairement à ce qu’on a voulu faire croire. Elle fut juste, nettoyée et repeinte pour la bonne cause. Pire, cette machine est à moitié montée en France et à moitié en Allemagne, ce qui a aussi créé un grave souci de fonctionnement, et l’appareil finira par ne jamais servir les Togolais. Ce n’est pas un hasard si monsieur Faure Gnassingbé ne pourra plus participer à l’inauguration. Après donc que la première moitié de la somme des tinée au projet ait servi au plus gourmand des lascars, la deuxième a été partagée entre les acolytes qui ont pris soins de trouver une machine franco-allemande pour faire la figuration.

Cette affaire a fait beaucoup de bruit dans le milieu indien qui en était remonté et avait juré de sortir le Togo de la liste des pays ayant droit à cette ligne financière. Du côté togolais, toutes les dénonciations n’ont pas suffi pour inquiéter le médecin-militaire qui avait l’onction d’une certaine hiérarchie. Si le Togo veut vraiment un prêt médical de 100 milliards auprès de l’Inde, nous croyons qu’il faillit d’abord faire la lumière sur les 10 milliards afin d’être crédible, l’image du pays en dépend.

Ce scandale nous rappelle le cas du Scanner du Pr Débre. Celui-ci avait fait installer un scanner reformé dans les mêmes conditions au temps d’Eyadema au profit du CHU Campus. Là aussi, la machine n’a jamais fonctionnée, les mêmes causes produisant les mêmes effets. L’inauguration avait eu lieu sauf que la blouse médicale et les gans portés par Eyadema n’ont pu faire fonctionner la machine.

A côté, toujours avec l’Inde, il a aussi eu un projet agricole qui sera aussi géré dans des conditions que nous ne voudrions pas vous décrire pour le moment. Hier, c’était un scanner et un projet agricole, aujourd’hui c’est tout un hôpital de grande envergure que le Togo négocie auprès du même partenaire. De quelle garantie dispose l’Inde pour financer un tel projet avec une race qui a déjà fait ses preuves. En tout cas, bonne chance au soldat Faure dans son offensive ‘‘diplomaticofinancière’’, puisque les meilleures relations diplomatiques sont d’abord économiques. Malgré le nouveau climat créé par l’Alliance sur le Solaire, nous doutons fort que l’Inde ait des raisons bien fondées pour accéder aussi facilement aux demandes du Togo.

Le ministère de l’eau en question

Il y a quelques jours, le gouvernement togolais connaissait un remaniement. Un nouveau ministre s’est invité dans l’arène, Antoine Lekpa Begbeni, Ministre de l’Eau, de l’Assainissement et de l’Hydraulique Villageoise.

Les medias aidant, l’opinion n’a fait que spéculer sur les vraies raisons d’une telle entrée au gouvernement quand on s’attendait le moins. Le Rendez-Vous, loin de passer pour le temple de l’information, vous en donne les pistes.

En effet, un vaste programme régional est en cours dans le secteur de la gestion de tout ce qui touche à l’eau. Mais ne peut en bénéficier que les pays qui ont une vraie politique dans ce secteur. Quand on s’intéresse à un secteur, on crée naturellement un ministère pour s’en occuper. Ainsi, entre autres critères, il faut avoir un ministère chargé de la gestion des eaux pour être éligible. La Côte d’Ivoire vient de tirer son épingle du jeu avec une faramineuse somme, tout comme le Burkina. Le projet est un financement de l’Allemagne, de la Banque Mondiale, de la BIDC, et du Japon. Les fonds ciblent la gestion des eaux d’évacuation, des inondations, des catastrophes naturelles, de l’extension du réseau en eau et autres.

Pour ce projet précis, l’Allemagne, dans le cadre togolais veut bien se charger du volet tuyauterie comme il avait financé le volet fourniture de matériel de l’électricité solaire dans un autre projet similaire. Pour mettre la main sur les sous destinés à ce programme comme l’a élégamment fait la Côte d’Ivoire, il faut bien avoir un ministère de l’eau en bonne et due forme. D’où le sieur Begbéni est tombé autour de la table comme un invité de la dernière heure. C’est précisément dans le cadre d’un projet analogue dédié à l’électricité que le prince national inaugure, depuis un temps, les panneaux solaires çà et là. La création de ce ministère de l’eau s’affiche donc comme une façon de dresser son chien de chasse le jour de la battue. Bonne chance au chasseur. Voilà comment les gens font du gangstérisme avec l’argent et l a vie des togolais. Quand les criminels ont à faire à de gros sou, ils font le partage en tenant compte d’une certaine hiérarchie. Une fois scandale enclenché, personne ne peut rien dire, voilà comment les crimes économiques et se ressemblent par l’impunité.

Au Togo, tous les ajustements sont bons pour s’attirer la sympathie des bailleurs de fonds, peu importe si cela endette aussi les générations futures. Par expérience, la question qui revient est celle de savoir pour qui court le soldat Faure, pour les Togolais ou pour trouver les sous afin de renforcer sa présidence à vie ?

Les coulisses d’un voyage

On vous disait tantôt que, parallèlement à la conférence sur l’énergie solaire, Faure avait aussi son agenda, celui d’obtenir un prêt auprès de l’Inde pour un centre de santé. Plus loin, il a été aussi question de la crise togolaise. La crise s’est alors invitée en Inde car des acteurs concernés s’y sont retrouvés, entre autres le président Macron de France, le président Mamadou Issifou du Niger, Faure Gnassingbé lui-même. Le Président français était le premier à apostropher le Prince sur la situation au Togo. La réponse reste toujours la même, le monsieur n’a pas un calendrier de dé- part. Il a pris tout le monde de court dans son développement. Le prince continue toujours par divaguer dans ses argussis aux relents régionalistes. Il a toujours avancé, entre autre, le langage des inquiétudes régionalistes pour justifier sa volonté de ne pas partir. L’homme n’est même pas prêt à s’engager à ne pas se présenter en 2020, et les acteurs de la crise le trouvent ridicule. Et pourtant, monsieur Faure oublient que beaucoup de ces chefs d’Etat qu’il compte berner avec ses développements connaissent parfaitement le Togo. Certains acteurs se sont exilés ici au Togo avant de rebondir pour être les présidents de leur pays. Ils savent que le Togo ne souffre d’aucun régionalisme Quand on parle des clivages Nord-Sud, Atchadam est-il du Sud ?

L’on vous répondra qu’il a la même politique que les opposants du Sud, c’est d’ailleurs le pourquoi ils se sont mis ensemble. On sait que Kara est présentement sur une poudrière, c’est la région la plus frustrée, les derniers évènements en disent long. Faure même est persona non grata à Mango pour ce que ses militaires ont fait subir aux populations, plus de 500 citoyens de Mango continue par vivre en exile au Ghana. Dapaong, c’est aussi un souci, quand il y a manifestation du RPT-UNIR dans cette ville, c’est au Ghana voisin que les camions vont transporter les manifestants pour venir soutenir un régime qui est en train de tomber.

Alors où se trouve le peuple nordiste de Faure Gnassingbé ? Aidez-nous à comprendre. Le problème des Chefs d’Etat africains est que certains d’entre eux ne sont pas allés à l’école, mais ils se sont débrouillés pour avoir des diplômes. C’est en Afrique qu’on trouve des présidents qui sortent des meilleures universités américaines avec de ronflants diplômes alors qu’ils trainent les interprètes anglais-français comme un goître au coup.

Mieux, quand ils échangent avec des partenaires, ils sont de temps en temps obligés de recourir aux mêmes interprètes pour avoir le sens de certains termes techniques. Chaque corps de métier a un jargon, et un diplômé n’a pas besoins d’être excellent pour maîtriser le jargon de sa faculté. Mais en Afrique, on a tout ça qui gèrent de grandes responsabilités, comment peuvent-ils comprendre que le monde bouge que l’Africain d’aujourd’hui est différent de celui d’hier ? Pour revenir au Togo, c’est triste que monsieur Faure Gnassingbé continue par conjecturer sur son avenir politique alors qu’il lui est encore possible de préparer une sortie respectable. Qu’on ne se trompe pas, à l’étape actuelle de la lutte populaire, aucune alchimie ne garantit un avenir politique au prince. Si les Togolais ne le dégagent pas, ses paires le feront. Le monde a connu des érudits à la tête de leur pays, sur le plan académique, ils ont laissé des références dans les universités qu’ils ont fréquentées.

Au nom de leur science, ils pouvaient s’accrocher au pouvoir, mais ils sont partis sur décision du peuple. Alors, sur quelle gé- nie intellectuel Kodjo Faure s’appuie pour se présenter comme un indispensable sans qui le Togo sera un déluge?

Abi-Alfa/Le Rendez-Vous