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Cherté des logements: les députés interpellés

Guinée - Societe
Le mercredi 5 avril 2017 a été la date de la rentrée parlementaire en Guinée Conakry. Moment choisi par des activistes de la société civile pour interpeller les élus du peuple sur la cherté des loyers. Une augmentation qui est liée à l'absence de loi pour encadrer le secteur de la location.
Sur de différentes pancartes brandies lors du sit-in devant l’Assemblée nationale, on pouvait lire des messages comme: "Loyers chers! Avances élevées! Démarcheurs (courtiers) escrocs! Le peuple en a marre".
Au sujet du sit-in, le porte de l'ONG Initiative citoyenne pour le changement des conditions de vie des Guinéens, Thierno Amadou Sala Diallo a clarifié qu'il vise à éveiller les consciences.

"Nous voulons éveiller les consciences des autorités de ce pays. Il faut qu'elles prennent leur responsabilité", a expliqué Thierno Amadou Sala Diallo.

En Guinée, l’initiative des activistes a été appréciée par beaucoup de Guinéens qui difficilement se trouvent un logement. Alors que le salaire minimum interprofessionnel garanti est de 440.000 francs guinéens (45 euros), un appartement se négocie à Conakry entre 1.500.000 et 1.000.000 francs guinéens (1 euro =9864 francs guinéens).

Face aux prix exorbitants des loyers, de plus en plus de guinéens sont donc obligés d'habiter dans des taudis pour échapper aux loyers chers. Là au moins, le locataire paye entre 250.000 et 400.000 francs guinéens pour une chambre et un salon.

Mais qu'il s'agisse de logements décents ou d'habitats situés dans des quartiers défavorisés, ce sont les bailleurs qui font la loi dans le secteur de la location. "Le minimum qu'on puisse demander à un locataire, c'est six mois d'avance. En plus, un bailleur peut te faire sortir de sa maison sans préavis. Ce sont eux aussi qui fixent les prix avec la complicité des courtiers ", dénonce Mohamed Sylla.

Pour le porte parole de l’Ong Initiative citoyenne pour le changement des conditions de vie des Guinéens, Thierno Amadou Sala Diallo, l’Etat guinéen ne fait rien pour protéger les pauvres. "C'est l'Etat qui ne fait rien pour protéger les pauvres citoyens contre la cherté des loyers. Toutes les autorités savent que c'est cher pour le citoyen lambda, mais personne ne fait rien", dit-il

Une proposition de loi sur la réglementation des loyers et des contrats de location a été finalement déposée sur la table des députés. Son auteur, le député Mouctar Diallo, essaie de défendre les réclamations des acteurs de la société civile auprès de ses collègues. "Leur manifestation est juste. On ne peut pas abandonner les Guinéens dans cette situation, ça encourage l'immoralité", a-t-il déclaré.