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Il reste des défis notables à relever pour préparer les élections, selon l’envoyée de l’ONU

Congo RDC -
La Représentante spéciale du Secrétaire général pour la République démocratique du Congo (RDC), Leila Zerrougui, a souligné mercredi, devant les membres du Conseil de sécurité, les avancées et les défis de ce pays d’Afrique centrale.
La chef de la Mission de l’ONU pour la stabilisation en RDC (MONUSCO), dont c’était la première intervention depuis sa prise de fonctions, a souligné des « progrès notables » accomplis ces dernières semaines dans les préparatifs des élections présidentielle et législatives désormais fixées au 23 décembre prochain.

Mme Zerrougui a notamment cité la fin du processus d’enregistrement des électeurs à travers le pays, la promulgation de la loi électorale révisée et l’adoption du budget électoral. À ce jour, plus de 46 millions d’électeurs potentiels - dont 47% de femmes - se sont enregistrés, a-t-elle précisé, avant de rendre hommage à la détermination du peuple congolais à participer au processus politique et à forger l’avenir de son pays, et ce, « malgré les nombreux défis auxquels ils sont confrontés ».

La Représentante spéciale a néanmoins décrit les « défis majeurs » qui restent à relever, citant en premier lieu la nécessité de rétablir la confiance des signataires de « l’Accord de la Saint-Sylvestre » - l’accord du 31 décembre 2016 – aussi bien dans le processus politique dans son ensemble que vis-à-vis de l’organisation des élections. La mise en œuvre effective des « mesures de décrispation » et le respect des échéances électorales sont à cet égard essentiels, a-t-elle ajouté, en rappelant que, si un nombre important de prisonniers politiques avaient été libérés, « beaucoup d’autres » restaient détenus. Mme Zerrougui a également appelé à l’ouverture de l’espace politique.
Des questions clefs restent à résoudre

La chef de la MONUSCO a ensuite exprimé sa préoccupation face à « l’usage disproportionné de la force » par les services de sécurité lors des manifestations pacifiques des 31 décembre 2017, 21 janvier et 27 février 2018, qui a entrainé la mort de 18 personnes au moins, fait plus d’une centaine de blessés et abouti à quelque 200 arrestations. Elle a appelé le gouvernement à enquêter sérieusement sur ces incidents et à prendre les sanctions appropriées.

Revenant sur le processus électoral, Mme Zerrougui a rappelé que plusieurs questions clefs restaient à résoudre : la répartition des sièges, les ressources financières nécessaires pour organiser les élections dans les délais impartis et les divergences portant sur certaines modalités des élections, y compris l’utilisation possible de machines à voter.

En prévision du renouvèlement avant la fin du mois du mandat de la MONUSCO, Mme Zerrougui a invité les membres du Conseil à continuer de se concentrer sur les moyens d’appuyer au mieux le processus politique et électoral en conformité avec l’Accord du 31 décembre 2016, le calendrier électoral et la Constitution congolaise, ainsi que sur les moyens nécessaires pour stabiliser la situation de la sécurité et protéger la population civile.

Tout échec à établir la confiance dans une pleine mise en œuvre de l’Accord de la Saint-Sylvestre ne peut qu’attiser les tensions et risque d’entraîner de nouvelles violences, a averti la Représentante spéciale, pour qui il est essentiel que tous les acteurs agissent de manière à assurer un déroulement paisible et crédible des élections prévues à la fin de l’année.
Dégradation de la sécurité dans les Kivu, les Kasaï et en Ituri

La Représentante spéciale a ensuite rappelé que la sécurité avait continué de se dégrader en RDC augmentant les risques d’instabilité dans de nombreuses parties du pays et menaçant sérieusement la population.

Elle a cité en particulier la situation dans l’est du pays, avec les activités des Forces démocratiques alliées (ADF) et de différents groupes Maï-Maï dans les Kivus, lesquels restent en mesures d’attaquer les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) comme les troupes de la MONUSCO. La situation reste fragile également dans la région du Kasaï, tandis qu’elle se dégrade rapidement dans la province de l’Ituri, où une soixantaine de civils ont été tués depuis le début de l’année, provoquant le déplacement de près de 200.000 personnes.

Alors que la RDC connait unes des crises humanitaires les plus graves de la planète, Mme Zerrougui a condamné les différentes attaques et actions des groupes armés, comme le recrutement d’enfants-soldats, les viols ou encore l’incendie d’écoles et la profanation de lieux sacrés.