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Les journaux camerounais aux couleurs du réaménagement gouvernemental

Cameroun - Societe
Le réaménagement gouvernemental, intervenu vendredi soir à travers plusieurs décrets du président Biya, retient l’attention des journaux camerounais parus lundi.
Voici donc un président, constate La Voix du Centre, qui est resté égal à lui-même à travers un timing que personne n’aurait prédit, mais aussi en confiant les clés de certains départements à des hommes pas toujours sous le feu des projecteurs.

Le chef de l’État, applaudit le quotidien à capitaux publics Cameroon Tribune (CT), a encore réussi à surprendre tout le monde vendredi soir en signant une série de décrets qui injectent du sang neuf au sein de l’équipe gouvernementale.

Les actes présidentiels de vendredi ont eu quelque peu l’effet d’une bombe au sein de l’opinion, renchérit InfoMatin : dans un premier temps, ce remaniement, qui était pourtant attendu depuis longtemps, a surpris plus d’une personne, les Camerounais ayant donné l’air d’avoir oublié qu’ils avaient souhaité, à un moment donné, au réajustement de qu’il est désormais convenu d’appeler «l’équipe Yang IV», du nom du Premier ministre Philemon Yang.

Ces décrets, constate CT, brillent, une fois de plus, par leur pertinence et leur opportunité, le meilleur exemple étant sans doute la création d’un département ministériel entièrement dédié à la Décentralisation et au Développement local.

«Au cours des derniers mois, la problématique de la décentralisation a souvent occupé le débat, notamment à la faveur de la situation dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. L’analyse de la situation et les doléances récurrentes entendues au cours des concertations débouchent donc sur cette nouveauté. On en attend une autre dimension de la décentralisation, bien au-delà des intentions, bien plus loin que les premiers pas déjà faits en la matière.»

Ce remaniement est tout aussi particulier, convient InfoMatin, avec la nomination de Paul Atanga Nji au poste de ministre de l’Administration territoriale et de Pauline Nalova Lyonga Egbe à la tête des Enseignements secondaires, deux natifs de la zone dite anglophone.

Au total, a calculé The Guardian Post, le Nord-Ouest et le Sud-Ouest anglophones héritent de 10 portes sur un total de 65 membres.

«Et c’est la première fois que des Anglophones occupent ces deux ministères au Cameroun, étaye InfoMatin. Ce qui fait donc dire à certains observateurs que le président de la République a, une fois encore, apporté une réponse aux revendications des ressortissants de cette partie du Cameroun, qui non seulement dénonçaient leur ‘’marginalisation’’ mais en plus revendiquaient la présence des leurs à la tête de ministères de souveraineté.»

«Biya gâte les Anglophones avec des portefeuilles attrayants» ; «Biya cajole les Anglophones avec deux ministères clés», titrent en chœur The Median et The Post, qui ne voient, derrière ces promotions, qu’un écran de fumée dont les effets ne peuvent être qu’éphémères.

Qu’ils se nomment Paul Atanga Nji, Paul Tasong, Pauline Nalova Lyonga Egbe ou encore Paul Elung Che, il s’agit, selon The Sun, essentiellement d’Anglophones qui doivent leur ascension non pas à leur compétence : ils sont récompensés pour leur loyauté au président Biya.

Il s’agit essentiellement d’un «gouvernement de crise et des élections, soutient Expression Économique : à travers le profil général de la nouvelle équipe, le président Biya veut pacifier le front de la contestation sécessionniste dans les zones anglophones, et en même temps se garantir une réélection sans fioritures en octobre prochain.

Dans son «bastion naturel» des régions du Centre, de l’Est et du Sud, Paul Biya, selon L’Essentiel, a redistribué les cartes et injecté du sang neuf dans sa machine politique.

L’homme est effectivement dans ses «petits calculs», approuve L’œil du Sahel qui ne voit pas, en dehors d’une stratégie égoïste dédiée à son propre maintien, en quoi ce réaménagement gouvernemental sera bénéfique pour le Cameroun.

C’est un tsunami qui a secoué et emporté plusieurs chefs de départements ministériels, notamment Edgar Alain Mebe Ngo’o des Transports, Basile Atangana Kouna de l’Eau et de l’Energie, Philip Ngolle Ngwesse des Forêts et de la Faune, Michel Ange Angouing de la Fonction publique et de la Réforme administrative, sans oublier Martin Belinga Eboutou le ministre-directeur du cabinet civil de la présidence de la République, énumère Repères.

Mutations, sous le titre «La chute du parrain», s’intéresse de son côté au désormais ex-directeur du cabinet civil de la présidence de la République, Martin Belinga Eboutou, devenu l’ombre du chef de l’État depuis des décennies et qui cède la place à un proche de la famille présidentielle, Samuel Mvondo Ayolo, jusqu’ici ambassadeur du Cameroun en France.

Pour Ladies, c’est d’un repos bien mérité, et non d’une sanction qu’il s’agit, l’homme qui murmurait à l’oreille du président étant par ailleurs en butte à des problèmes de santé auxquels sa sortie des affaires devrait lui permettre de mieux s’attaquer.

Pour L’Indépendant, non seulement Paul Biya a réussi le tour de force de se débarrasser de faucons réputés intouchables, mais en plus il a conforté les équilibres numériques et ethniques tout en repositionnant l’élite anglophone.

Au rang des priorités de l’équipe Yang IV, énumère Le Financier d’Afrique, figurent le suivi du plan triennal de développement conclu avec le Fonds monétaire international (FMI), la poursuite des réformes budgétaires et l’exécution des projets de 2ème génération, autant de défis qui ne laissent aucun répit au nouvel exécutif.

Le Quotidien de l’Économie est loin de partager cet optimisme, pour qui la permutation intervenue aux ministères des Finances (MINFI), de l’Économie, du Plan et de l’Aménagement du territoire (MINEPAT), entre Alamine Ousmane Mey et Louis Paul Motaze, est «un chassé-croisé contreproductif» : à la lumière de leurs états de services au cours du septennat finissant, le profil des deux hommes ne peut garantir une reprise de la croissance désormais remise aux calendes grecques.